Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2021

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le29/06/2021
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2021
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Salaires et coût du travail en Europe

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Paru le :29/06/2021

En 2020, dans l’Union européenne (UE) à 27 pays, le dans l’industrie, la construction et le tertiaire marchand pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 28,2 euros (figure 1). Il varie fortement selon les pays, avec un écart relatif de 1 à 7 entre la Bulgarie (6,4 euros) et le Danemark (46,9 euros). La France occupe la 5e position des pays ayant les coûts horaires les plus élevés (38,1 euros), l’Allemagne la 7e position (36,7 euros). Dans l’industrie, le coût horaire français est inférieur à celui de l’Allemagne (40,2 euros contre 41,8 euros) (figure 2a) ; c’est l’inverse dans le tertiaire marchand (figure 2b) avec 37,7 euros en France contre 34,2 euros en Allemagne.

Figure 1Coût horaire de la main-d'œuvre, salaire et écart femmes-hommes dans les pays de l'UE

Coût horaire de la main-d'œuvre, salaire et écart femmes-hommes dans les pays de l'UE - Lecture : en 2020, dans l’Union européenne à 27 pays, le coût horaire de la main d’œuvre dans l’industrie, la construction et le tertiaire marchand pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 28,2 euros, dont 21,4 euros de salaires et traitements brut (75,9 %) et 6,8 euros de cotisations sociales et autres à charge de l'employeur. 62,4 % des femmes de 15 à 64 ans sont en emploi, et, en 2019, leur salaire horaire était en moyenne de 15,8 % inférieur à celui des hommes.
Coût horaire de la main-d'œuvre en 2020 (en euros) Salaire et traitement brut horaire moyen en 2020 (en euros) Part des salaires et traitements bruts dans le coût du travail en 2020 (en %) Cotisations sociales et autres à charge de l'employeur en 2020 (en euros) Écart de salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes en 2019 (en %) Taux d'emploi des femmes entre 15 et 64 ans en 2020 (en %)
Bulgarie 6,4 5,3 82,8 1,0 14,0 64,3
Roumanie 7,7 nd nd nd 11,6 56,5
Lituanie 10,1 9,8 97,0 0,3 15,0 71,0
Pologne 10,6 8,7 82,1 1,9 15,4 61,5
Hongrie 10,6 8,5 80,2 1,9 15,4 62,3
Croatie 10,6 9,1 85,8 1,5 13,0 56,9
Lettonie 11,0 8,6 78,2 2,4 21,5 70,2
Slovaquie 13,3 10,1 75,9 3,3 19,0 61,7
Estonie 13,7 10,1 73,7 3,6 23,2 71,0
Malte 13,7 14,1 102,9 -0,7 14,8 64,7
Rép. tchèque 14,0 10,4 74,3 3,6 14,4 67,1
Portugal 14,4 11,5 79,9 2,9 17,1 66,6
Chypre 14,9 12,5 83,9 2,4 17,5 64,3
Grèce 17,3 12,9 74,6 4,4 nd 47,5
Slovénie 19,5 16,6 85,1 2,9 9,9 67,8
Espagne 22,2 16,2 73,0 6,0 16,9 55,7
Italie 29,1 20,7 71,1 8,4 14,7 49,0
Irlande 30,5 27,7 90,8 2,5 nd 62,4
Finlande 34,9 28,4 81,4 6,4 15,9 70,7
Pays-Bas 35,2 28,8 81,8 6,0 20,4 73,9
Allemagne 36,7 29,0 79,0 7,7 22,5 73,1
Autriche 36,8 26,6 72,3 10,3 21,6 68,3
France 38,1 26,3 69,0 11,7 14,0 62,2
Suède 39,8 27,1 68,1 12,7 8,7 73,5
Belgique 41,4 30,4 73,4 11,1 9,9 61,0
Luxembourg 41,8 36,7 87,8 5,0 10,9 63,9
Danemark 46,9 40,9 87,2 6,0 14,3 71,4
Zone euro 1 32,1 24,2 75,4 7,8 18,4 2 62,3
UE 28,2 21,4 75,9 6,8 15,8 2 62,4
  • nd : résultat non disponible.
  • 1. La zone euro comprend 19 pays.
  • 2. Données estimées comme moyennes des écarts nationaux, pondérées par l'emploi salarié dans les secteurs marchands de chaque pays pour lequel on dispose de l'information.
  • Note : les colonnes 1 à 5 reposent sur les enquêtes européennes quadriennales sur le coût de la main-d’œuvre et sur la structure des salaires. Entre deux années d’enquête, les niveaux de coût et les écarts de salaire horaire femmes-hommes sont estimés en appliquant des évolutions issues d'autres sources.
  • Lecture : en 2020, dans l’Union européenne à 27 pays, le coût horaire de la main d’œuvre dans l’industrie, la construction et le tertiaire marchand pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 28,2 euros, dont 21,4 euros de salaires et traitements brut (75,9 %) et 6,8 euros de cotisations sociales et autres à charge de l'employeur. 62,4 % des femmes de 15 à 64 ans sont en emploi, et, en 2019, leur salaire horaire était en moyenne de 15,8 % inférieur à celui des hommes.
  • Champ : Union européenne à 27 pays, colonnes 1 à 5 : secteurs marchands (secteurs B à N de la NAF rév. 2), entreprises de 10 salariés ou plus ; colonne 6 : ensemble des personnes.
  • Source : Eurostat, annual labour cost data, gender pay gap data, enquêtes Labour Cost Survey; enquêtes Labour Force Survey (colonne 6).

