La France et ses territoires Édition 2021

Cet ouvrage offre un panorama des questions économiques, sociales et environnementales au niveau territorial. En utilisant les zonages d’études actualisés en 2020, l’ouvrage fait le point sur les disparités géographiques en France, sur les forces et faiblesses des divers territoires ainsi que sur les conditions de vie de la population.

Insee Références
Paru le :Paru le29/04/2021
La France et ses territoires- Avril 2021
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Disparités territoriales de mortalité

Insee Références

Paru le :29/04/2021

Entre 2009 et 2015, 560 600 décès ont été enregistrés en moyenne chaque année en France. Le s’élève à 988 décès pour 100 000 chez les hommes et 580 chez les femmes ; ils sont les plus élevés dans les Hauts‑de‑France et à La Réunion, et les plus bas en Île‑de‑France (figure 1).

Figure 1Mortalité selon la cause et le sexe (en moyenne annuelle 2009-2015) et mortalité périnatale (en moyenne annuelle 2016-2018)

Mortalité selon la cause et le sexe (en moyenne annuelle 2009-2015) et mortalité périnatale (en moyenne annuelle 2016-2018) - Lecture : en moyenne annuelle, sur la période 2009-2015, le taux standardisé de mortalité par cancers chez les hommes est de 291,7 pour 100 000 en Auvergne-Rhône-Alpes. En moyenne annuelle, sur la période 2016-2018, le taux de mortalité périnatale est de 9,6 pour 1000 naissances en Bretagne.
Taux standardisé de mortalité1 pour 100 000 habitants Mortalité périnatale pour 1 000 naissances
Par cancers Par maladies cardiovasculaires Mortalité évitable par la prévention primaire Mortalité toutes causes
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Ensemble
Auvergne-Rhône-Alpes 150,0 291,7 142,9 228,8 51,2 172,8 555,3 943,6 9,4
Bourgogne-Franche-Comté 157,2 309,0 153,3 250,6 62,1 203,5 586,6 1 021,8 9,8
Bretagne 154,9 326,7 167,8 270,6 69,1 235,5 599,4 1 063,1 9,6
Centre-Val de Loire 160,6 315,3 145,5 238,9 61,3 202,6 574,6 991,5 10,5
Corse 157,9 289,0 157,7 237,9 62,6 192,7 575,8 923,7 9,9
Grand Est 166,4 324,6 167,8 255,4 65,5 201,0 632,5 1 054,3 10,4
Hauts-de-France 178,9 370,3 180,8 285,6 77,3 262,9 694,2 1 205,6 10,2
Île-de-France 158,5 279,6 120,2 193,0 53,4 153,1 535,4 866,1 11,2
Normandie 164,7 333,9 158,3 263,7 66,4 226,8 604,0 1 069,3 9,3
Nouvelle-Aquitaine 155,8 303,6 150,0 249,7 60,5 194,0 562,4 982,2 9,9
Occitanie 150,5 281,3 145,8 235,0 58,1 176,2 561,1 943,9 9,6
Pays de la Loire 153,4 313,5 144,3 238,1 55,2 202,6 544,6 966,8 8,9
Provence-Alpes-Côte d'Azur 147,6 283,3 135,5 219,0 59,6 181,7 560,3 938,5 10,2
Guadeloupe 130,6 239,1 160,5 234,5 55,7 206,1 596,8 1 009,9 20,3
Guyane 113,3 226,6 171,6 229,2 79,5 212,5 642,3 1 023,3 21,7
Martinique 133,5 235,9 137,1 208,0 42,8 148,6 560,9 925,1 20,0
La Réunion 130,9 283,3 204,7 295,0 69,5 230,3 661,2 1 118,5 12,6
Mayotte /// /// /// /// /// /// /// /// 17,1
France hors Mayotte 157,1 304,8 149,0 239,3 60,2 193,5 580,4 987,7 10,4
France (y c. Mayotte) /// /// /// /// /// /// /// /// 10,5
  • /// : absence de résultat pour Mayotte.
  • 1. Taux standardisés sur l’âge pour 100 000 habitants (population de référence : recensement de la population 2006).
  • Lecture : en moyenne annuelle, sur la période 2009-2015, le taux standardisé de mortalité par cancers chez les hommes est de 291,7 pour 100 000 en Auvergne-Rhône-Alpes. En moyenne annuelle, sur la période 2016-2018, le taux de mortalité périnatale est de 9,6 pour 1000 naissances en Bretagne.
  • Champ : France hors Mayotte pour la mortalité par cancers, par maladies cardio-vasculaires, pour la mortalité évitable et pour la mortalité toutes causes.
  • Sources : Inserm-CépiDc ; Insee - Exploitation Fnors / PMSI-MCO (Atih) ; Insee - Exploitation Drees.

