L'économie et la société à l'ère du numérique Édition 2019

Cet ouvrage inédit rassemble les données de la statistique publique rendant compte des transformations de l’économie et de la société par le numérique.

Insee Références
Paru le :Paru le04/11/2019
L'économie et la société à l'ère du numérique- Novembre 2019
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Sommaire

Capacités et compétences numériques

Insee Références

Paru le :04/11/2019

En 2017, 19 % des personnes âgées de 15 ans ou plus et résidant en France (hors Mayotte) obtiennent une note globale de 0 à l’échelle des , ce qui définit l’. Parmi elles, 83 % ne se sont jamais connectées à Internet, 10 % l’ont fait il y a plus d’un an, 4 % il y a plus de trois mois et 3 % au cours des trois derniers mois. Globalement, 35 % des usagers d’Internet au cours des trois derniers mois manquent de toute compétence dans au moins un des quatre domaines d’activités sur Internet ou sur logiciels ; en ajoutant les non-usagers d’Internet, 48 % de la population possèdent des capacités numériques faibles ou nulles.

Les déterminants de l’illectronisme sont très proches de ceux du non-accès à Internet à domicile ou du non-usage d’Internet. L’illectronisme dépend ainsi de l’âge (figure 1) (35 % des 60-74 ans et 71 % des 75 ans ou plus sont concernés, contre moins de 5 % des moins de 45 ans), mais aussi de nombreux marqueurs de position sociale. Les écarts sont importants selon le niveau de diplôme (figure 2) (49 % parmi les non-diplômés ou les détenteurs d’un certificat d’études primaires (CEP), contre 3 % parmi les diplômés du supérieur) et la catégorie socioprofessionnelle : parmi les personnes en emploi, qui ont globalement plus de capacités numériques que la moyenne, 10 % des ouvriers sont concernés, contre moins de 1 % des cadres, professions intellectuelles supérieures et professions libérales. Des écarts selon le existent également, mais ils sont nettement moins marqués que les écarts selon le diplôme. Des variations sont aussi présentes suivant le type de ménage : les personnes seules (38 %) et les couples sans enfants de moins de 18 ans (25 %) sont plus concernés que la moyenne. Enfin, l’absence de capacités est plus fréquente dans les communes rurales (21 %) et dans les unités urbaines de petite taille (20 %) ou de taille moyenne (23 %), qu’en agglomération parisienne (14 %). Cependant, les écarts selon la taille de l’ ne sont pas significatifs lorsque les caractéristiques des populations (notamment âge, diplôme et revenus) sont prises en compte toutes choses égales par ailleurs.

Figure 1 – Niveau de capacités numériques selon l’âge en 2017

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Figure 1 – Niveau de capacités numériques selon l’âge en 2017 (en %)
Aucune compétence ou aucune utilisation d’Internet Compétences faibles Compétences de base Compétences plus que basiques
15-29 ans 2,1 16,0 27,4 54,5
30-44 ans 4,4 29,2 31,6 34,8
45-59 ans 11,0 37,6 29,6 21,8
60-74 ans 34,9 33,4 22,0 9,7
75 ans ou plus 71,2 19,6 6,8 2,4
Ensemble 19,1 28,5 25,6 26,8
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête TIC-ménages 2017.

Figure 1 – Niveau de capacités numériques selon l’âge en 2017

  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête TIC-ménages 2017.

Figure 2 – Niveau de capacités numériques selon le diplôme en 2017

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Figure 2 – Niveau de capacités numériques selon le diplôme en 2017 (en %)
Aucune compétence ou aucune utilisation d’Internet Compétences faibles Compétences de base Compétences plus que basiques
Aucun diplôme ou CEP 49,4 34,7 11,3 4,6
CAP, BEP ou BEPC 18,0 38,7 24,7 18,6
Bac ou équivalent 5,1 24,1 33,5 37,3
Bac +2 3,5 19,4 37,7 39,4
Bac +3 ou plus 3,3 10,6 31,6 54,5
Ensemble 19,1 28,5 25,6 26,8
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête TIC-ménages 2017.

Figure 2 – Niveau de capacités numériques selon le diplôme en 2017

  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête TIC-ménages 2017.

