La France et ses territoires Édition 2021
Cet ouvrage offre un panorama des questions économiques, sociales et environnementales au niveau territorial. En utilisant les zonages d’études actualisés en 2020, l’ouvrage fait le point sur les disparités géographiques en France, sur les forces et faiblesses des divers territoires ainsi que sur les conditions de vie de la population.
Fécondité
Insee Références
Paru le :29/04/2021
Sur la période 2016-2018, en France hors Mayotte, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,89 enfant par femme. Variable selon les régions (figure 1), il est supérieur à la moyenne nationale dans la moitié nord de l’Hexagone, excepté dans la région Grand Est, dans le quart sud-est et dans les départements d’outre mer sauf en Martinique.
Partout, la fécondité des femmes nées à l’étranger est plus élevée que celle des femmes nées en France, mais l’impact est en général assez faible car leur part est très minoritaire (13 % des 15-50 ans en moyenne). Ainsi, en dehors de l’Île-de-France et de la Guyane, le niveau de la fécondité reflète surtout celui des femmes nées en France. L’ICF dépasse 2,30 enfants par femme dans deux départements ultra-marins et deux franciliens : la Guyane (3,77), La Réunion (2,38), la Seine-Saint-Denis (2,42) et le Val-d’Oise (2,31). En dehors de La Réunion, la population de ces départements comprend une forte proportion (plus de 20 %) de femmes de 15 à 50 ans nées à l’étranger mais plusieurs départements connaissent une fécondité supérieure à la moyenne, comme la Mayenne (2,00) ou l’Aisne (1,97), alors que la proportion de femmes nées à l’étranger y est inférieure à 10 %.
tableauFigure 1 - Indicateur conjoncturel de fécondité par arrondissement sur la période 2016-2018
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graphiqueFigure 1 - Indicateur conjoncturel de fécondité par arrondissement sur la période 2016-2018
En métropole, les différences sont marquées au sein des aires d’attraction des villes (figure 2). L’ICF est plus faible dans les communes-centres que dans le reste des pôles (constitués de la banlieue essentiellement) et dans les couronnes. Les disparités sont d’autant plus marquées que l’aire est peuplée. Dans les grandes villes, il est fréquent de s’éloigner des centres pour fonder une famille ou l’agrandir, et d’emménager là où les prix sont moins élevés. Aussi l’aire d’attraction de Paris est-elle particulièrement contrastée : 1,48 enfant par femme à Paris, 2,16 dans le reste du pôle et 2,00 dans la couronne.
tableauFigure 2 – Indicateur conjoncturel de fécondité selon l'emplacement de la commune de résidence au sein des aires d'attraction des villes en 2016-2018
France | DOM | Métropole | Aire d'attraction de Paris | Autres aires de métropole | ||
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moins de 200 000 habitants | De 200 000 à 2,5 millions habitants | |||||
Pôle | 1,88 | 2,56 | 1,86 | 1,98 | 1,84 | 1,77 |
dont : commune-centre | 1,73 | 2,70 | 1,69 | 1,48 | 1,83 | 1,69 |
reste du pôle | 2,07 | 2,11 | 2,07 | 2,16 | 1,91 | 1,95 |
Couronne | 1,97 | 2,27 | 1,96 | 2,00 | 1,93 | 1,97 |
Hors aires d'attraction des villes | 1,92 | 2,66 | 1,90 | /// | /// | /// |
Ensemble | 1,89 | 2,45 | 1,87 | 1,97 | 1,88 | 1,83 |
- /// : absence de résultats due à la nature des choses.
- Note : les indicateurs ont été calculés avec les données de 2016, 2017 et 2018, pour améliorer leur précision.
- Lecture : si une femme avait tout au long de sa vie les taux de fécondité observés à chaque âge dans la couronne de l'aire de Paris en 2017, elle aurait 2,00 enfant.
- Champ : France hors Mayotte, femmes âgées de 15 à 50 ans en années révolues.
- Source : Insee, recensement de la population 2016 (exploitation principale) et statistiques de l'état civil 2016 à 2018.
En 2016-2018, l’âge moyen à l’accouchement est de 30,6 ans en France hors Mayotte (figure 3). Il est plus élevé dans un cinquième des arrondissements. La plupart d’entre eux contiennent de grandes villes ; les maternités sont en effet assez tardives dans leurs centres, où réside une forte proportion de diplômées de l’enseignement supérieur. L’âge moyen atteint 33,6 ans dans la ville de Paris. En revanche, dans les aires d’attraction de moins de 200 000 habitants, les femmes accouchent en moyenne à près de 30 ans, avec peu de différences au sein de l’aire.
tableauFigure 3 - Âge moyen à l'accouchement par arrondissement sur la période 2016-2018
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graphiqueFigure 3 - Âge moyen à l'accouchement par arrondissement sur la période 2016-2018
Entre 2006-2008 et 2016-2018, l’ICF a diminué de 0,12 enfant par femme, passant de 2,01 à 1,89. La diminution est la plus forte dans l’Ouest et la région Grand Est (figure 4). Elle est la plus faible en Île-de-France, dans le centre de l’Hexagone et le Sud-Est. Dans une trentaine d’arrondissements, dont ceux de grandes villes comme Marseille, Nice, Strasbourg et Bordeaux, la fécondité est stable ou a un peu augmenté. En effet, l’ICF a peu varié dans les grands pôles. En revanche, l’âge moyen à l’accouchement y a un peu plus augmenté : + 1,0 an contre + 0,8 an en moyenne.
tableauFigure 4 - Évolution de l'indicateur conjoncturel de fécondité par arrondissement entre 2006-2008 et 2016-2018
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graphiqueFigure 4 - Évolution de l'indicateur conjoncturel de fécondité par arrondissement entre 2006-2008 et 2016-2018
Définitions
L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. C’est le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité observés à chaque âge l’année donnée demeuraient inchangés.
L’aire d’attraction d’une ville désigne un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune‑centre.
Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité.
Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles.
Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle.
Les aires sont classées suivant le nombre total d’habitants de l’aire.
Une très grande aire d’attraction des villes est une aire de 700 000 habitants ou plus (hors Paris).
Une grande aire d’attraction des villes est une aire de 200 000 à moins de 700 000 habitants.
Une moyenne aire d’attraction des villes est une aire de 50 000 à moins de 200 000 habitants.
Une petite aire d’attraction des villes est une aire de moins de 50 000 habitants.
Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.
L’âge moyen à l’accouchement est l’âge moyen des mères à la naissance de leurs enfants, calculé pour une génération fictive de femmes qui auraient à chaque âge les taux de fécondité observés l’année considérée. Il tient compte de toutes les naissances (premier enfant, deuxième enfant, etc.).
L’arrondissement est une circonscription administrative de l’État dont le chef‑lieu est la sous‑préfecture. C’est une subdivision du département, à ne pas confondre avec l’arrondissement municipal, subdivision de Paris, de Lyon et de Marseille.
Pour en savoir plus
« Bilan démographique 2019 ‑ La fécondité se stabilise en France », Insee Première n° 1789, janvier 2020.
Clanché F., Rascol O., « Baisse récente de la fécondité en France : tous les âges et tous les niveaux de vie sont concernés », Insee Focus n° 136, décembre 2018.
« La fécondité dans les régions depuis les années 1960 », Insee Première n° 1430, janvier 2013.
« Ouvrir dans un nouvel ongletLes disparités géographiques de fécondité en France », Espace, Populations, Sociétés n° 3, 2011.
« La fécondité dans les régions à la fin des années 1990 : davantage de naissances à la campagne »Insee Première n° 963, avril 2004.