Insee Flash Ile-de-France ·
Janvier 2022 · n° 63En Île-de-France, les enfants de 3 à 17 ans sont très nombreux, excepté à Paris
L’Île-de-France est une des régions les plus jeunes de France métropolitaine, avec 2,4 millions d’enfants âgés de 3 à 17 ans, soit un Francilien sur cinq. Ces enfants sont proportionnellement moins nombreux dans la capitale que dans les autres départements. La région étant très urbanisée, 95 % d’entre eux vivent dans une commune urbaine. Plus la commune est dense et plus les enfants résident dans des familles monoparentales ou des familles nombreuses. En Île-de-France, la moitié des enfants ne disposent pas de chambre individuelle, contre seulement 23 % en province. Ils vivent également plus souvent dans un ménage issu de l’immigration. Enfin, 12 % des enfants ont au moins un parent au foyer.
- Près de neuf enfants franciliens sur dix vivent dans un espace urbain dense
- En Seine-et-Marne, les enfants vivent davantage dans une commune rurale qu’ailleurs dans la région
- Plus de 40 % des enfants des communes urbaines vivent dans une famille nombreuse
- Davantage de parents au foyer dans l’urbain dense
- Seul un enfant sur deux dispose d’une chambre individuelle
- Encadré : 16 % des enfants vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville
Près de neuf enfants franciliens sur dix vivent dans un espace urbain dense
En 2018, en Île-de-France, 2,4 millions d’enfants sont âgés de 3 à 17 ans, correspondant aux âges de scolarisation dans l’enseignement primaire et secondaire (figure 1). Ils représentent 19 % de la population de la région, contre 18 % en province. L’Île-de-France est une des régions les plus jeunes de France métropolitaine avec les Pays de la Loire et les Hauts-de-France. Parmi ces enfants, seulement 115 000 (soit 5 %) vivent dans une commune rurale.
La région étant très urbaine, 85 % des enfants vivent même dans un espace urbain dense, soit trois fois plus qu’en province.
tableauFigure 1 – Nombre d’enfants franciliens âgés de 3 à 17 ans, part dans la population et répartition par type d’espace, en 2018
Nombre d’enfants de 3 à 17 ans | Part des enfants dans la population | Répartition des enfants par type d’espace (en %) | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Part en % | Rang parmi les 96 départements de France métropolitaine | Espace rural | Espace urbain intermédiaire | Espace urbain dense | ||
Paris | 293 700 | 13 | 96 | 0 | 0 | 100 |
Hauts-de-Seine | 301 200 | 19 | 29 | 0 | 0 | 100 |
Seine-Saint-Denis | 355 100 | 22 | 1 | 0 | 0 | 100 |
Val-de-Marne | 267 800 | 19 | 21 | 0 | 0 | 100 |
Seine-et-Marne | 303 800 | 22 | 3 | 22 | 37 | 41 |
Yvelines | 300 000 | 21 | 4 | 8 | 20 | 72 |
Essonne | 268 800 | 21 | 5 | 5 | 14 | 81 |
Val-d’Oise | 268 600 | 22 | 2 | 4 | 15 | 81 |
Île-de-France | 2 359 000 | 19 | /// | 5 | 10 | 85 |
Province | 9 524 200 | 18 | /// | 42 | 32 | 26 |
- Lecture : en 2018, dans les Yvelines, 300 000 enfants sont âgés de 3 à 17 ans, représentant 21 % de la population et plaçant ce département au 4ᵉ rang de France métropolitaine. Parmi eux, 8 % vivent dans un espace rural.
- Champ : enfants de 3 à 17 ans.
- Source : Insee, recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.
En Seine-et-Marne, les enfants vivent davantage dans une commune rurale qu’ailleurs dans la région
La proportion d’enfants âgés de 3 à 17 ans varie d’un extrême à l’autre selon le département : à Paris, ils représentent seulement 13 % de la population, situant la capitale au dernier rang de France métropolitaine, contre en moyenne 21 % dans les autres départements franciliens dont cinq occupent les premiers rangs. Cette proportion atteint même 24 % dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (encadré). Tous les enfants de la capitale et de la petite couronne résident dans un espace urbain dense, ces départements se caractérisant par l’absence de zones rurales ou moyennement denses. En effet, les espaces ruraux sont situés exclusivement en grande couronne. En Seine-et-Marne, le département le plus rural de la région, 22 % des enfants vivent dans une commune rurale alors que, dans les autres départements de grande couronne, cette part varie de 4 % à 8 %. Dans les départements de province, ce sont en moyenne 42 % des enfants qui vivent dans une commune rurale.
Plus de 40 % des enfants des communes urbaines vivent dans une famille nombreuse
Plus la commune de résidence est urbanisée, plus la proportion d’enfants vivant dans une famille monoparentale est grande. En Île-de-France, environ 14 % des enfants résidant dans une commune rurale vivent dans une famille monoparentale contre 23 % de ceux vivant dans l’urbain dense.
Dans le rural comme dans l’urbain, environ 17 % des enfants sont des enfants uniques dans la famille, c’est-à-dire sans aucun frère ni sœur vivant avec eux dans le logement. Toutefois, plus la commune est urbaine et plus la fratrie est grande. Dans les communes rurales, un tiers des enfants vivent dans une famille nombreuse, avec au moins deux frères ou sœurs. Dans les communes urbaines de densité intermédiaire, cela concerne 40 % des enfants et dans l’urbain dense, 43 %.
