Un bon bilan pour la saison touristique d’été 2015
En France métropolitaine, la fréquentation estivale 2015 des hébergements collectifs touristiques progresse de 2,9 %, après une baisse de 1,5 % en 2014. La hausse concerne tous les types d’hébergements et tous les types de zones : de 2,5 % en montagne et dans l’urbain à 3,7 % sur le littoral. La palme revient au littoral breton (+ 6,2 %).
- La fréquentation estivale se redresse
- La hausse des nuitées est particulièrement marquée sur le littoral
- Le massif pyrénéen redémarre plus timidement
- L’activité dans les villes de province progresse de 2,7 %
- Dans une région sur deux, la hausse des nuitées dépasse 3 %
- Mai et juillet en très forte hausse
La fréquentation estivale se redresse
Le nombre de nuitées (ou fréquentation) de la saison d’été 2015 dans les hébergements collectifs touristiques de France métropolitaine progresse de 2,9 % par rapport à la saison 2014, pour atteindre 269 millions. La saison 2014 avait au contraire été moins favorable que celle de 2013, avec une baisse de 1,5 %.
Tous les types d’hébergements profitent du retour de la croissance (figure 1). Le redressement est plus marqué pour la clientèle française que pour la clientèle étrangère (+ 4,0 % contre + 0,9 %), sauf dans l’hôtellerie. Les 89 millions de nuitées étrangères représentent un tiers de l’activité (40 % dans les seuls hôtels).
tableauFigure 1 – Évolution 2015/2014 des nuitées de la saison d'été
Nuitées 2015 (en millions) | Évolution 2015/2014 (en %) | ||||
---|---|---|---|---|---|
Total | Campings | Hôtels | AHCT1 | ||
Littoral | 106,3 | 3,7 | 3,5 | 4,5 | 3,2 |
Littoral méditerranéen | 49,9 | 2,4 | 1,6 | 4,4 | 2,0 |
Littoral atlantique | 34,8 | 4,9 | 4,9 | 3,9 | 5,5 |
Littoral breton | 14,3 | 6,2 | 6,0 | 6,8 | 5,9 |
Littoral Nord et normand | 7,3 | 1,8 | 2,0 | 3,1 | -1,9 |
Massifs | 45,4 | 2,5 | 2,0 | 2,4 | 3,5 |
Massif alpin | 12,5 | 2,9 | 4,2 | 3,1 | 1,6 |
Massif pyrénéen | 15,8 | 1,9 | -0,3 | -1,3 | 9,5 |
Autres massifs | 17,1 | 2,7 | 3,3 | 4,0 | -1,4 |
Urbain2 | 82,7 | 2,5 | 0,8 | 2,9 | 1,6 |
Agglomération parisienne | 35,2 | 2,3 | -5,7 | 2,9 | -1,3 |
Villes de province | 47,6 | 2,7 | 1,3 | 2,9 | 3,2 |
Rural2 | 34,1 | 2,4 | 2,6 | 1,7 | 2,6 |
Ensemble | 268,5 | 2,9 | 2,9 | 3,1 | 2,8 |
- 1. Autres hébergements collectifs touristiques.
- 2. Hors les zones qui sont sur le littoral ou dans les massifs montagneux (une zone urbaine sur le littoral est classée en littoral et non en urbain).
- Lecture : les hébergements du littoral méditerranéen ont accueilli 49,9 millions de nuitées durant la saison d'été 2015, soit une hausse de 2,4 % par rapport à la saison 2014.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation hôtelière, dans les hébergements de plein air et dans les autres hébergements collectifs de tourisme.
La hausse des nuitées est particulièrement marquée sur le littoral
Toutes les zones littorales progressent. La croissance est la plus forte sur le littoral breton (+ 6,2 %), particulièrement pour les hôtels (figure 1). La saison est aussi très bonne sur le littoral atlantique (+ 4,9 %), davantage en Aquitaine qu’en Pays de la Loire et Poitou-Charentes.
La croissance sur le littoral méditerranéen (+ 2,4 %) est plus prononcée en Corse et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) qu’en Languedoc-Roussillon, aucune de ces régions ne retrouvant le niveau de 2013.
Enfin, le littoral du Nord et normand est globalement moins dynamique (+ 1,8 %), malgré une croissance de 3,5 % sur les littoraux normands : l’activité stagne sur les côtes du Nord-Pas-de-Calais et recule sur celles de Picardie.
Le massif pyrénéen redémarre plus timidement
Les nuitées progressent de 2,5 % dans les massifs montagneux, mais ce n’est pas suffisant pour retrouver les niveaux de 2013. Dans le massif alpin (+ 2,9 %), elles augmentent plus rapidement dans les campings (+ 4,2 %) que dans les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT ; + 1,6 %). Ce massif profite plus que les autres du retour de la clientèle étrangère.
