L’année 2020 a été marquée par une très grande précocité, avec une récolte en avance de près de 15 jours par rapport aux années précédentes. En conséquence, hormis dans la Nièvre, la récolte de vin est nettement supérieure à celle de 2019 dans les départements viticoles de la région.

C’est la récolte jurassienne qui progresse le plus avec 73 % de production supplémentaire, cette hausse est même largement supérieure à la moyenne quinquennale, + 19 %. En Saône-et-Loire, la récolte est supérieure de 44 % à celle de 2019 et dépasse surtout celle de l’excellente année 2018 (figure 1).

L’abondance de la récolte provoque une augmentation de 14 %du volume des transactions de vins en vrac par rapport à 2019 ; en décembre après 6 mois de campagne, il dépasse les 660 000 hl. Le Crémant de Bourgogne est en hausse de 24 % et les vins blancs de 18 % alors que les transactions de vins rouges et rosés sont stables.

Cette conjoncture pourtant favorable bénéficie peu aux exportations qui progressent légèrement en volume (+ 1 %), mais régressent en valeur (- 2 %). Ce sont surtout les vins blancs (Chablis, villages « Côte Chalonnaise » et « Côte d’Or », régionales Mâcon) qui sont demandés, alors que les vins rouges (- 4 %) et les crémants (- 6 %) sont en recul.

Les exportations sont surtout vigoureuses en direction des pays de l’Union européenne (11 % en volume et 10 % en valeur) alors que la loi Trump a entraîné un volte-face des achats des États-Unis, - 14 % en volume et - 21 % en valeur, désormais deuxième importateur mondial derrière le Royaume-Uni.

L’année 2020 est une année sombre pour la production d’oléoprotéagineux et de céréales. Les conditions climatiques ainsi que les maladies et les parasites ont entraîné une chute des rendements, le tournesol étant le seul épargné. Ainsi, le prix du blé est en hausse par rapport à 2019. Il progresse lors du dernier trimestre soutenu par la demande chinoise. Celui de l’orge est également en hausse constante tout au long de l’année. En décembre, son prix a bondi de près de 25 % par rapport à décembre 2019 (figure 2). Le cours du colza a été plus chahuté en 2020. Après une baisse de près de 10 % au sortir du mois de mars, il retrouve en décembre son niveau de l’année précédente. Le soja et la moutarde accusent également une baisse de leur production cette année.

En 2020, les livraisons de lait sont en progression de près de 4 % en cumulé sur l’année par rapport à 2019. Elles sont également supérieures à la moyenne triennale tout au long de l’année (figure 3).

Le prix du lait conventionnel est assez stable sur 2020. Avec un prix de 385 € les mille litres en janvier, il recule ensuite à 358 € en mai avant de retrouver son niveau initial en décembre. Sur l’année, son prix moyen suit l’évolution du prix moyen national, identique à celui de 2019, soit 377 € les mille litres. Le lait AOP résiste mieux à la crise, avec un pic de prix en octobre à 626 € et une moyenne annuelle de l’ordre de 583 €.

Dans la continuité d’une année 2019 satisfaisante, la production de fromages s’accroît encore davantage : les pâtes pressées cuites progressent de 3 % avec une production de Comté dynamique (+ 2,8 %). Les pâtes pressées non cuites affichent une croissance encore plus vigoureuse avec une augmentation de 5,5 %.

À l’exception du Mont d’Or, la production de pâtes molles décline de 1,4 %, et ne profite pas de cette embellie. Le confinement et la crise ont perturbé le marché des produits laitiers frais, leur production se contracte de 2,4 %.

La pandémie de la Covid-19 a durement impacté le cours de la viande. La fermeture des restaurants et la moindre demande des engraisseurs entraînent une réduction de la consommation de viande et une baisse du cours des animaux maigres.

Les abattages de bovins sont cependant restés stables en 2020 s’établissant, comme en 2019, aux alentours de 304 000 têtes. Les abattages de veaux progressent et dépassent la barre des 40 000 têtes. Le cours de la vache à viande R a rattrapé puis dépassé celui du jeune bovin U. Ce dernier, pénalisé par la fermeture importante des établissements de restauration au cours du printemps, termine l’année avec un prix proche de 3,80 €/kg (figure 4).

Le marché du porcin a profité de la demande chinoise de début d’année. Les abattages sont en légère baisse sur l’année 2020 (- 4 %) et son prix moyen s’établit à 1,65 €/kg, comme en 2019.

Les abattages d’ovins sont en forte hausse en fin d’année et progressent de 4 % en 2020. Ils dépassent le seuil des 170 000 têtes. La demande soutient les prix qui affleurent fin 2020 les 8 €/kg (figure 5).