Bilan économique 2019 - Guyane
Une année en demie teinte
Après le rebond de 2018, la Guyane retrouve en 2019 une dynamique conforme à sa trajectoire de longue période dont les moteurs principaux sont la consommation des ménages, les dépenses publiques et l’investissement des entreprises. Ces trois composantes restent bien soutenues, notamment par le plan d’urgence pour la Guyane, une intense programmation européenne et une démographie dynamique.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.
Commerce extérieur - Les importations continuent d'augmenter Bilan économique 2019
Matthieu Cornut (Insee)
La hausse des importations, liée aux investissements, contribue à déséquilibrer la balance commerciale guyanaise. Structurellement déficitaire, elle pâtit également de la baisse des exportations en 2019.
Insee Conjoncture Guyane
No 09
Paru le :18/06/2020
En 2019, les importations guyanaises augmentent de 5,1 % pour atteindre 1,6 milliard d'euros, tandis que les exportations, en recul de 13,6 %, s'élèvent à 184 millions d'euros. Le déficit commercial, qui augmente de 8,1 %, s'établit ainsi à 1,4 milliard d'euros.
L'investissement pousse les importations à la hausse
La hausse des importations en 2019 est globalement liée à la demande de biens d'investissement. En effet, les importations d'équipements mécaniques, de matériels électriques, électroniques et informatiques sont en hausse de 17,0 % et sont les principales responsables de l'augmentation de la facture globale. Les importations de machines et équipements industriels non électriques (+ 30,0 %), les appareils de communications (+ 51,2 %) et les équipements électriques à usage professionnel (+ 11,4 %) sont également en hausse, tandis que les machines à usage médical sont en baisse (– 64,7 %), après une année 2018 marquée par la réception de deux machines IRM par le Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais et par le Centre Hospitalier de Kourou.
La construction de la centrale solaire de Rivière des Pères ainsi que l'installation de lampadaires solaires dans plusieurs communes entraînent une forte augmentation des importations de cellules photovoltaïques, qui passent de 1,2 million d'euros en 2018 à 5,9 millions d'euros en 2019. Les importations de chaudières industrielles s'élèvent à 3,5 millions d'euros en 2019, alors qu'il n'y en avait pas en 2018.
Les importations de carburants, fortement orientées à la hausse (+ 20,1 %), contribuent à augmenter le montant total des importations. Il en est de même de l'acheminement de denrées alimentaires, en hausse de 7,0 %.
Les acheminements de matériels de transport sont en légère hausse (+ 1,1 %), la baisse des importations de navires (– 78,7 %) amortissant la hausse des importations de véhicules (+ 5,0 %) et d'équipements automobiles (+ 14,1 %).
Le ralentissement des importations de produits de fabrication chimique (– 18,3 %) entraîne à la baisse la catégorie des autres produits industriels et limite la hausse totale. C'est notamment le cas des explosifs, dont les importations sont réduites à la portion congrue (230 000 euros), alors qu'elles s'élevaient à 14,5 millions d'euros en 2018.
Les exportations retrouvent leur niveau habituel
Le niveau des exportations en 2018, exceptionnellement haut, avait rattrapé la baisse liée aux mouvements sociaux du printemps 2017. Les exportations de la Guyane en 2019 s'établissent à 183 millions d'euros, retrouvant ainsi un niveau conforme à la moyenne des dix dernières années.
Les exportations d'équipements mécaniques et de matériels électriques, électroniques et informatiques chutent de 28,2 % et contribuent pour 9,7points à la baisse du total des expéditions. La principale cause est la diminution des envois d'appareils de mesure spécialement conçus pour les techniques de la télécommunication. Des exportations exceptionnelles d'engrenages de transmission, d'un montant de 3,2 millions d'euros, atténuent cette baisse.
Les exportations d'or, en baisse de 55,5 %, s'établissent à 3,6 millions d'euros et retrouvent leur niveau habituel.