Figure 2aCoût de la main d’oeuvre dans l'industrie entre 2004 et 2020

en euros
Coût de la main d’oeuvre dans l'industrie entre 2004 et 2020 (en euros) - Lecture : en 2020, dans l’Union européenne à 27 pays, le coût horaire de la main d’œuvre dans l’industrie pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 28,8 euros.
Allemagne Espagne France Italie Danemark Union européenne (composition 2020)
2004 30,3 17,9 29,5 22,3 30,0 19,5
2005 30,9 18,6 30,4 22,8 31,2 20,1
2006 31,4 19,4 31,3 23,3 32,4 20,7
2007 32,0 20,1 32,2 23,7 33,6 21,2
2008 32,5 20,8 33,1 24,2 34,8 21,8
2009 33,2 21,4 33,9 25,0 36,3 22,6
2010 33,9 21,9 34,8 25,7 37,8 23,3
2011 34,5 22,5 35,6 26,5 39,2 24,1
2012 35,2 23,0 36,4 27,2 40,7 24,8
2013 36,0 23,1 36,5 27,3 41,5 25,1
2014 36,8 23,1 36,6 27,4 42,3 25,4
2015 37,6 23,2 36,7 27,4 43,1 25,6
2016 38,4 23,2 36,8 27,5 43,9 25,9
2017 39,5 23,3 37,4 27,7 44,7 26,6
2018 40,4 23,4 38,4 28,0 46,2 27,3
2019 41,4 23,9 39,1 28,8 47,4 28,1
2020 41,8 24,9 40,2 29,7 48,5 28,8
  • Lecture : en 2020, dans l’Union européenne à 27 pays, le coût horaire de la main d’œuvre dans l’industrie pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 28,8 euros.
  • Champ : Union européenne à 27 pays, industrie (hors construction) et tertiaire marchand, entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Eurostat, annual labour cost data.

Figure 2aCoût de la main d’oeuvre dans l'industrie entre 2004 et 2020

  • Lecture : en 2020, dans l’Union européenne à 27 pays, le coût horaire de la main d’œuvre dans l’industrie pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 28,8 euros.
  • Champ : Union européenne à 27 pays, industrie (hors construction) et tertiaire marchand, entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Eurostat, annual labour cost data.

De 2013 à 2020, la hausse du coût horaire a été modérée en France par la mise en place de diverses mesures : (CICE) en 2013, en 2014, prime à l’embauche dans les petites et moyennes entreprises (PME) en 2016, extension de la réduction générale de cotisations sociales applicable aux bas salaires en 2019 et, plus récemment, dispositifs adoptés en 2020 pour faire face à la crise sanitaire liée à la Covid‑19 (exonérations et aide au paiement de cotisations sociales, plan « 1 jeune 1 solution »). Finalement, de 2013 à 2020, l’augmentation du coût du travail horaire en France est de 9,2 %, bien plus modérée qu’en Allemagne (16,7 %) et que dans l’ensemble de l’UE (14,4 %).

Les représentent la plus grande partie du coût du travail (75,9 % en moyenne dans l’UE en 2020). La part des salaires dans le coût du travail varie selon le mode de financement de la protection sociale : elle est plus élevée dans les pays où ce financement passe par l’impôt sur le revenu comme au Danemark (87,2 %) et plus basse lorsqu’il est assuré par le prélèvement de cotisations sociales comme en France (69,0 %) ou en Suède (68,1 %).

