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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juillet 2021 · n° 27
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineBilan économique 2020 - Nouvelle-Aquitaine En 2020, l’activité néo-aquitaine est fortement perturbée, l’emploi résiste

En 2020, la Nouvelle-Aquitaine comme le reste du pays et du monde est touchée par l’épidémie de Covid-19. La crise sanitaire se répercute très vite sur l’économie avec, dès le mois de mars, un premier confinement destiné à endiguer la propagation du virus. Tous les secteurs subissent les conséquences des restrictions de déplacements et des fermetures d’établissements. L’effondrement de la fréquentation, touristique comme professionnelle, entraîne des pertes de chiffres d’affaires et d’effectifs conséquentes dans l’hébergement et la restauration. Les transports, notamment aériens, paient également un lourd tribut à cette crise inédite. Dans la construction, en dépit d’une baisse globale de l’activité, les effectifs salariés sont préservés. L’agriculture pâtit d’une baisse de ses productions, des conditions climatiques défavorables s’ajoutant aux restrictions affectant la restauration et les rassemblements festifs. Outre les effets directs des mesures sanitaires, l’industrie subit le repli d’activité des autres secteurs. Malgré un contexte peu propice aux initiatives entrepreneuriales, les créations d’entreprises poursuivent leur progression cependant ralentie par rapport à 2019.

Les dispositifs exceptionnels d’aides gouvernementales, mis en place pour limiter les conséquences économiques, permettent à nombre d’entreprises de survivre, de limiter les suppressions d’emploi, et ainsi d’éviter une envolée du chômage. À la fin de l’année, l’emploi salarié est en retrait de 0,6 % en Nouvelle-Aquitaine et le chômage est stable.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 27
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Emploi – Une résistance globale, mais de forts contrastes sectoriels Bilan économique 2020

Odile Pinol (Insee)

La baisse de l’emploi salarié néo-aquitain est relativement contenue après une année de perturbations sans précédent. Cependant, les secteurs sont diversement touchés et l’activité des services marchands, les plus exposés aux restrictions, est très affaiblie. L’emploi chute principalement dans ces branches, alors que dans la construction, il progresse vigoureusement. La Gironde, qui concentre près d’un tiers des salariés régionaux, est le seul département dans lequel l’emploi se maintient.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine

No 27

Paru le :08/07/2021

Avertissement

L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

En 2020, l’emploi salarié total recule de 0,6 % en Nouvelle-Aquitaine (figure 1). Cette baisse est relativement moins importante que celle observée en France hors Mayotte (– 1,1 %). Après la Bretagne, l’emploi salarié néo-aquitain est un des plus résistants des régions métropolitaines, comme celui des Hauts-de-France et des Pays de la Loire.

Figure 1Emploi salarié total par secteur d'activité - Nouvelle-Aquitaine

en %
Emploi salarié total par secteur d'activité - Nouvelle-Aquitaine (en %)
Secteur d'activité Emploi au 31/12/2020 (milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2019/2014 ¹
Nouvelle-Aquitaine Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
Agriculture 61,3 -0,4 0,1 1,1 1,6
Industrie 265,6 -1,6 -1,8 0,2 -0,2
Industrie agro-alimentaire 57,9 0,2 -0,3 1,0 1,0
Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 32,9 -0,2 -0,3 -0,5 -0,1
Biens d'équipement 30,7 -3,3 -2,6 0,5 -0,7
Matériels de transport 30,0 -2,6 -2,9 0,4 -0,5
Autres branches industrielles 114,1 -2,1 -2,3 -0,2 -0,6
Construction 129,0 2,3 2,2 0,6 0,8
Tertiaire marchand 939,8 -1,8 -2,6 1,8 1,7
Commerce 279,5 0,2 -1,0 1,0 0,8
Transports 105,7 -0,5 -0,8 0,3 0,9
Hébergement - restauration 82,6 -9,4 -11,2 3,4 2,6
Information - communication 35,0 -0,7 -0,5 3,0 2,5
Services financiers 73,8 1,0 -1,1 1,7 0,6
Services immobiliers 18,0 0,7 -1,8 2,1 1,2
Services aux entreprises hors intérim 178,2 0,2 -1,1 2,9 2,5
Intérim 63,0 -4,1 -5,3 7,0 6,9
Services aux ménages 104,2 -6,0 -4,9 -0,4 -0,2
Tertiaire non marchand 736,4 0,9 0,8 0,0 0,1
Total 2 132,2 -0,6 -1,1 0,9 0,9
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • ¹ : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié total du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Des fluctuations de l’emploi en phase avec l’évolution de la situation sanitaire

