Une photographie du marché du travail en 2019 Le chômage continue de reculer

En moyenne, en 2019, 29,2 millions de personnes de 15 à 64 ans en France hors Mayotte sont actives, soit 71,7 % de cette tranche d’âge (figure 1). Parmi elles, 26,8 millions ont un emploi (encadré) et 2,5 millions sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Par ailleurs, 11,6 millions de personnes de 15 à 64 ans sont inactives, c’est-à-dire ne travaillent pas et ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un.

En 2019, le taux d’activité des 15-64 ans recule légèrement (– 0,2 point), après avoir continûment augmenté de 2012 à 2018 (+ 2,0 points) : la part du chômage baisse plus (– 0,4 point) que le taux d’emploi n’augmente (+ 0,2 point). Le taux d’activité des personnes de moins de 50 ans recule en 2019, alors que celui des seniors continue d’augmenter, à un rythme toutefois moins soutenu qu’en 2018. De fait, à la suite des réformes des retraites successives et des restrictions d’accès aux dispositifs de cessation anticipée d’activité, la participation des seniors au marché du travail ne cesse de croître depuis 2009. Entre 2009 et 2019, la population active âgée de 50 à 64 ans a ainsi augmenté d’un peu plus de 1,7 million de personnes, soit une hausse de 10,5 points de leur taux d’activité, dont + 0,4 point en 2019.

Parmi les personnes de 15 à 64 ans, la légère hausse du taux d’activité des femmes (+ 0,1 point en 2019) et la baisse de celui des hommes (– 0,4 point) réduisent de nouveau l’écart entre les femmes et les hommes. Cet écart reste cependant encore marqué, notamment aux âges médians : en 2019, le taux d’activité des femmes de 25 à 49 ans est de 83,3 % quand celui des hommes est de 92,4 %, soit une différence de 9,1 points. Cet écart était de 15,0 points en 1999 et de 31,9 points en 1979.

En 2019, le taux d’emploi des 15-64 ans augmente de 0,2 point, après + 0,6 point en 2018, pour s’établir à 65,5 % (figure 2). C’est son plus haut niveau depuis 1980. En 2019, le taux d’emploi est stable pour les 15-24 ans, alors qu’il progresse de nouveau pour les personnes d’âge médian (+ 0,4 point pour les 25-49 ans) et pour les seniors (+ 0,4 point pour les 50-64 ans), en particulier pour les 60-64 ans (+ 1,5 point). Parmi les personnes âgées de 15 à 64 ans, le taux d’emploi des femmes progresse de 0,5 point en 2019, alors que celui des hommes est quasi stable (– 0,1 point).

En 2019, 12,1 % des personnes occupant un emploi en France sont indépendantes, qu’elles soient non-salariés ou chefs d’entreprise salariés (figure 3). Ce statut est plus répandu chez les hommes (15,3 %) et les seniors (17,3 %). Après une relative stabilité depuis une dizaine d’années, la proportion d’indépendants dans l’emploi augmente de 0,5 point en un an, atteignant en 2019 son plus haut niveau depuis 2000 (figure 4). Elle progresse en 2019 pour les femmes comme pour les hommes et parmi les différentes classes d’âge.

Le salariat, notamment dans le cadre d’emplois à durée indéterminée, reste toutefois la forme d’emploi majoritaire : en 2019, 74,6 % des personnes qui travaillent sont en emploi salarié à durée indéterminée (CDI ou fonctionnaire). En 2019, le recul des emplois à durée limitée, qu’il s’agisse de contrats à durée déterminée (CDD) ou d’intérim, se poursuit (– 0,4 point) et s’observe pour toutes les classes d’âge.

Parmi l’ensemble des personnes occupant un emploi, les femmes sont plus souvent que les hommes en CDD (11,1 % contre 7,2 %), mais moins souvent intérimaires ou apprenties. Les moins de 25 ans sont plus fréquemment en contrat à durée limitée, qu’ils soient en CDD (28,4 %) ou en intérim (6,9 %), ou apprentis (17,4 %). À ces âges-là, les jeunes en emploi sont souvent peu diplômés ou suivent un cursus professionnalisant.

Le niveau de qualification des emplois continue de progresser. Entre 2009 et 2019, la part des cadres parmi les personnes en emploi a augmenté de 3,1 points, pour atteindre 19,3 % (figure 5). Sur la même période, la part des ouvriers ou employés a reculé de 4,7 points, pour s’établir à 46,5 %.

Les femmes occupent plus souvent que les hommes des postes d’employés (41,7 % contre 12,9 %) alors que les hommes sont plus fréquemment ouvriers (30,5 % contre 8,1 %). Surtout, au sein des ouvriers et des employés, les femmes exercent plus souvent des emplois non qualifiés (50,0 % contre 34,1 %). À l’inverse, la part de cadres reste plus élevée pour les hommes que pour les femmes (21,6 % contre 16,8 %). Moins diplômés que la moyenne de leur génération, les 15-24 ans occupant déjà un emploi sont majoritairement employés ou ouvriers (68,2 %) ; seuls 6,2 % sont cadres.

