L'économie et la société à l'ère du numérique Édition 2019
Cet ouvrage inédit rassemble les données de la statistique publique rendant compte des transformations de l’économie et de la société par le numérique.
Valeur ajoutée liée aux TCSI
Insee Références
Paru le :04/11/2019
En 2016, les technologies, contenus et supports de l’information (TCSI) représentent 6,0 % de la valeur ajoutée (en valeur) de l’économie française (figure 1). Elles sont principalement composées de la branche programmation, conseil et autres activités informatiques (39 %) et de celle des télécommunications (21 %). L’édition, qui recouvre notamment la production de logiciels standards (11 %), et la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (10 %) représentent également des parts importantes de cette valeur ajoutée. Les autres branches des TCSI ainsi que le secteur du commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication correspondent chacun à environ 5 % de l’ensemble de la valeur ajoutée. Depuis 1999, la part de la branche industrielle se réduit (– 7 points entre 1999 et 2016), comme celle des télécommunications (– 5 points), au profit de la programmation, du conseil et des autres activités informatiques (+ 10 points).
tableauFigure 1 - Part de la valeur ajoutée des TCSI dans l’économie totale de 1999 à 2016
Valeur | Volumes chaînés | |
---|---|---|
1999 | 6,8 | /// |
2000 | 6,8 | 3,6 |
2001 | 6,9 | 3,7 |
2002 | 7,0 | 4,0 |
2003 | 6,8 | 4,1 |
2004 | 6,8 | 4,3 |
2005 | 6,5 | 4,3 |
2006 | 6,5 | 4,6 |
2007 | 6,4 | 4,7 |
2008 | 6,2 | 4,8 |
2009 | 6,1 | 4,7 |
2010 | 6,0 | 4,9 |
2011 | 5,9 | 5,1 |
2012 | 5,8 | 5,3 |
2013 | 5,7 | 5,3 |
2014 | 5,7 | 5,5 |
2015 | 5,8 | 5,6 |
2016 | 6,0 | 5,8 |
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- Note : la part en volume est calculée à partir de 2000 avec les prix de 1999. Elle est calculée hors secteur du commerce de gros d'équipements de l'information et de la communication (46.5), car elle n'est pas disponible dans le compte du commerce.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2014 et compte du commerce.
graphiqueFigure 1 - Part de la valeur ajoutée des TCSI dans l’économie totale de 1999 à 2016
La part liée aux TCSI dans la valeur ajoutée totale en volume croît entre 2000 et 2016, passant de 3,6 % à 5,8 %, hors activité liée au commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication. En revanche, celle en valeur (cette fois-ci y compris commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication) a connu des évolutions plus contrastées liées à une évolution des prix des branches des télécommunications et de la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques : elle croît jusqu’à 7,0 % de la valeur ajoutée en 2002, puis baisse jusqu’à atteindre un creux en 2014 à 5,7 %. Depuis 2015, elle augmente de nouveau du fait principalement d’une hausse du volume et de prix plutôt stables (figure 2).
