Insee Flash Centre-Val de Loire · Novembre 2022 · n° 59

250 000 habitants dans le Cher à l'horizon 2070 Projections de la population en Centre-Val de Loire

Plus de 300 000 habitants résident dans le département du Cher en 2018. La baisse de la population est continue depuis 1990, et quel que soit le scénario envisagé, elle se poursuivrait dans les 50 prochaines années.

Si les tendances démographiques observées récemment se prolongeaient (scénario « central »), 287 000 personnes résideraient dans le Cher en 2030, 266 000 personnes en 2050 puis 250 000 personnes en 2070, soit 53 000 de moins qu’en 2018 (figure 1).

Dans ce scénario, la population du Cher diminuerait de 18 % entre 2018 et 2070, soit une perte de 1 000 habitants en moyenne chaque année et un taux de variation annuel moyen de la population de – 0,4 %, similaire au département de l’Indre. Cette baisse est plus importante que dans la région (– 0,1 % en moyenne annuelle en Centre-Val de Loire).

La population projetée dépend naturellement des hypothèses de fécondité, d’espérance de vie ou de migrations. En 2070, le Cher pourrait compter entre 215 000 et 289 000 habitants selon différentes hypothèses testées qui font varier la fécondité, l’espérance de vie et le solde migratoire avec l’étranger (le solde migratoire en provenance et à destination des autres départements français ne varie pas dans les scénarios étudiés).

Si toutes les évolutions favorables à la croissance se combinaient, c’est-à-dire dans l’hypothèse où les femmes auraient plus d’enfants, l’espérance de vie serait plus élevée et le solde migratoire avec l’étranger plus nettement positif (scénario de « population haute »), le Cher perdrait tout de même des habitants pour atteindre 289 000 habitants en 2070. La population diminuerait principalement entre 2018 et 2030, de – 0,3 % en moyenne annuelle, avant de se stabiliser.

À l’inverse, dans le cas où toutes les évolutions défavorables se produisaient (scénario de « population basse »), la population serait de 215 000 habitants en 2070. Le département perdrait 89 000 habitants par rapport à 2018, soit une diminution moyenne de 0,7 % par an.

De 2013 à 2018, la population diminue de – 0,5 % en moyenne par an (figure 2), du fait du solde naturel négatif (– 0,2 %) qui s’ajoute au déficit migratoire (– 0,3 %).

D’après les projections, le nombre de décès resterait supérieur au nombre de naissances dans le Cher. Cependant, les arrivées dans le département seraient plus nombreuses que les départs à partir de 2020. En effet, les jeunes de 17 à 24 ans, qui contribuent le plus au déficit migratoire du territoire, seraient moins nombreux sur le département et donc moins nombreux à partir.

De 2018 à 2070, la contribution positive du solde migratoire (+ 0,3 % par an en moyenne) ne suffirait toutefois pas à compenser le solde naturel négatif (– 0,6 %).

Le solde naturel se détériorerait fortement entre la période 2013-2018 et 2018-2030. Ceci serait surtout la conséquence du vieillissement de la population avec des générations de femmes en âge d’avoir des enfants moins nombreuses et plus de personnes âgées où les taux de mortalité sont plus élevés. La dégradation du solde naturel pèserait de plus en plus sur l’évolution de la population jusqu’en 2050-2060.

Sous l’effet de l’amélioration de l’espérance de vie et de l’avancée en âge des générations du baby-boom, la population devrait continuer à vieillir d’ici 2070, modifiant la structure par âge des habitants du département (figure 3) et l’équilibre entre les différentes générations.

L’âge moyen de la population pourrait atteindre 50 ans en 2070, quand il est encore inférieur à 45 ans en 2018.

La population âgée de 20 à 64 ans, qui correspond en grande partie aux âges d’activité professionnelle, chuterait de 25 % entre 2018 et 2070 dans le Cher, soit 41 000 personnes de moins qu’en 2018. Leur poids dans la population totale diminuerait de 5 points, passant de 53 % en 2018, à 48 % en 2070 (figure 4). Ainsi, après 2030, moins d’un habitant sur deux serait en âge d’être actif.

Les personnes de plus de 65 ans sont plus nombreuses que celles de moins de 20 ans depuis 2012.

En 2070, 45 000 habitants auraient moins de 20 ans, ce qui représenterait 18 % de la population, soit 3 points de moins qu’en 2018. Dans le même temps, un tiers des habitants auraient plus de 65 ans, alors qu’ils ne constituaient qu’un quart de la population en 2018.

Le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans pourrait passer de 13 000 en 2018 à 14 000 en 2030 et 22 000 à l’horizon 2050.