En outre, la présence d’une personne immigrée dans la famille est plus fréquente dans les communes les plus urbaines. Dans les communes rurales, 15 % des enfants vivent dans une famille dont au moins une personne est immigrée. Cette proportion est deux fois plus élevée dans l’urbain intermédiaire et trois fois plus dans l’urbain dense.
Davantage de parents au foyer dans l’urbain dense
Le milieu social et notamment la catégorie socioprofessionnelle des parents diffèrent selon le type de territoire. Dans les communes rurales et urbaines de densité intermédiaire, les enfants vivent le plus souvent dans un ménage où la personne de référence occupe une profession intermédiaire (respectivement 28 % et 26 % des enfants).
Pour les enfants vivant dans une commune urbaine dense, la personne de référence du ménage est le plus souvent cadre (27 %).
En Île-de-France, environ 12 % des enfants ont un parent au foyer (père ou mère). Dans les communes rurales, seulement 7 % des enfants sont dans cette situation contre 12 % dans l’urbain (intermédiaire ou dense).
Seul un enfant sur deux dispose d’une chambre individuelle
Les conditions de logement en Île-de-France sont spécifiques, du fait notamment des tensions existant sur le marché immobilier. Les enfants franciliens sont davantage exposés à des situations de mal-logement, de vulnérabilité énergétique ou encore de suroccupation que dans les autres régions. Ainsi, plus d’un quart des enfants franciliens vivent dans un logement suroccupé (figure 2). Plus le territoire est urbain, plus les logements sont exigus et la suroccupation fréquente : dans les communes urbaines, près de trois enfants sur dix vivent dans un logement suroccupé contre moins d’un sur dix dans le rural.
Même lorsqu’ils ne vivent pas dans un logement suroccupé, certains enfants ne disposent pas pour autant d’une chambre individuelle. En tout, sur dix enfants, seuls cinq vivent dans un logement leur garantissant, a priori, de disposer d’une chambre individuelle en Île-de-France contre huit en province.
Dans les communes rurales, les enfants franciliens vivent deux fois plus souvent au sein d’un ménage propriétaire de son logement que dans l’urbain dense. De plus, la quasi-totalité de ces enfants habitent dans une maison.
tableauFigure 2 – Conditions de logements des enfants franciliens âgés de 3 à 17 ans selon le type d’espace, en 2018
Espace rural | Espace urbain intermédiaire | Espace urbain dense | |
---|---|---|---|
Maison | 92 | 72 | 29 |
Pas de suroccupation | 93 | 86 | 70 |
Chambre individuelle par enfant | 83 | 64 | 45 |
Ménage propriétaire du logement | 84 | 66 | 45 |
Superficie supérieure à 100 m² | 64 | 45 | 25 |
- Lecture : en 2018, 45 % des enfants vivant dans un espace urbain dense peuvent disposer d’une chambre individuelle.
- Champ : enfants de 3 à 17 ans vivant dans un ménage ordinaire.
- Source : Insee, recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.
graphiqueFigure 2 – Conditions de logements des enfants franciliens âgés de 3 à 17 ans selon le type d’espace, en 2018
Encadré : 16 % des enfants vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville
Parmi les enfants franciliens âgés de 3 à 17 ans habitant un logement ordinaire, 16 % vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), soit 376 000 enfants en 2018.
La population de ces quartiers est souvent confrontée à des situations économiques et sociales précaires. Cela se traduit par une présence plus importante de familles monoparentales, qui concernent 30 % des enfants des QPV contre 21 % hors QPV. Les familles nombreuses, elles aussi, sont surreprésentées dans les QPV (63 % des enfants contre 39 % hors QPV). La présence importante de ces familles participe en partie à la suroccupation élevée des logements dans ces quartiers : près d’un enfant sur deux est concerné et plus des trois quarts ne peuvent disposer d’une chambre individuelle. Enfin, dans ces quartiers, 73 % des enfants vivent dans une famille issue de l’immigration (au moins une personne de la famille est immigrée), contre 38 % hors QPV.
Définitions
Une commune rurale est une commune peu dense ou très peu dense au sens de la grille communale de densité. Les communes denses ou de densité intermédiaire sont dites urbaines.
La suroccupation est mesurée en rapportant la composition du ménage (nombre d’adultes, nombre, sexe et âge des enfants) au nombre de pièces du logement. Ce dernier est défini comme suroccupé quand il lui manque au moins une pièce par rapport à la norme d’ « occupation normale ». Cette notion de « suroccupation » diffère légèrement de la notion de « surpeuplement » pouvant être utilisée dans d’autres publications de l’Insee.
Pour en savoir plus
Brutel Ch., « Entre ville et campagne, les parcours des enfants qui grandissent en zone rurale », Insee Première n° 1888, janvier 2022.
Acs M., Boussad N., « En Île-de-France, une commune sur deux est rurale contre neuf sur dix en province », Insee Flash Île-de-France n° 57, avril 2021.
Allard T., « En Île-de-France, les enfants vivent davantage dans des familles “traditionnelles” », Insee Flash Île-de-France n° 46, janvier 2020.