Les structures familiales en France : comparaison entre le recensement, l’enquête famille et logements et l’enquête emploi
Les enquêtes « famille », enquêtes de référence pour analyser les structures familiales et leurs évolutions ont pour objectif de compléter les analyses habituellement menées à partir d’autres sources plus régulières, comme le recensement ou l’enquête emploi qui sont annuelles. Elles permettent également de mettre en évidence les limites de ces autres sources, et leur possibilité d’utilisation sur les thématiques de la famille.
Ce document de travail compare d’abord les structures familiales dans lesquelles vivent les enfants mineurs d’après l’Enquête Famille et Logements 2011 (EFL) et l’Enquête Annuelle de Recensement de la même année (EAR). Globalement la convergence entre l’EFL et l’EAR 2011 est très bonne. La part des enfants mineurs vivant en famille monoparentale et la part des familles monoparentales sont toutefois un peu plus élevées dans l’EAR que dans l’EFL. Ainsi, 17,9 % des enfants mineurs vivent en famille monoparentale dans l’EFL contre 18,6 % dans l’EAR. Cette sur-représentation est due surtout à une différence de concept concernant les couples. La définition des couples dans l’analyse ménagefamille du recensement a été adaptée depuis (EAR 2015) du fait des travaux menés. Cette surreprésentation devrait donc nettement diminuer.
La deuxième partie compare les structures familiales dans lesquelles vivent des enfants mineurs d’après l’EFL et les Enquêtes Emploi (EEC). A l’inverse de l’EAR, l’EEC sous-estime la part des familles monoparentales par rapport à l’EFL (-0,9 point). De plus, on a, en proportion, sensiblement moins d’enfants en famille recomposée dans l’EEC que dans l'EFL. Les évolutions d’une année à l’autre sont aussi très heurtées. Ces constats rendent fragiles l’utilisation de l’EEC pour étudier les répartitions par type de familles. Le système de pondération de l’EEC explique en partie les écarts vis à vis de l’EFL, les résultats étant beaucoup proches sur les données non pondérées que sur les données pondérées.
Enfin la troisième partie évalue la qualité de certains résultats publiés à partir de l’EFL, en comparant, au sein de cette source, différentes façons de les estimer. L’objectif est de mesurer d’éventuels biais de déclaration et leur impact sur les résultats, mais aussi d’estimer des résultats innovants. En particulier, l’EFL permet d’estimer le nombre d’enfants vivant au moins une partie du temps en famille recomposée ou en famille monoparentale. Elle permet, en effet, de connaitre la situation familiale des enfants lorsqu’ils vont chez leur parent avec lequel ils ne vivent pas la plupart du temps.