Économie et Statistique n° 349-350 - 2001 Le panel européen : une nouvelle source statistique sur les ménages
Le Panel européen : l'intérêt d'un panel d'individus
Pascale Breuil-Genier et Hélène Valdelièvre
Des panels d'individus et des panels de logements peuvent être utilisés pour reconstituer des trajectoires individuelles sur plusieurs années : dans le premier cas, dont le Panel européen est un exemple, les enquêtés sont suivis d'une année sur l'autre même s'ils déménagent, alors que dans le second cas, les logements sont ré-enquêtés, que leurs occupants aient changé ou non. Le recours à un panel d'individus semble nécessaire pour les analyses longitudinales, dès lors que le phénomène étudié n'est pas indépendant de l'existence d'un déménagement, que la période d'observation est longue ou la population à étudier est mobile. En effet, ne pas suivre les personnes qui déménagent revient à se priver d'une part de plus en plus importante de l'échantillon, et peut nuire fortement à sa représentativité. Des statistiques descriptives comme le taux d'emploi à trois ans des jeunes initialement en études peuvent en être fortement modifiées. À l'inverse, les statistiques en coupe tirées de panels de logements sont de meilleure qualité, car moins soumises à l'attrition. Ainsi, choisir entre un panel d'individus et un panel de logements revient dans une large mesure à arbitrer entre représentativité en coupe et possibilité de suivi sur longue période. Une étude comparée, pour la France, des taux de transition entre emploi, chômage et inactivité dans les quatre premières vagues du Panel européen et dans les enquêtes Emploi montre que la perte de représentativité du panel au bout de quatre vagues reste négligeable, et en tout cas d'importance plus limitée que les effets de mémoire.
Economie et Statistique
No 349-350
Paru le :01/05/2002