Dans la région, comme au niveau national, l’emploi salarié est particulièrement affecté dans le secteur privé : fin 2020, il est en recul de 1 % par rapport à son niveau d’avant-crise (fin 2019) (figure 2). Trois périodes significatives des perturbations subies par l’emploi régional se distinguent au cours de l’année.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Nouvelle-Aquitaine Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Nouvelle-Aquitaine Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 100,1 100,2 100 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,2 100,3 100,2 100,4
3ᵉ trim. 2011 100,6 100,2 100,8 100,4
4ᵉ trim. 2011 100,3 100,3 100,4 100,4
1ᵉʳ trim. 2012 100,4 100,3 100,5 100,4
2ᵉ trim. 2012 100,4 100,3 100,4 100,3
3ᵉ trim. 2012 100,1 100,1 100 100,1
4ᵉ trim. 2012 100,4 100 100,3 99,9
1ᵉʳ trim. 2013 100,6 100 100,4 99,9
2ᵉ trim. 2013 100,3 99,9 99,9 99,7
3ᵉ trim. 2013 100,6 100,1 100,1 99,8
4ᵉ trim. 2013 101,1 100,4 100,5 99,9
1ᵉʳ trim. 2014 101 100,4 100,4 99,9
2ᵉ trim. 2014 101,2 100,4 100,5 99,9
3ᵉ trim. 2014 100,9 100,3 100,1 99,8
4ᵉ trim. 2014 100,9 100,4 100,1 99,8
1ᵉʳ trim. 2015 100,8 100,4 100 99,8
2ᵉ trim. 2015 101,1 100,6 100,3 100
3ᵉ trim. 2015 101,2 100,7 100,5 100,1
4ᵉ trim. 2015 101,3 100,9 100,5 100,3
1ᵉʳ trim. 2016 101,5 101,1 100,7 100,5
2ᵉ trim. 2016 101,9 101,3 101,1 100,8
3ᵉ trim. 2016 102 101,6 101,1 101,2
4ᵉ trim. 2016 102,2 101,7 101,5 101,3
1ᵉʳ trim. 2017 102,7 102,1 102,2 101,8
2ᵉ trim. 2017 103 102,4 102,5 102,2
3ᵉ trim. 2017 103,2 102,7 102,9 102,6
4ᵉ trim. 2017 103,7 103,1 103,6 103,2
1ᵉʳ trim. 2018 103,8 103,2 103,8 103,3
2ᵉ trim. 2018 104 103,3 104,1 103,5
3ᵉ trim. 2018 104,4 103,4 104,7 103,7
4ᵉ trim. 2018 104,6 103,7 104,9 104,1
1ᵉʳ trim. 2019 105,1 104,1 105,6 104,6
2ᵉ trim. 2019 105,3 104,3 105,8 104,8
3ᵉ trim. 2019 105,6 104,5 106,2 105
4ᵉ trim. 2019 105,6 104,9 106,2 105,5
1ᵉʳ trim. 2020 103,6 102,9 103,6 102,9
2ᵉ trim. 2020 103 102 103,1 102,2
3ᵉ trim. 2020 104,9 103,8 105,1 104
4ᵉ trim. 2020 105 103,7 105,2 103,8
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au premier semestre, le confinement instauré à partir du 17 mars provoque un choc économique brutal. L’arrêt quasi complet de l’activité se répercute sur les effectifs de tous les grands secteurs et plus fortement dans le tertiaire marchand hors intérim où l’emploi salarié se replie de 3 % (figure 3).

