La France et ses territoires Édition 2021
Cet ouvrage offre un panorama des questions économiques, sociales et environnementales au niveau territorial. En utilisant les zonages d’études actualisés en 2020, l’ouvrage fait le point sur les disparités géographiques en France, sur les forces et faiblesses des divers territoires ainsi que sur les conditions de vie de la population.
Zones d’emploi
Insee Références
Paru le :29/04/2021
La France est découpée en 305 zones d’emploi dont les tailles varient de moins de 10 000 à plus de 4 millions d’emplois pour celle de Paris. Une zone d’emploi est un ensemble de communes dans lequel la plupart des actifs résident et travaillent, et où les établissements peuvent trouver l’essentiel de leur main-d’œuvre. Huit zones d’emploi comptent moins de 10 000 emplois. Elles sont toutes situées dans les Antilles ou en Corse.
La moitié des zones ont moins de 45 000 emplois (figure 1). L’emploi reste très concentré dans les zones les plus denses. À elle seule, la zone de Paris représente 15 % de l’emploi total. Six autres zones dépassent 400 000 emplois : Lyon, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Lille et Nantes. Ces sept zones concentrent 21 % de la population et 28 % de l’emploi total en 2017, ce qui représente 490 emplois par km2. Leur poids a légèrement augmenté depuis 2000 (+ 1,4 point). Les autres groupes ont des densités d’emploi beaucoup plus faibles, allant de 90 à 11 emplois par km2 pour les plus petites.
tableauFigure 1 – Population et emploi selon la taille des zones d’emploi
Nombre de zones d’emploi | Population 2017 | Nombre d’emplois 2017 | Évolution de l’emploi 2000-2017 (en %) | Part de l’emploi total (en %) | Densité d’emploi (nombre d’emplois/km²) | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
2000 | 2017 | ||||||
Nombre d’emplois | |||||||
Moins de 30 000 | 95 | 6 146 573 | 1 962 978 | 2,5 | 7,5 | 7,0 | 11,3 |
De 30 000 à 45 000 | 59 | 6 197 708 | 2 168 851 | 4,1 | 8,1 | 7,8 | 15,7 |
De 45 000 à 60 000 | 37 | 5 354 065 | 1 905 453 | 4,1 | 7,2 | 6,8 | 22,1 |
De 60 000 à 100 000 | 57 | 12 066 499 | 4 504 723 | 5,8 | 16,6 | 16,2 | 38,5 |
De 100 000 à 400 000 | 50 | 22 776 808 | 9 450 980 | 9,6 | 33,7 | 33,9 | 89,6 |
Plus de 400 000 | 7 | 13 982 686 | 7 897 764 | 14,8 | 26,9 | 28,3 | 489,6 |
Ensemble | 305 | 66 524 339 | 27 890 749 | 9,0 | 100,0 | 100,0 | 43,7 |
- Lecture : 95 zones d’emploi ont moins de 30 000 emplois, elles concentrent 6,147 millions d’habitants et 1,963 millions d’emplois. L’emploi a augmenté de 2,5 % entre 2000 et 2017 et sa part dans l’emploi total est passé de 7,5 % à 7,0 %.
- Champ : France hors Mayotte.
- Source : Insee, estimations d’emplois, recensement de la population 2017.
Par construction, toutes les zones constituées concentrent l’emploi des actifs qui y résident, mais à des degrés différents. Certaines ont un nombre d’emplois plus important que le nombre d’actifs de la zone. Elles ont alors une fonction de pôle attractif très important. Au contraire, d’autres ont moins d’emplois qu’elles n’hébergent d’actifs occupés et présentent un caractère plus résidentiel (figure 2). Les grandes métropoles ont un ratio nombre d’emplois par actif occupé parmi les plus élevés, car elles attirent de nombreux actifs qui viennent y travailler. À l’inverse, les zones d’emploi autour de Paris ou les zones frontalières ont un ratio inférieur à 0,8, car une part importante de leurs actifs va travailler respectivement à Paris ou de l’autre côté de la frontière. Une zone fait exception, celle de Versailles à l’ouest de Paris qui affiche un ratio supérieur à 1 en raison notamment d’une part importante d’emplois de cadres occupés en grande partie par des actifs résidant dans la zone.