Les expéditions de poissons surgelés chutent de 41,8 % et entraînent tout le secteur des denrées alimentaires à la baisse (– 31,3 %).
La France métropolitaine est un partenaire privilégié
Représentant la moitié des importations (866 millions d'euros, + 4,9 %) et les deux tiers des exportations (113 millions d'euros, + 4,2 %) de la Guyane, la France métropolitaine conforte son statut de premier partenaire commercial du territoire. Les États-Unis deviennent un fournisseur de premier plan pour la Guyane, avec une hausse de 74,0 % des importations depuis ce territoire. Les marchandises en provenance de Guadeloupe suivent également une tendance haussière (+ 48,1 %) et rattrapent celles en provenance de Martinique (– 7,9 %).
L'Union Européenne (hors France) constitue la deuxième destination en termes de volume pour les marchandises guyanaises, malgré le repli (– 27,1 %) constaté en 2019. Les débouchés en Guadeloupe et Martinique (respectivement – 7,5 % et – 33,1 %) restent limités (6,1 % du total des exportations), tout comme ceux dans les autres pays de la Caraïbe (2,6 % du total).
tableauFigure 1 – Le déficit commercial augmenteÉvolution des importations et exportations (en million d’euros)
2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Importations | 1 443 | 1 235 | 1 244 | 1 423 | 1 530 | 1 608 |
Exportations | 193 | 162 | 193 | 147 | 213 | 184 |
Solde des échanges | -1 250 | -1 073 | -1 051 | -1 276 | -1 317 | -1 424 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 2 – Chiffres clésMontants et évolutions des importations et des exportations par activité (en million d'euros et en %)
Importations | Exportations | |||
---|---|---|---|---|
Valeur | Evolution en 2019 | Valeur | Evolution en 2019 | |
AZ - Agriculture, sylviculture et pêche | 19,7 | -5,6 | 0,5 | -37,6 |
DE - Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets | 1,2 | -8,2 | 6,1 | -42,8 |
C1 - Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac | 250 | 5,7 | 7,1 | -31,3 |
C2 - Produits pétroliers raffinés et coke | 203,4 | 20,1 | 1 | 48,3 |
C3 – Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique | 382,2 | 17 | 52,7 | -28,2 |
C4 - Matériels de transport | 215,6 | 1,1 | 38,1 | -2,4 |
dont industrie automobile | 198,8 | 6,2 | 36,7 | 0,6 |
C5 - Autres produits industriels | 526,8 | -4,6 | 78,1 | 0,8 |
dont pharmacie | 72,2 | 2,3 | 0 | 11,7 |
Autres | 8,7 | -10 | 0,2 | -46,5 |
Total | 1607,6 | 5,1 | 183,8 | -13,6 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 3 – Répartition des importations selon leur provenance (en million d’euros)
Importations | |
---|---|
France métropolitaine | 866,1 |
UE hors France | 249,8 |
États-Unis | 86,7 |
Martinique | 79,3 |
Guadeloupe | 71,3 |
Autre | 254,6 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 3 – Répartition des importations selon leur provenance (en million d’euros)
tableauFigure 4 – La France métropolitaine, première destination des marchandises guyanaisesRépartition des exportations selon leur destination de 2014 à 2019 (en million d’euros)
France métropolitaine | UE hors France | Guadeloupe | États-Unis | Martinique | Autre | |
---|---|---|---|---|---|---|
2014 | 81,0 | 30,2 | 6,6 | 5,9 | 8,3 | 61,0 |
2015 | 82,6 | 19,2 | 6,5 | 8,8 | 9,5 | 35,4 |
2016 | 83,3 | 22,2 | 7,6 | 19,2 | 9,1 | 51,6 |
2017 | 84,8 | 12,4 | 6,7 | 9,2 | 7,7 | 26,4 |
2018 | 104,5 | 42,4 | 7,0 | 12,2 | 7,2 | 39,5 |
2019 | 113,5 | 30,9 | 6,4 | 6,1 | 4,8 | 22,1 |
- Source : Douanes, calculs Insee.