Figure 3Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Nouvelle-Aquitaine

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Nouvelle-Aquitaine (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 99,9 99,9 100,3 100,2
2ᵉ trim. 2011 99,6 100,1 100,7 100,3
3ᵉ trim. 2011 99,3 100 100,8 100,1
4ᵉ trim. 2011 99,1 99,8 100,6 100,4
1ᵉʳ trim. 2012 99 99,7 100,9 100,4
2ᵉ trim. 2012 98,5 99,3 100,8 100,7
3ᵉ trim. 2012 98,4 99,3 100,7 101
4ᵉ trim. 2012 98,2 99,4 100,7 101,5
1ᵉʳ trim. 2013 97,5 99,1 100,8 101,5
2ᵉ trim. 2013 96,8 98,8 100,3 101,9
3ᵉ trim. 2013 96,6 98,6 100,6 102,4
4ᵉ trim. 2013 96,1 98,6 100,8 103
1ᵉʳ trim. 2014 95,8 98,3 100,8 103,1
2ᵉ trim. 2014 95,2 98,1 101 103,4
3ᵉ trim. 2014 94,1 98 100,9 103,5
4ᵉ trim. 2014 92,9 97,7 101 103,6
1ᵉʳ trim. 2015 91,8 97,6 101,1 103,5
2ᵉ trim. 2015 91,2 97,3 101,2 103,7
3ᵉ trim. 2015 90,6 97,1 101,6 103,6
4ᵉ trim. 2015 90,5 97,1 101,7 103,8
1ᵉʳ trim. 2016 90,2 96,9 102,1 104
2ᵉ trim. 2016 90,2 96,7 102,5 104,1
3ᵉ trim. 2016 90,3 96,6 102,9 104,5
4ᵉ trim. 2016 90,2 96,4 103 104,5
1ᵉʳ trim. 2017 90,3 96,2 103,7 104,6
2ᵉ trim. 2017 90,5 96,3 104,2 104,6
3ᵉ trim. 2017 90,9 96,4 104,9 104,4
4ᵉ trim. 2017 91,6 96,9 105,3 104,3
1ᵉʳ trim. 2018 92,1 97 105,8 104,2
2ᵉ trim. 2018 92,3 97,3 106,3 104
3ᵉ trim. 2018 92,8 97,5 106,6 103,7
4ᵉ trim. 2018 93,6 98 107,1 104
1ᵉʳ trim. 2019 94,4 98,4 107,8 104
2ᵉ trim. 2019 94,7 98,5 108,1 104
3ᵉ trim. 2019 95,2 98,5 108,4 103,9
4ᵉ trim. 2019 95,9 98,6 108,8 103,8
1ᵉʳ trim. 2020 95,9 98,5 107,6 103,7
2ᵉ trim. 2020 96,1 97,6 105,6 103,1
3ᵉ trim. 2020 97,2 97,6 107,4 104,6
4ᵉ trim. 2020 98,1 97 107,1 104,7
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Nouvelle-Aquitaine