Après avoir augmenté entre 2008 et 2014 (+ 1,9 point), puis s’être stabilisée, la part des personnes en emploi qui travaillent à temps partiel diminue en 2018 (– 0,3 point) et 2019 (– 0,4 point), pour atteindre 18,1 % (figure 6). Cette part atteint 41,4 % parmi les employés non qualifiés. Elle est plus de trois fois plus élevée pour les femmes que pour les hommes (28,4 % contre 8,3 %) et est plus importante pour les 15-24 ans (23,9 %) et les 50 ans ou plus (21,3 %).

En 2019, 5,4 % des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi, soit – 0,5 point par rapport à 2018 et – 1,3 point par rapport à 2015. Le sous-emploi inclut essentiellement des personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage et disponibles pour le faire. Il concerne davantage les employés non qualifiés (14,5 %), les jeunes (8,9 %) et les femmes (7,8 %). En 2019, le recul du sous-emploi est plus marqué pour les moins qualifiés.

En moyenne annuelle, en 2019, en France, on compte 2,5 millions de chômeurs au sens du BIT, soit 8,4 % de la population active (figure 7). Le taux de chômage poursuit la baisse amorcée en 2016 : – 0,6 point en 2019, portant à 1,9 point la baisse depuis 2015. Il reste cependant en 2019 supérieur de 1,0 point à son niveau de 2008, avant la crise économique (figure 8).

Le taux de chômage des jeunes (19,6 % pour les actifs de 15 à 24 ans) est plus de deux fois plus élevé qu’en moyenne. Cependant, peu de jeunes sont actifs à ces âges. Aussi, rapporté à l’ensemble de la population, actifs et inactifs confondus, l’écart est réduit : la part de chômage est de 7,2 % pour les 15-24 ans, contre 6,1 % pour les 15 à 64 ans. Deux facteurs peuvent expliquer le risque accru de chômage des jeunes : d’une part, les 15-24 ans déjà présents sur le marché du travail sont globalement peu diplômés ; d’autre part, le risque de chômage est plus élevé en phase d’insertion professionnelle. De fait, en 2019, 16,9 % des actifs ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans sont au chômage, contre 10,7 % de ceux sortis de formation initiale depuis 5 à 10 ans et 6,8 % de ceux sortis depuis au moins 11 ans.

En 2019, le recul du taux de chômage est plus marqué pour les jeunes : – 1,2 point pour les moins de 25 ans, contre – 0,7 point pour les 25-49 ans et une stabilité pour les 50 ans ou plus.

Le taux de chômage est plus élevé pour les moins diplômés ou les moins qualifiés. En 2019, il atteint 15,5 % pour les actifs ayant au plus le brevet des collèges, contre 5,1 % pour ceux diplômés du supérieur ; il est de 12,4 % pour les ouvriers et 9,2 % pour les employés, contre 3,5 % pour les cadres (figure 9).

En 2019, 3,4 % des personnes actives sont au chômage depuis au moins un an (chômage de longue durée). Après une hausse continue entre 2008 et 2016, ce taux diminue depuis : – 0,3 point en 2019, portant à 1,1 point sa baisse depuis 2016. Il recule plus fortement pour les 25-49 ans et il est stable pour les 50 ans ou plus. Le chômage de longue durée concerne 40,1 % des chômeurs en 2019. Cette part est plus élevée chez les seniors et les personnes les moins qualifiées. Ainsi, en 2019, 58,3 % des chômeurs de 50 ans ou plus sont chômeurs de longue durée (contre 25,1 % des 15-24 ans). Cette part est de 49,6 % pour les chômeurs ayant au plus le brevet (contre 32,6 % des chômeurs diplômés du supérieur).

Parmi les 11,6 millions d’inactifs de 15 à 64 ans, 1,6 million souhaitent travailler, sans pour autant être au chômage au sens du BIT. Ils forment le halo autour du chômage et représentent 3,8 % des 15-64 ans. Cette part est globalement stable depuis 2016, après avoir augmenté quasi continûment entre 2008 et 2015.

Les femmes de 15-64 ans appartiennent plus souvent que les hommes au halo autour du chômage (4,2 % contre 3,4 %), alors qu’elles sont moins souvent qu’eux au chômage (5,8 % contre 6,5 %). De leur côté, les seniors sont à la fois moins exposés au risque de chômage et moins souvent dans le halo (2,9 % pour les 50-64 ans).

Au total, en 2019, en cumulant chômage et halo autour du chômage, 4,1 millions de personnes sont sans emploi et souhaitent travailler, soit 9,9 % des 15-64 ans, une proportion en baisse de 0,4 point sur un an et de 1,2 point depuis 2015.