Règles d’indexation des pensions et sensibilité des dépenses de retraites à la croissance économique et aux chocs démographiques
L’indexation des pensions sur les prix a eu pour effet d’atténuer les effets du vieillissement de la population sur la croissance des pensions. Ce mode d’indexation a cependant plusieurs inconvénients, dont celui de désolidariser le revenu des actifs et des retraités et de rendre l’équilibre financier du système de retraite dépendant des aléas économiques.
À la suite d’une réflexion lancée par le Comité de suivi des retraites, cette étude envisage plusieurs scénarios alternatifs d’indexation, dans lesquels une indexation des pensions sur le salaire moyen est modulée par un terme correcteur permettant de gérer directement l’aléa démographique. Les conséquences de long terme de ces différents scénarios sont analysées à l’aide du modèle de microsimulation Destinie de l’Insee, à travers plusieurs indicateurs projetés à l’horizon 2060 : masse des pensions rapportée à la masse des salaires (ratio financier), pension moyenne rapportée au salaire moyen et taux de remplacement net des personnes liquidant leur retraite.
Comme attendu, l’indexation sur le salaire moyen réduit fortement la sensibilité des trois indicateurs aux hypothèses économiques. La fourchette entre les scénarios économiques pour le ratio financier est de moins d’un point à l’horizon 2060. Le niveau atteint par les indicateurs à l’horizon 2060 dépend pour sa part de l’ampleur de la correction démographique apportée. Le ratio financier diminuerait d’un point avec une correction uniforme de -1,5 point par an, et augmenterait au contraire de deux points avec une correction basée sur le rapport entre effectif de retraités et de cotisants. La répartition de l’effort entre anciens et nouveaux retraités dépend également du choix de ce correcteur.