En 2020, 6,8 millions d’immigrés vivent en France (figure 1), soit 10,2 % de la population. Jusqu’au milieu des années 1970, la population immigrée était majoritairement masculine : les flux d’immigration, destinés à combler les besoins de main-d’œuvre nés de la reconstruction d’après-guerre puis des Trente Glorieuses, sont essentiellement masculins. Depuis, la population immigrée se féminise. En 1974, un frein est mis à l’immigration non qualifiée et le regroupement familial prend une part croissante dans les flux. Plus récemment, les femmes migrent également pour d’autres raisons (poursuite d’études, recherche d’un emploi, etc.). Ainsi, la part des femmes dans la population immigrée est passée de 44 % au milieu des années 1970 à 50 % en 1999 pour atteindre 52 % en 2020 (soit 207 000 femmes de plus que d’hommes).

Depuis cinquante ans, les origines géographiques des immigrés présents en France se diversifient. La part des femmes varie selon le continent et le pays de naissance. Ainsi, en 2020, 59 % des immigrés nés en Amérique ou en Océanie sont des femmes (figure 2). Elles sont également majoritaires parmi les immigrés originaires d’Europe (53 %) et ceux nés en Asie (51 %), notamment en Chine (62 %). Elles sont aussi nombreuses que les hommes parmi les immigrés nés en Afrique. À un niveau plus fin, les femmes demeurent en revanche moins nombreuses que les hommes parmi les immigrés d’origine turque (47 %) ou tunisienne (44 %).

Les femmes sont également majoritaires parmi les immigrés arrivés en France en 2019 (52 %), en particulier parmi ceux originaires de Russie (66 %), de Chine (61 %), du Brésil (57 %) ou encore d’Algérie (56 %). Elles sont également plus diplômées que les hommes : 46 % des femmes immigrées arrivées en France en 2019 sont diplômées du supérieur, contre 39 % des hommes.

Nés en France, les descendants d’immigrés n’ont pas connu eux-mêmes la migration. En 2020, 7,6 millions de descendants d’immigrés vivent en France hors Mayotte, soit 11,4 % de la population, et 4,7 millions ont plus de 18 ans. 51 % des descendants d’immigrés sont des femmes. La population des descendants d’immigrés est plus féminisée parmi les origines d’immigration ancienne (Espagne, Italie, Algérie), plus âgées, compte tenu des différentiels de mortalité entre femmes et hommes.

En 2020, 62 % des femmes immigrées sont en couple, contre 57 % pour les femmes sans ascendance migratoire directe et 49 % pour les descendantes d’immigrés. Elles sont aussi plus souvent en couple avec enfants (39 % contre 27 % pour les autres femmes) (figure 3). La monoparentalité est également plus fréquente pour les femmes immigrées et descendantes d’immigrés. Enfin, femmes ou hommes, les descendants d’immigrés âgés de 18 à 25 ans vivent deux fois plus souvent avec leurs parents que les jeunes sans ascendance migratoire directe. C’est au contraire deux fois moins souvent le cas pour les immigrés du même âge, une part importante d’entre eux arrivant en France sans leurs parents.