tableauFigure 2 - Composition de la valeur ajoutée des TCSI de 1999 à 2016
Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques | Édition | Production de films cinématographiques, de vidéo et de programme TV ; enregistrement sonore et édition musicale | Programmation et diffusion | Télécommunications | Programmation, conseil et autres activités informatiques | Services d’information | Commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1999 | 14 | 9 | 5 | 2 | 22 | 24 | 4 | 5 |
2000 | 16 | 10 | 5 | 2 | 21 | 26 | 4 | 5 |
2001 | 16 | 10 | 6 | 3 | 23 | 28 | 4 | 6 |
2002 | 16 | 10 | 6 | 3 | 28 | 28 | 4 | 5 |
2003 | 14 | 10 | 6 | 3 | 28 | 28 | 4 | 6 |
2004 | 14 | 10 | 7 | 3 | 30 | 29 | 5 | 6 |
2005 | 13 | 11 | 7 | 3 | 30 | 30 | 5 | 6 |
2006 | 13 | 11 | 7 | 3 | 30 | 32 | 5 | 7 |
2007 | 13 | 11 | 6 | 3 | 31 | 34 | 5 | 7 |
2008 | 12 | 11 | 6 | 3 | 32 | 36 | 6 | 5 |
2009 | 11 | 11 | 6 | 3 | 32 | 34 | 5 | 4 |
2010 | 11 | 11 | 6 | 4 | 30 | 36 | 5 | 4 |
2011 | 11 | 12 | 7 | 4 | 29 | 37 | 5 | 4 |
2012 | 11 | 12 | 7 | 4 | 27 | 38 | 6 | 4 |
2013 | 11 | 12 | 7 | 4 | 26 | 39 | 6 | 4 |
2014 | 11 | 12 | 7 | 4 | 24 | 41 | 6 | 4 |
2015 | 11 | 12 | 7 | 4 | 25 | 43 | 6 | 5 |
2016 | 12 | 13 | 7 | 4 | 25 | 46 | 7 | 5 |
- Note : c’est le secteur du commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication et non la branche qui est comptabilisée, car le compte du commerce est en secteur.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2014 et compte du commerce.
graphiqueFigure 2 - Composition de la valeur ajoutée des TCSI de 1999 à 2016
Au début des années 2000, la croissance des TCSI est principalement liée à celle des télécommunications. En volumes chaînés, entre 2001 et 2002, la valeur ajoutée augmente en moyenne annuelle de 1,5 % dans l’ensemble de l’économie, alors qu’elle progresse de 7,0 % pour les TCSI, dont 5,9 points proviennent des télécommunications. Entre 2003 et 2008, la branche des TCSI ralentit légèrement : en moyenne annuelle, elle croît de 5,2 %, portée principalement par les services de télécommunications et de la programmation, conseil et autres activités informatiques. Entre 2009 et 2011, à la suite de la crise, la branche est moins dynamique avec une croissance annuelle moyenne de + 2,5 % ; le ralentissement est imputable aux branches de l’édition et de la programmation. Depuis 2012, la branche des TCSI est particulièrement dynamique comparée à l’ensemble de l’économie (+ 3,3 % de croissance annuelle moyenne contre + 0,9 %). La branche de la programmation, conseil et autres activités informatiques et celle des télécommunications sont les principales contributrices à cette croissance (respectivement 1,5 et 1,1 point) (figure 3).
tableauFigure 3 - Évolution de la valeur ajoutée en volume des TCSI de 2001 à 2016
L'essor | Le ralentissement | La crise | La croissance plus faible | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2001-2002 | 2003-2008 | 2009-2011 | 2012-2016 | |||||
Évolution moyenne | Contribution moyenne à l'évolution | Évolution moyenne | Contribution moyenne à l'évolution | Évolution moyenne | Contribution moyenne à l'évolution | Évolution moyenne | Contribution moyenne à l'évolution | |
Ensemble de l'économie | 1,5 | /// | 1,8 | /// | 0,5 | /// | 0,9 | /// |
TCSI (hors commerce de gros d'équipements d'information et de communication) | 7,0 | /// | 5,2 | /// | 2,5 | /// | 3,3 | /// |
Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques | 1,9 | 0,3 | 6,3 | 0,9 | 6,4 | 0,7 | 3,9 | 0,4 |
Édition | 0,9 | 0,1 | 3,3 | 0,4 | -2,7 | -0,3 | 0,4 | 0,0 |
Production films cinéma vidéo et programme TV ; enregistrement sonore et édition musicale | 1,2 | 0,1 | 2,6 | 0,2 | 3,8 | 0,2 | -0,1 | 0,0 |
Programmation et diffusion | 1,6 | 0,0 | 3,0 | 0,1 | 6,5 | 0,2 | -1,1 | 0,0 |
Télécommunications | 23,0 | 5,9 | 5,2 | 1,6 | 4,6 | 1,4 | 4,1 | 1,1 |
Programmation, conseil et autres activités informatiques | 1,2 | 0,4 | 5,8 | 1,8 | 0,7 | 0,2 | 4,0 | 1,5 |
Services d’information | 2,8 | 0,1 | 6,2 | 0,3 | 1,5 | 0,1 | 5,4 | 0,3 |
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- Note : dans le compte du commerce, pour le secteur du commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication, la valeur ajoutée n’est pas calculée en volumes chaînés.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.