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

À compter du deuxième trimestre, les employeurs mettent fin aux contrats temporaires, s’ajustant à la détérioration de l’activité : l’emploi intérimaire chute de 42 % (figure 4). La mise en place du dispositif d’aide exceptionnel favorisant l’activité partielle atténue les effets de la crise sur l’emploi. En Nouvelle-Aquitaine, la proportion de salariés placés en activité partielle atteint un pic de 26 % en avril.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2007 102,7 109,5
1ᵉʳ trim. 2008 107,4 115,4
2ᵉ trim. 2008 100,7 106,7
3ᵉ trim. 2008 96 101,1
4ᵉ trim. 2008 84,7 87
1ᵉʳ trim. 2009 77,2 75,7
2ᵉ trim. 2009 77,8 76
3ᵉ trim. 2009 79,2 79,8
4ᵉ trim. 2009 83,2 84
1ᵉʳ trim. 2010 87,7 88,1
2ᵉ trim. 2010 91,8 91,7
3ᵉ trim. 2010 93,5 95,6
4ᵉ trim. 2010 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 97,4 101,1
2ᵉ trim. 2011 98,7 101,5
3ᵉ trim. 2011 99,8 100,1
4ᵉ trim. 2011 96,8 99,4
1ᵉʳ trim. 2012 96,5 95
2ᵉ trim. 2012 94,6 92
3ᵉ trim. 2012 90,5 88
4ᵉ trim. 2012 87,2 85,4
1ᵉʳ trim. 2013 91,1 88,2
2ᵉ trim. 2013 89,2 87,2
3ᵉ trim. 2013 93,7 89,8
4ᵉ trim. 2013 94,9 90,3
1ᵉʳ trim. 2014 92,5 89,3
2ᵉ trim. 2014 93,7 91,2
3ᵉ trim. 2014 90,6 88,9
4ᵉ trim. 2014 91,7 90,1
1ᵉʳ trim. 2015 89,8 89,8
2ᵉ trim. 2015 95,5 93,4
3ᵉ trim. 2015 98,5 97
4ᵉ trim. 2015 101,2 99,6
1ᵉʳ trim. 2016 99 99,3
2ᵉ trim. 2016 103,5 102,2
3ᵉ trim. 2016 106,6 105,5
4ᵉ trim. 2016 112,8 110,8
1ᵉʳ trim. 2017 116,8 115,4
2ᵉ trim. 2017 119,9 120,3
3ᵉ trim. 2017 124,2 124,3
4ᵉ trim. 2017 131 130,8
1ᵉʳ trim. 2018 130 129,6
2ᵉ trim. 2018 127,8 127,8
3ᵉ trim. 2018 129,6 127,8
4ᵉ trim. 2018 126,6 126,5
1ᵉʳ trim. 2019 129,3 127,4
2ᵉ trim. 2019 128,8 126,9
3ᵉ trim. 2019 129,6 126,5
4ᵉ trim. 2019 128,6 126
1ᵉʳ trim. 2020 74,2 75,2
2ᵉ trim. 2020 100,5 92,5
3ᵉ trim. 2020 118,9 113,5
4ᵉ trim. 2020 123,3 119,3
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Le troisième trimestre est une période de rebond, grâce au recul de l’épidémie et à l’allègement des restrictions. Les effectifs salariés sont en hausse (+ 1,8 % par rapport au trimestre précédent), tirés par ceux de l’intérim (+ 18 %). La reprise de l’emploi est globalement vigoureuse, mais elle masque une forte hétérogénéité entre branches.

Au quatrième trimestre, malgré le deuxième confinement, l’emploi résiste mieux qu’au printemps et reste stable. Les mesures restrictives plus ciblées affectent néanmoins des secteurs déjà affaiblis par plusieurs mois de réduction d’activité, notamment l’hébergement-restauration où un salarié sur deux est en activité partielle au mois de novembre (contre 8 % tous secteurs confondus).

Fin 2020, des contrastes sectoriels marqués

Finalement, au quatrième trimestre 2020, c’est donc dans les services marchands que l’emploi est le plus en recul par rapport à son niveau d’avant-crise : – 9,4 % pour l’hôtellerie-restauration et – 6 % pour les services aux ménages . L’intérim est également en forte baisse (– 4,1 %), de même que l’emploi de certaines branches industrielles (biens d’équipement, matériels de transport et autres branches).

Le tertiaire marchand et l’industrie rassemblant plus de la moitié des salariés néo-aquitains, les difficultés rencontrées dans ces deux secteurs (respectivement – 1,8 % et – 1,6 % en 2020) contribuent fortement à la baisse de l’emploi régional. À l’inverse, la bonne résistance du tertiaire non marchand (+ 0,9 %), qui regroupe plus d’un tiers des salariés de la région, tend à atténuer l’ampleur du recul de l’emploi. Quant à la construction, le secteur se révèle particulièrement dynamique par rapport à son niveau d’avant-crise : le nombre de salariés (moins de 10 % des effectifs régionaux) augmente de 2,3 %.