En 2020, dans l’UE à 27, les salaires et traitements bruts s’élèvent en moyenne à 21,4 euros de l’, allant de 5,3 euros en Bulgarie à 40,9 euros au Danemark. La France se situe au‑dessus de la moyenne européenne, avec un salaire horaire moyen de 26,3 euros. Les différences de salaire, comme de coût de la main‑d’œuvre, sont très marquées entre les pays de l’ex‑UE à 15 et les pays entrés plus récemment.

En 2019, dans l’UE, le salaire horaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes dans tous les pays. Cet est le plus faible en Suède (8,7 %), alors qu’il atteint 22,5 % en Allemagne. En France, l’écart est de 14,0 %, plus proche des pays les moins inégalitaires et au‑dessous de la moyenne européenne. L’écart de salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes ne reflète qu’en partie les inégalités sexuées sur le marché du travail qui s’expriment aussi en matière d’activité, de chômage, de catégories socioprofessionnelles et de temps de travail. Ainsi, certains écarts de salaire horaire relativement faibles doivent être mis en regard des taux d’emploi féminins également faibles (Roumanie, Italie). Par ailleurs, des différences de caractéristiques entre femmes et hommes ne reflétant pas nécessairement des inégalités sexuées peuvent expliquer une autre partie de ces écarts.

Définitions

Le coût du travail comprend l’ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l’emploi de salariés. Il comprend, en plus des salaires et traitements bruts : les cotisations sociales à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, indemnités de départ) que celles‑ci soient obligatoires, conventionnelles ou facultatives, nettes d’exonérations comme les allègements de cotisations sociales ; les frais de formation professionnelle (taxe d’apprentissage, contributions patronales au financement de la formation professionnelle) ; d’autres dépenses liées à l’emploi de salariés comme les frais de recrutement ; les taxes et les impôts relatifs à l’emploi et aux salariés, déduction faite des subventions perçues par l’employeur et destinées à favoriser l’emploi (CICE notamment).

Entré en vigueur en janvier 2013, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) allège le coût du travail au titre d’une subvention au bénéfice de l’employeur à hauteur de 4 % de l’ensemble de la masse salariale inférieure à 2,5 Smic en 2013, de 6 % à partir de janvier 2014, de 7 % à partir de janvier 2017, et, dans les DOM uniquement, de 7,5 % à partir de janvier 2015 et de 9 % à partir de janvier 2016. En janvier 2018, son taux est ramené à 6 % en métropole. Enfin, en janvier 2019, le CICE est remplacé par une exonération générale de cotisations sociales de 6 points sur les bas salaires, excepté à Mayotte où il reste en vigueur avec un taux de 9 %.

Le Pacte de responsabilité et de solidarité avait deux volets : un volet « solidarité » en faveur du pouvoir d’achat des ménages modestes et un volet « compétitivité » destiné aux entreprises, mis en place fin 2013. Le volet « compétitivité » consistait en trois types de mesures : baisse du coût du travail, baisse des impôts sur les entreprises et simplification de la vie des entreprises.

Les mesures en termes de baisse du coût du travail étaient :

  • baisse des cotisations familiales pour les travailleurs indépendants : leurs cotisations ont baissé de 3,1 points en janvier 2015 ;
  • maintien et majoration de l’exonération des cotisations patronales versées aux Urssaf, hors cotisations d’assurance chômage, pour les salaires au niveau du Smic (ancienne « réduction Fillon ») ;
  • baisse de 1,8 point des cotisations familiales sur les salaires jusqu’à 1,6 fois le Smic, en janvier 2015 ; élargissement de cette mesure aux salaires compris entre 1,6 à 3,5 Smic en avril 2016.

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié avant déduction des cotisations de sécurité sociale à sa charge, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Les heures travaillées incluent toutes les heures effectivement travaillées, hors congés et absences, quelle qu’en soit la raison. À l’inverse, les heures rémunéréescouvrent également les congés payés.

L’écart de salaire entre les femmes et les hommes (gender pay gap ‑ GPG) est la différence entre le salaire moyen des hommes salariés et celui des femmes salariées rapportée au salaire moyen des hommes salariés. Le salaire peut être brut ou net, considéré en termes horaires, en EQTP ou en termes mensuel, voire en termes de revenu salarial ; dans certaines études, la comparaison des médianes est préférée à celle des moyennes.