Définitions
Technologies, contenus et supports de l’information (TCSI) : elles désignent les activités économiques correspondant aux codes de la nomenclature d’activités française (NAF) suivants et les produits associés : fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (26), commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication (46.5), édition – livres, périodiques, logiciels (58), production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision : enregistrement sonore et édition musicale (59), programmation et diffusion – radio, télévision (60), télécommunications (61), programmation, conseil et autres activités informatiques (62), services d’information dont traitement de données, hébergement et portails internet (63). Ce champ correspond approximativement aux « technologies de l’information et de la communication » (TIC) et aux « contenus et supports » définis par l’OCDE.
Valeur ajoutée : solde du compte de production. Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.
Volumes chaînés : dans les comptes nationaux, annuels comme trimestriels, les grandeurs exprimées en volume sont publiées aux prix de l’année précédente chaînés. Ce mode de calcul rend mieux compte des évolutions des agrégats que celui à prix constants. Avec la première méthode, le poids de chaque composante élémentaire de l’agrégat est ré-estimé chaque année ; avec la seconde, la pondération est celle de l’année de base. Le chaînage permet donc de prendre en compte la déformation de structure de l’économie (prix relatifs, poids des différents produits dans la consommation, etc.), ce qui est souhaitable en particulier dans le cas de séries longues ou de composantes connaissant une évolution rapide (matériel électronique par exemple). Mais cette meilleure représentation économique a un coût : l’additivité disparaît. La consommation totale, par exemple, n’est pas la somme de la consommation en biens et de la consommation en services.
Champ
Technologies, contenus et supports de l’information (TCSI) : elles désignent les activités économiques correspondant aux codes de la nomenclature d’activités française (NAF) suivants et les produits associés : fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (26), commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication (46.5), édition – livres, périodiques, logiciels (58), production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision : enregistrement sonore et édition musicale (59), programmation et diffusion – radio, télévision (60), télécommunications (61), programmation, conseil et autres activités informatiques (62), services d’information dont traitement de données, hébergement et portails internet (63). Ce champ correspond approximativement aux « technologies de l’information et de la communication » (TIC) et aux « contenus et supports » définis par l’OCDE.
Faute de données disponibles dans la comptabilité nationale et les estimations d’emploi, il exclut la réparation d’ordinateurs et d’équipements de communication (95.1). À l’inverse, il inclut des technologies connexes aux TIC : la fabrication d’instruments et d’appareils de mesure, d’essai et de navigation, l’horlogerie (26.5), la fabrication d’équipements d’irradiation médicale, d’équipements médicaux et électro-thérapeutiques (26.6), ainsi que la fabrication de matériels optiques et photographiques (26.7). Pour l’analyse en valeur ajoutée dans la fiche 3.5, le secteur du commerce de gros d’équipement de l’information et de la communication (46.5) est ajouté à partir des données du compte du commerce aux données des autres branches des TCSI, la donnée par branche étant indisponible à ce niveau de détail de la NAF en comptabilité nationale. De même, pour des raisons de comparabilité internationale, les activités de commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication (46.5) ne sont pas prises en compte dans la fiche 5.3.
Ce champ n’identifie pas l’ensemble de l’économie numérique. Conformément à leur objectif de décrire des activités, indépendamment de leur mode d’exercice, les nomenclatures statistiques disponibles agrègent les activités économiques sans tenir compte de leur degré de numérisation. En particulier, elles ne permettent pas d’isoler le commerce électronique et les plateformes sur Internet.
Pour en savoir plus
« Le commerce électronique, révélateur d’une fracture numérique entre sociétés », Insee Focus n° 147, mars 2019.
« Médias sociaux, sites web, places de marché : des vitrines pour les sociétés », Insee Première n° 1696, mai 2018.