Une intensité de la baisse variable selon les départements

Seule la Gironde, premier département employeur de Nouvelle-Aquitaine, maintient son niveau d’emploi en 2020 (figure 5). La diversification de ses activités contribue certainement à cette situation favorable.

En Creuse, la baisse est relativement limitée (– 0,3 %), notamment grâce à la bonne progression de l’emploi du tertiaire non marchand qui y occupe une place prépondérante.

La Charente-Maritime, la Corrèze, la Charente et la Vienne sont les plus touchées de la région avec des effectifs salariés en recul de plus de 1 %. L’emploi dans le tertiaire marchand y est particulièrement en recul (entre – 2,8 % et – 3,6 %).

Dans les six autres départements, la baisse de l’emploi s’établit entre – 0,4 % et – 0,8 %. Dans les Deux-Sèvres, la diminution de l’emploi dans le tertiaire marchand est la plus faible de la région (– 0,2 %), grâce au poids important des activités de l’assurance, moins affaiblies par la crise. C’est dans les Pyrénées-Atlantiques que le repli de l’intérim est le plus accentué (– 10,2 %). L’emploi industriel est relativement peu affecté dans les Landes (– 0,5 %), alors qu’en Haute-Vienne, il se rétracte de 3,5 %. Enfin, la Dordogne et le Lot-et-Garonne se singularisent par des évolutions sectorielles plus homogènes.

Figure 5Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Nouvelle-Aquitaine

en %
Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Nouvelle-Aquitaine (en %)
Emploi au 31/12/2020 (milliers) Glissement annuel
Agriculture Industrie Construction Tertiaire marchand dont Intérim Tertiaire non marchand Total
Charente 121,3 2,1 -2,5 0,3 -2,8 1,0 0,1 -1,4
Charente-Maritime 205,0 2,1 -0,1 4,2 -3,6 -9,1 0,1 -1,2
Corrèze 81,9 5,6 -1,9 -2,9 -3,0 3,6 0,8 -1,3
Creuse 32,2 1,0 -1,4 -1,1 -2,2 9,8 1,3 -0,3
Dordogne 122,3 0,5 -1,2 1,7 -2,1 -1,9 1,0 -0,5
Gironde 663,5 -2,6 -0,9 2,6 -0,9 -3,2 1,8 0,1
Landes 131,2 0,4 -0,5 2,9 -1,5 -4,0 0,1 -0,4
Lot-et-Garonne 108,3 -0,6 -1,2 2,8 -2,4 -3,6 0,7 -0,8
Pyrénées-Atlantiques 241,2 -0,2 -3,1 3,3 -1,9 -10,2 1,0 -0,8
Deux-Sèvres 141,3 -0,4 -1,6 0,0 -0,2 -3,1 -0,3 -0,5
Vienne 157,2 -0,1 -1,7 2,7 -3,0 -7,6 -0,2 -1,4
Haute-Vienne 126,6 2,0 -3,5 3,1 -1,4 -0,4 1,1 -0,4
Nouvelle-Aquitaine 2 132,2 -0,4 -1,6 2,3 -1,8 -4,1 0,9 -0,6
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.
Publication rédigée par :Odile Pinol (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié ».

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Pour en savoir plus

Site de l’Insee : thème Marché du travail – Salaires

Ouvrir dans un nouvel ongletSite de la Dreets Nouvelle-Aquitaine - Publications et statistiques – Chiffres de l’interim

Pinol O., Levasseur S., « Le recours à l’activité partielle atténue l’impact de la crise sur l’emploi », Insee conjoncture Nouvelle-Aquitaine hors série, février 2021

Dumartin S., Mouhali K., « Les territoires néo-aquitains à l’épreuve de la crise sanitaire », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 98, juillet 2021