Les Pyrénées enregistrent la croissance la plus faible (+ 1,9 %) : le dynamisme des AHCT compense à peine la stagnation des nuitées dans les campings et la baisse dans les hôtels.
C’est en Lorraine et Franche-Comté que les nuitées augmentent le plus dans les massifs montagneux (de plus de 8 %). Ainsi, leurs massifs avec ceux d’Auvergne et d’Alsace sont les seuls à avoir effacé la baisse de 2014.
Dans les régions du Sud, l’activité en montagne n’augmente sensiblement qu’en Paca. Par contre, elle stagne en Midi-Pyrénées et baisse même en Languedoc-Roussillon.
L’activité dans les villes de province progresse de 2,7 %
Dans l’urbain, les nuitées estivales augmentent globalement de 2,5 % grâce au dynamisme des hôtels (+ 2,9 %). L’activité progresse un peu plus vite en province que dans l’agglomération parisienne (+ 2,7 % contre + 2,3 %) ; la fréquentation de la clientèle étrangère augmente davantage.
Dans une région sur deux, la hausse des nuitées dépasse 3 %
Parmi les vingt-deux régions de France métropolitaine (figure 2 et figure 3), l’augmentation est la plus forte en Franche-Comté (+ 9,0 %). Les nuitées dans les campings et hôtels y progressent notamment de plus de 10 %. La fréquentation estivale remonte ainsi à un niveau proche de celui de 2012, après deux années de baisses successives.
Dans onze autres régions, la hausse est également significative (entre + 3,0 % et + 6,1 %). La Bourgogne et l’Alsace réalisent une bonne saison 2015, après avoir évité une baisse d’activité en 2014. Dans ces régions, les campings et AHCT progressent plus que les hôtels et la clientèle étrangère est particulièrement dynamique.
La hausse est aussi très nette dans quatre régions de la façade Ouest : Bretagne, Aquitaine, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Par ailleurs, les régions Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Auvergne et Lorraine retrouvent leur niveau de 2013. Enfin, la Corse progresse sensiblement (+ 3,9 %), même si elle ne retrouve pas son niveau de 2013.
La croissance est plus modeste ailleurs. Dans le Nord-Pas-de-Calais, ceci fait suite à une saison 2014 relativement bonne. En Haute-Normandie et en Île-de-France, la modeste croissance de 2015 permet néanmoins de retrouver, voire dépasser, le niveau des nuitées de 2013 ; au contraire, les niveaux restent inférieurs en Paca, Limousin et Languedoc-Roussillon.
Après la progression en 2014, liée notamment aux commémorations du 70e anniversaire du débarquement, les nuitées se tassent en Basse-Normandie. Deux autres régions enregistrent un léger recul : la Picardie et la Champagne-Ardenne.
tableauFigure 2 – Évolution des nuitées de la saison d'été dans les nouvelles régions
Nuitées été 2015 (en millions) | Évolution 2015/2014 (en %) | Évolution 2014/2013 (en %) | |
---|---|---|---|
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées | 40,6 | 0,8 | - 2,6 |
dont littoral | 18,5 | 1,2 | - 2,2 |
dont massifs | 9,8 | - 0,6 | - 3,5 |
Languedoc-Roussillon | 29,0 | 0,6 | - 2,3 |
Midi-Pyrénées | 11,6 | 1,1 | - 3,2 |
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes | 39,6 | 4,2 | - 1,5 |
dont littoral | 23,6 | 5,4 | - 0,7 |
dont massifs | 2,7 | 3,5 | - 7,4 |
Aquitaine | 26,3 | 4,9 | - 1,5 |
Limousin | 1,8 | 1,4 | -9,4 |
Poitou-Charentes | 11,5 | 3,1 | -0,1 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 38,9 | 2,3 | - 3,3 |
dont littoral | 22,9 | 2,6 | - 3,7 |
dont massifs | 8,5 | 2,7 | - 3,9 |
Île-de-France | 37,3 | 1,8 | - 0,3 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 28,4 | 4,6 | - 3,8 |
dont massifs | 19,1 | 3,0 | - 4,5 |
Auvergne | 4,5 | 3,1 | - 2,5 |
Rhône-Alpes | 23,9 | 4,8 | - 4,0 |
Bretagne | 17,4 | 6,1 | 2,8 |
dont littoral | 14,3 | 6,2 | 3,1 |
Pays de la Loire | 17,1 | 4,4 | 3,0 |
dont littoral | 11,2 | 3,9 | 4,3 |
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine | 10,9 | 2,3 | - 0,6 |
dont massifs | 2,7 | 6,0 | - 2,7 |
Alsace | 5,0 | 3,4 | 0,1 |
Champagne-Ardenne | 2,3 | - 1,2 | 0,6 |
Lorraine | 3,6 | 3,0 | - 2,3 |
Normandie | 9,1 | 0,1 | 1,1 |
dont littoral | 4,9 | 3,5 | - 0,9 |
Basse-Normandie | 6,2 | - 0,6 | 1,8 |
Haute-Normandie | 2,8 | 1,8 | - 0,4 |
Corse | 8,9 | 3,9 | - 6,7 |
Nord-Pas-de-Calais-Picardie | 7,3 | 0,8 | 0,5 |
dont littoral | 2,3 | - 1,7 | - 2,4 |
Nord-Pas-de-Calais | 3,1 | 2,1 | 3,0 |
Picardie | 4,2 | - 0,9 | -2,5 |
Bourgogne-Franche-Comté | 7,0 | 6,4 | - 1,7 |
dont massifs | 2,0 | 8,9 | - 7,1 |
Bourgogne | 4,3 | 4,9 | 1,0 |
Franche-Comté | 2,7 | 9,0 | - 5,8 |
Centre-Val de Loire | 5,9 | 3,2 | - 1,9 |
Ensemble | 268,5 | 2,9 | - 1,5 |
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation hôtelière, dans les hébergements de plein air et dans les autres hébergements collectifs de tourisme.
