Dans l’Union européenne à 27 (UE), la participation des femmes au marché du travail dépend du nombre et de l’âge de leurs enfants, ce qui témoigne des difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale. En 2020, dans l’UE, le taux d’emploi moyen des femmes âgées de 20 à 49 ans décroît en présence d’enfants : de 76 % pour celles qui n’en ont pas, il passe à 74 % quand elles en ont deux et chute à 58 % quand elles en ont trois ou plus (figure 1). A contrario, le taux d’emploi moyen des hommes de cette classe d’âge augmente, passant de 79 % pour les hommes sans enfant à 92 % pour ceux en ayant deux. Il est de 86 % pour les hommes ayant trois enfants.

Dans tous les pays de l’UE, sauf au Danemark, en Suède et en Slovénie, les femmes avec trois enfants ont des taux d’emploi inférieurs à ceux des femmes avec 0, 1 ou 2 enfants. L’écart avec les femmes sans enfant est supérieur à 10 points dans 19 des 27 pays de l’UE. Dans certains pays, le taux d’emploi des femmes avec un ou deux enfants est toutefois supérieur à celui des femmes sans enfant. C’est particulièrement le cas en Suède, en Croatie ou au Danemark, ainsi qu’en Finlande, Slovénie, Portugal, Grèce et en France. Au Danemark, en Finlande et en Suède, le taux d’emploi des femmes est même plus élevé quand elles ont deux enfants plutôt qu’un seul. Dans d’autres pays, il baisse au contraire nettement dès le premier enfant, tout particulièrement en République tchèque, Hongrie, Slovaquie et Estonie.

L’offre en matière d’accueil des jeunes enfants contribue à l’activité des femmes. Or, en 2019, 47 % des enfants de moins de 3 ans sont gardés uniquement par leurs parents dans l’UE (figure 2). Cela concerne plus de 60 % des enfants de moins de 3 ans en Croatie, Lettonie et Slovaquie, et même 70 % en Bulgarie. A contrario, cette proportion est la plus faible au Danemark (31 %), au Luxembourg (30 %), au Portugal (23 %) et aux Pays‑Bas (21 %). La France (36 %) se situe nettement en‑dessous de la moyenne européenne, et juste derrière la Belgique et la Slovénie (35 %).

Seuls 35 % des enfants européens de moins de 3 ans bénéficient d’un mode d’accueil formel (crèches, etc.) au moins une heure par semaine. Ces taux varient fortement au sein de l’UE : le recours à un mode d’accueil formel atteint 55 % ou plus dans cinq pays (Danemark, Pays‑Bas, Luxembourg, Espagne et Belgique) et, à l’opposé, moins de 15 % en Roumanie, Pologne, Slovaquie et République tchèque. En France, la part des enfants en bénéficiant s’établit à 51 %.

Dans les pays où les modes d’accueil formels sont moins développés, les autres modes d’accueil prennent une place plus importante. Le recours à ces autres modes d’accueil dépasse le recours aux modes d’accueil formels dans dix pays en 2019, et tout particulièrement en Roumanie, République tchèque, Slovaquie, Hongrie et Pologne. À l’inverse, rares sont les jeunes enfants (3 % ou moins) à bénéficier des modes d’accueil autres que formels ou leurs parents, au Danemark, en Finlande et en Suède. En France, 27 % des jeunes enfants bénéficient d’un mode d’accueil autre que formel au moins une heure dans la semaine, une situation proche de la moyenne européenne (26 %).