Les caractéristiques associées aux capacités dans les quatre domaines définis par l’indicateur sont globalement similaires, avec quelques exceptions. L’ampleur des écarts selon l’âge reste du même ordre pour les quatre domaines, mais les écarts selon le diplôme, la profession ou le niveau de vie sont plus marqués pour les capacités en logiciels : 81 % des personnes sans diplôme ou titulaires d’un CEP déclarent n’avoir aucune capacité dans ce domaine, contre 15 % des diplômés du supérieur. Les écarts selon les diplômes sont également marqués pour la résolution de problèmes informatiques : 83 % des diplômés du supérieur et 72 % des diplômés de niveau bac disent posséder des capacités dans ce domaine, contre 50 % des titulaires d’un CAP, BEP ou BEPC et 20 % des sans-diplômes ou titulaires d’un CEP. Ces écarts selon le diplôme sont d’autant plus importants que l’âge est élevé. Des disparités similaires s’observent selon la catégorie socioprofessionnelle (figure 3). Par exemple, les compétences plus que basiques en logiciel sont rapportées par 83 % des cadres, contre seulement 19 % des ouvriers.

Figure 3 - Écart à la moyenne dans la proportion d'individus ayant des compétences plus que basiques dans les quatre domaines du numérique, selon la profession en 2017

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Figure 3 - Écart à la moyenne dans la proportion d'individus ayant des compétences plus que basiques dans les quatre domaines du numérique, selon la profession en 2017 (en %) - Lecture : les ouvriers ont 20 % moins fréquemment que la moyenne des compétences plus que basiques en logiciels, alors que les cadres et professions libérales sont 45 % plus souvent que la moyenne dans ce cas.
Recherche d’information Communication en ligne Résolution de problèmes informatiques Logiciels
Ouvrier -3,9 -2,3 -2,1 -19,5
Employé 10,7 9,1 8,5 -2,7
Profession intermédiaire 22,6 16 27,5 22,9
Cadre et profession libérale 29,4 23 35,1 44,6
Indépendant 2,1 0,9 8,4 -0,1
  • Lecture : les ouvriers ont 20 % moins fréquemment que la moyenne des compétences plus que basiques en logiciels, alors que les cadres et professions libérales sont 45 % plus souvent que la moyenne dans ce cas.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête TIC-ménages 2017.

Figure 3 - Écart à la moyenne dans la proportion d'individus ayant des compétences plus que basiques dans les quatre domaines du numérique, selon la profession en 2017

  • Lecture : les ouvriers ont 20 % moins fréquemment que la moyenne des compétences plus que basiques en logiciels, alors que les cadres et professions libérales sont 45 % plus souvent que la moyenne dans ce cas.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête TIC-ménages 2017.

Définitions

Capacités numériques : l’indicateur des capacités numériques, dont la définition a été proposée par Eurostat, est établi sur une sélection d’activités liées à l’utilisation d’Internet ou de logiciels dans quatre domaines spécifiques (recherche d’informations, communication en ligne, résolution de problèmes informatiques, utilisation de logiciels) notés chacun de 0 à 2. On suppose que les personnes qui déclarent effectuer certaines activités ont les capacités correspondantes. Pour les domaines « information » et « communication », l’absence d’usage d’Internet au cours des trois derniers mois donne la note 0 ; pour les domaines « logiciels » et « résolution de problèmes », c’est le non-usage dans l’année. L’échelle agrège donc incapacité (non-usage d’Internet) et défaut de compétence. L’échelle distingue par ailleurs les capacités nulles (les quatre notes à 0), les compétences faibles (au moins une note nulle), de base (aucune note nulle) et plus que basiques (toutes les notes à 2). 

Illectronisme : désigne l’incapacité (c’est-à-dire l’impossibilité matérielle ou le manque de compétences) d’utiliser des ressources et moyens de communication électronique.

Niveau de vie : le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées selon l’échelle d’équivalence dite de « l’OCDE modifiée » qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Unités urbaines : la notion d’unité urbaine repose sur la continuité du bâti et le nombre d’habitants. On appelle unité urbaine une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.
Si l’unité urbaine se situe sur une seule commune, elle est dénommée ville isolée. Si l’unité urbaine s’étend sur plusieurs communes, et si chacune de ces communes concentre plus de la moitié de sa population dans la zone de bâti continu, elle est dénommée agglomération multicommunale.
Sont considérées comme rurales les communes qui ne rentrent pas dans la constitution d’une unité urbaine : les communes sans zone de bâti continu de 2 000 habitants, et celles dont moins de la moitié de la population municipale est dans une zone de bâti continu.

Enquête annuelle auprès des ménages sur les technologies de l’information et de la communication (TIC ménages) : l’objectif de cette enquête est de collecter des informations décrivant l’équipement et les usages des ménages dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (informatique, Internet fixe et mobile). Cette enquête répond ainsi à une demande de l’Union européenne sur l’utilisation des TIC. De 1996 à 2005, le dispositif d’enquêtes permanentes des conditions de vie (EPCV) permettait de mesurer chaque année le taux d’équipement des ménages en téléphone portable et micro-ordinateur. Depuis 2007, étant donné le développement des nouvelles technologies, l’enquête est devenue une enquête annuelle à part entière.