tableauFigure 3 – Évolution 2015/2014 des nuitées de la saison d'été dans les régions 2015
Région | Évolution 2015/2014 (en %) |
---|---|
Champagne-Ardenne | - 1,2 |
Picardie | - 0,9 |
Basse-Normandie | - 0,6 |
Languedoc-Roussillon | 0,6 |
Midi-Pyrénées | 1,1 |
Limousin | 1,4 |
Île-de-France | 1,8 |
Haute-Normandie | 1,8 |
Nord-Pas-de-Calais | 2,1 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 2,3 |
Lorraine | 3,0 |
Auvergne | 3,1 |
Poitou-Charentes | 3,1 |
Centre-Val de Loire | 3,2 |
Alsace | 3,4 |
Corse | 3,9 |
Pays-de-la-Loire | 4,4 |
Rhône-Alpes | 4,8 |
Bourgogne | 4,9 |
Aquitaine | 4,9 |
Bretagne | 6,1 |
Franche-Comté | 9,0 |
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation hôtelière, dans les hébergements de plein air et dans les autres hébergements collectifs de tourisme.
graphiqueFigure 3 – Évolution 2015/2014 des nuitées de la saison d'été dans les régions 2015
Mai et juillet en très forte hausse
Le début de la saison d’été 2015 démarre fort : la fréquentation en mai augmente de 6,7 % par rapport à 2014, grâce notamment à la plus forte concentration des ponts. Par contre, juin reste globalement au même niveau que l’an dernier. Juillet est aussi très satisfaisant (+ 6,8 %), tandis qu’août pâtit d’une météo moins favorable (+ 0,2 %), à tel point que l’activité se tasse dans les campings. Le mois d’août reste néanmoins le plus touristique, avec 85 millions de nuitées, nettement plus qu’en juillet (74 millions). Enfin, septembre est satisfaisant (+ 2 %) avec une hausse des nuitées dans les hôtels. En revanche, l’activité stagne dans les campings et AHCT.
Ce profil mensuel s’applique globalement à toutes les zones. Il est plus marqué sur le littoral et en montagne que dans les zones urbaines. Il l’est également davantage pour les campings que pour les hôtels.
Sources
L’Insee réalise chaque mois des enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques : hôtels, campings (hébergements de plein air) et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT). Ces derniers comprennent notamment les résidences de tourisme (dont les « appart’hôtels »), villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesse. Ils n’incluent pas les hébergements proposés par des particuliers. Ainsi, l’accroissement de l’offre des particuliers au travers de sites internet pourrait peser sur l’évolution des nuitées, en particulier dans certaines zones comme l’agglomération parisienne.
Définitions
Le nombre de nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement ; deux personnes séjournant trois nuits dans un hôtel comptent ainsi pour six nuitées de même que six personnes ne séjournant qu'une nuit.
La saison d’été couvre les mois de mai à septembre.
La clientèle peut être soit résidente en France (dont le lieu d’habitation habituel est localisé en France, désignée comme « clientèle française » par souci de simplification), soit non résidente (« clientèle étrangère »).
Les « appart’hôtels » désignent des hébergements permettant de réaliser un minimum de cuisine et pour lesquels les prestations sont légèrement différentes de celle des chambres classiques de l’hôtellerie.
Pour en savoir plus
Millet N., « Les hébergements touristiques en 2014 - Recul des nuitées des touristes français et étrangers », Insee Première n° 1542, avril 2015.
Millet N., « Au troisième trimestre 2015, la fréquentation touristique continue de progresser », Informations Rapides n° 288, novembre 2015.