tableauFigure 2 - Nombre d’emplois par actif occupé par zone d’emploi en 2017
Les données de cette figure sont disponibles dans le fichier en téchargement. |
---|
graphiqueFigure 2 - Nombre d’emplois par actif occupé par zone d’emploi en 2017
La part des cadres augmente avec la taille de la zone, tandis que celle des ouvriers diminue. Ainsi, dans les zones d’emploi de plus de 400 000 emplois, il y a 28 % de cadres et 14 % d’ouvriers, contre 9 % de cadres et 28 % d’ouvriers dans les zones d’emploi de moins de 30 000 emplois ( figure 3). Comme pour les ouvriers, la part des artisans et des agriculteurs diminue au fur et à mesure que la taille de la zone augmente. Les zones d’emploi sont également bien adaptées à l’analyse territoriale du chômage (figure 4) (Chômage dans les territoires).
tableauFigure 3 - Catégorie sociale selon la taille des zones d’emploi en 2017
en nombre | en % de l'emploi total | |||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Agriculteurs | Artisans | Cadres | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers | Agriculteurs | Artisans | Cadres | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers | |
Moins de 30 000 | 90 097 | 200 673 | 233 246 | 572 655 | 787 205 | 749 057 | 3,4 | 7,6 | 8,9 | 21,7 | 29,9 | 28,4 |
De 30 000 à 45 000 | 78 903 | 200 344 | 256 435 | 620 588 | 804 203 | 741 652 | 2,9 | 7,4 | 9,5 | 23,0 | 29,8 | 27,4 |
De 45 000 à 60 000 | 59 183 | 172 007 | 228 339 | 543 913 | 713 629 | 605 023 | 2,5 | 7,4 | 9,8 | 23,4 | 30,7 | 26,1 |
De 60 000 à 100 000 | 93 967 | 331 986 | 612 798 | 1 331 612 | 1 637 787 | 1 407 060 | 1,7 | 6,1 | 11,3 | 24,6 | 30,2 | 26,0 |
De 100 000 à 400 000 | 78 190 | 607 273 | 1 783 834 | 2 773 897 | 3 051 222 | 2 126 311 | 0,8 | 5,8 | 17,1 | 26,6 | 29,3 | 20,4 |
Plus de 400 000 | 13 977 | 382 931 | 1 952 561 | 1 795 137 | 1 789 624 | 976 246 | 0,2 | 5,5 | 28,3 | 26,0 | 25,9 | 14,1 |
- Champ : France.
- Source : Insee, recensement de la population 2017.
graphiqueFigure 3 - Catégorie sociale selon la taille des zones d’emploi en 2017
tableauFigure 4 - Taux de chômage par zone d'emploi au 4e trimestre 2019
Les données de cette figure sont disponibles dans le fichier en téchargement. |
---|
graphiqueFigure 4 - Taux de chômage par zone d'emploi au 4e trimestre 2019
Ce zonage d’études est régulièrement mis à jour pour tenir compte de l’évolution des
économies locales. En 2020, l’Insee et la Dares, service statistique du ministère
en charge du travail et de l’emploi, ont révisé ce zonage en s’appuyant sur une méthodologie
développée par Eurostat.
La méthode repose sur l’analyse des déplacements domicile-travail et un algorithme
qui permet de constituer des agrégations de communes maximisant la part d’actifs qui
y résident et travaillent. Cette méthode européenne permet ainsi de se comparer plus
facilement entre pays européens. Un autre objectif était d’avoir une méthode la plus
homogène possible sur le territoire français. Contrairement aux zones précédentes
construites région par région, les nouvelles zones sont issues de critères nationaux
de qualité, comme par exemple le taux de stables – qui représentent la part des actifs
résidant et travaillant dans la zone sur l’ensemble des actifs résidents – dont l’objectif
a été fixé à 70 % pour l’ensemble des zones d’emploi. L’Île-de-France a également
fait l’objet d’un traitement différent pour tenir compte de la très forte polarisation
des flux vers Paris : la part des actifs qui résident et travaillent dans la même
zone est inférieure à celles du reste du territoire. Pour éviter d’avoir une seule
zone d’emploi qui recouvre la région, une analyse complémentaire a permis de construire
un découpage à partir des territoires de projets de la région (Établissement public
territorial de la métropole du Grand Paris).
Avec cette nouvelle méthode, le nombre d’actifs est plus équilibré entre les zones que dans la précédente nomenclature de 2010. C’est particulièrement vrai autour des grandes métropoles qui, précédemment, avaient tendance à agréger de nombreuses communes. La nouvelle méthode permet de limiter la taille des plus grandes zones d’emploi, laissant ainsi émerger d’autres zones autour de ces grands pôles. Les zones d’emploi sont ainsi plus homogènes qu’avec le zonage de 2010 : il y a moins de zones d’emploi de faible taille et plus de zones d’emploi de taille intermédiaire, comportant entre 30 000 et 100 000 emplois.