Les Hauts‑de‑France sont en surmortalité par cancers et par maladies cardiovasculaires (MCV). C’est également le cas pour les maladies cardiovasculaires à La Réunion, en Bretagne, ainsi que chez les femmes de la Guyane et de Grand Est. À l’opposé, une sous mortalité existe en Île‑de‑France et en Martinique pour les MCV, et dans les régions d’outre‑mer pour les cancers.

La (vaccination, campagnes sur le tabagisme et sur l’alcoolisme, etc.) est révélatrice de plus fortes inégalités entre territoires et entre femmes et hommes. Elle est plus élevée dans les Hauts‑de‑France, en Bretagne, en Normandie, à La Réunion ainsi qu’en Guyane pour les femmes. Elle est au contraire moins élevée en Île‑de‑France, en Auvergne‑Rhône‑Alpes et en Martinique. 48 % des décès survenus avant 75 ans chez les hommes sont évitables par des actions de prévention primaire et 32 % chez les femmes. La surmortalité masculine, beaucoup plus marquée que pour les autres causes de décès, est directement liée à la part plus importante chez les hommes des décès associés aux comportements à risque (alcool, tabagisme, conduites dangereuses, etc.).

Figure 2aSur ou sous-mortalité générale dans les EPCI en France en moyenne annuelle, sur la période 2009-2015

Sur ou sous-mortalité générale dans les EPCI en France en moyenne annuelle, sur la période 2009-2015
Les données détaillées sont disponibles dans le lien de téléchargement.

Figure 2a Sur ou sous-mortalité générale dans les EPCI en France en moyenne annuelle, sur la période 2009-2015

  • CA : communauté d'agglomération ; CC : communauté de communes ; CU : communauté urbaine.
  • Lecture : en moyenne annuelle, sur la période 2009-2015, au regard de la valeur France métropolitaine, la métropole du Grand Paris présente une sous mortalité comprise entre -15 % et - 5 % alors que celle de la CA Val d'Europe Agglomération n'en diffère pas significativement.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : Inserm-CépiDc ; Insee - Exploitation Fnors.

À l’échelle des (EPCI), il existe des zones de surmortalité ou de sous‑mortalité à l’intérieur de la plupart des régions et départements (figure 2). Ainsi, un couloir de forte mortalité s’étend sur les Hauts‑de‑France et sur la diagonale de la frontière luxembourgeoise au nord du Massif central. À l’opposé, un arc de faible mortalité s’étend de l’Île‑de‑France à la façade atlantique (hormis la pointe bretonne), le sud de la France et jusqu’au Jura.

Des inégalités marquées existent entre la métropole et les DOM pour la . Celle‑ci concerne en France 10,5 enfants pour 1 000 naissances en 2016‑2018. La (enfants mort‑nés) représente 84 % de la mortalité périnatale ; la correspondant aux 16 % restants. Les taux de mortalité périnatale sont particulièrement élevés dans les DOM (de 12,6 pour 1 000 à La Réunion à 21,7 pour 1 000 en Guyane), en lien avec les inégalités sociales. En métropole, le taux le plus élevé concerne l’Île‑de‑France (11,2 pour 1 000). Dans les autres régions de la métropole, ce taux varie entre 8,9 et 10,5 pour 1 000.

Définitions

Le taux standardisé de mortalité permet de comparer des territoires en éliminant les effets des différences de structure d’âge.

La mortalité évitable par la prévention primaire regroupe une sélection de causes de décès (maladies cardiovasculaires, cancers, etc.) que des interventions de santé publique et de prévention primaire efficaces permettraient essentiellement d’éviter avant 75 ans.

Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) : Un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI) regroupe des communes pour l'exercice de leurs compétences autour d’un projet de développement local. Les EPCI à fiscalité propre regroupent les communautés de communes (CC), les communautés d’agglomération (CA), les communautés urbaines (CU) et les métropoles. Ils disposent du pouvoir fiscal de lever l’impôt. Un EPCI exerce les compétences qui lui sont transférées en lieu et place des communes membres. Certaines des compétences des EPCI à fiscalité propre sont transférées par la loi, de manière obligatoire, d’autres le sont sur décision des conseils municipaux. Elles constituent des compétences supplémentaires.

La mortalité périnatale comprend les enfants mort‑nés selon la définition internationale (à partir de 500 grammes ou 22 semaines d’aménorrhée), qu’il s’agisse de morts fœtales spontanées ou d’interruptions médicales de grossesse (IMG) (mortalité), ou des enfants nés vivants puis décédés avant 7 jours (mortalité néonatale précoce). Ce nombre est rapporté à l’ensemble des enfants nés vivants et mort‑nés (naissances totales).

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel ongletFnors, Fiches méthodologiques, 2020.

« Ouvrir dans un nouvel ongletL’état de santé de la population en France », Rapport 2017, Drees, Santé publique France, 2017.

« Ouvrir dans un nouvel ongletLa France des régions 2016 », Approche socio‑sanitaire, Fnors, 2016.

« Surmortalité des enfants et des femmes de 60 ans ou plus ‑ Les décès à Mayotte en 2016 », Insee Flash Mayotte n° 68, mai 2018.