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Novembre 2022 · n° 89Saison touristique d’été : la Bretagne, une destination très prisée en 2022
Les établissements touristiques bretons ont comptabilisé près de 22 millions de nuitées au cours de la saison d’été 2022. La fréquentation est en hausse de 7,2 % par rapport à la situation avant la crise sanitaire ; il s’agit de la plus forte évolution parmi les régions de France métropolitaine. Ces résultats sont portés par la forte fréquentation dans les campings, très recherchés notamment par la clientèle résidant en France. La clientèle étrangère tend à revenir, mais les touristes britanniques sont moins présents tandis que les touristes allemands le sont davantage. Parmi les types d’établissements, seuls les hôtels peinent à retrouver les chiffres de fréquentation de 2019. Dans les campings, les nuitées rattrapent puis dépassent cette année les niveaux de fréquentation d’avant-crise. Les autres hébergements collectifs de tourisme tournent la page, cette saison, du déficit de nuitées connu depuis deux ans.
- En Bretagne, une fréquentation touristique en forte hausse...
- ... portée par la clientèle résidant en France
- Les hôtels retrouvent quasiment le nombre de nuitées d’avant-crise
- Des campings bretons qui attirent les touristes français
- Les autres hébergements collectifs de tourisme dépassent leurs résultats de 2019
- Encadré – Évolution de l’impact de la crise sanitaire sur les chiffres d’affaires
En Bretagne, une fréquentation touristique en forte hausse...
D’avril à septembre 2022, la fréquentation des établissements touristiques atteint 21,9 millions de nuitées en Bretagne, tous types d’établissements confondus, et dépasse son niveau d’avant la crise et les mesures sanitaires. Cette hausse (+ 7,2 %) est la plus importante des régions de France métropolitaine, devant la Normandie (+ 6,4 %) puis l’Auvergne-Rhône-Alpes (+ 5,1 %) et les Pays de la Loire (4,8 %) (figure 1).
tableauFigure 1 – Nuitées totales de la saison 2022 et évolution entre 2019 et 2022 par région
Région | Nuitées totales (en milliers) | Évolution des nuitées 2022/2019 (en %) |
---|---|---|
Île-de-France | 45 460 | -2,1 |
Centre-Val de Loire | 7 364 | 2,4 |
Bourgogne-Franche-Comté | 8 165 | 2,5 |
Normandie | 12 342 | 6,4 |
Hauts-de-France | 10 014 | 4,0 |
Grand Est | 13 937 | -0,8 |
Pays de la Loire | 20 854 | 4,9 |
Bretagne | 21 854 | 7,2 |
Nouvelle-Aquitaine | 46 301 | 2,0 |
Occitanie | 45 722 | 1,1 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 35 660 | 5,1 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 42 148 | 2,9 |
Corse | 10 138 | 0,8 |
France métropolitaine | 319 959 | 2,3 |
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation touristique, résultats provisoires pour 2022.
graphiqueFigure 1 – Nuitées totales de la saison 2022 et évolution entre 2019 et 2022 par région
La fréquentation touristique a augmenté dans chacun des départements de la région entre 2019 et 2022, de + 5,0 % en Ille-et-Vilaine à + 8,8 % dans les Côtes-d’Armor (figure 2). Dans chaque département, c’est de la fréquentation des campings que provient l’essentiel de cette augmentation, notamment dans le Morbihan (+ 569 000 nuitées) et le Finistère (+ 460 000).
tableauFigure 2 – Nuitées de la saison d’été 2022 et évolution entre 2019 et 2022 par département et type d’hébergement
Hôtels - avril-septembre 2022 | Camping - avril-septembre 2022 | Autres hébergements collectifs de tourisme - avril-septembre 2022 | Total - avril-septembre 2022 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nuitées totales (en milliers) | Évolution des nuitées 2022/2019 (en %) | Nuitées totales (en milliers) | Évolution des nuitées 2022/2019 (en %) | Nuitées totales (en milliers) | Évolution des nuitées 2022/2019 (en %) | Nuitées totales (en milliers) | Évolution des nuitées 2022/2019 (en %) | |
Bretagne | 5 173 | -0,4 | 13 641 | 12,1 | 3 040 | 1,0 | 21 854 | 7,2 |
Côtes-d’Armor | 828 | 4,4 | 2 332 | 14,1 | 388 | -8,5 | 3 548 | 8,8 |
Finistère | 1 225 | -4,7 | 4 892 | 10,4 | 1 108 | 2,8 | 7 224 | 6,3 |
Ille-et-Vilaine | 1 857 | -0,3 | 1 367 | 12,5 | 677 | 5,9 | 3 901 | 5,0 |
Morbihan | 1 263 | 0,8 | 5 050 | 12,7 | 868 | -0,4 | 7 181 | 8,7 |
France métropolitaine | 125 721 | -0,9 | 135 708 | 7,5 | 58 530 | -1,7 | 319 959 | 2,3 |
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation touristique, résultats provisoires pour 2022.
Les nuitées de la saison 2022 retrouvent l’évolution mensuelle de 2019, à un niveau légèrement supérieur. La fréquentation atteint son volume maximal en août avec 6,9 millions de nuitées, et retombe à 2,5 millions de nuitées en septembre. Ce dernier mois clôt la saison avec un niveau de fréquentation supérieur de 16,2 % à celui de 2019, écart qui tend à confirmer le retour des niveaux de fréquentation connus précédemment.
... portée par la clientèle résidant en France
En Bretagne, comme dans le reste du pays, c’est la clientèle résidente qui alimente les bons résultats des établissements touristiques. Au cours de la saison d’été 2022, cette clientèle compte à son actif 1,5 million de nuitées de plus qu’en 2019 dans la région (soit + 9,4 %). Cette évolution est nettement plus importante qu’au niveau national (+ 5,3 %) et elle place la Bretagne en quatrième position des régions métropolitaines.
Parallèlement, les nuitées de la clientèle non-résidente restent inférieures à leur niveau de 2019 (– 1,2 %), mais dans une moindre mesure par rapport au recul observé en France (– 4,2 %). La part des non-résidents dans les nuitées totales est cependant plus faible en Bretagne (18,0 %) que dans d’autres régions (29,1 % au niveau national). Dans les hôtels et campings, la clientèle britannique affiche un retrait marqué en 2022 par rapport à 2019 (– 145 000 nuitées) ; le Royaume-Uni devient ainsi le deuxième pays de provenance des touristes non-résidents, après l’Allemagne. Les clientèles néerlandaise et espagnole marquent aussi un repli (– 27 000 nuitées dans les deux cas). Au contraire, les touristes venant d’Allemagne (+ 157 000 nuitées), de Suisse (+ 56 000), de Belgique et d’Italie (+ 11 000 dans chaque cas) sont nettement plus présents.
Les hôtels retrouvent quasiment le nombre de nuitées d’avant-crise
En 2022, les établissements hôteliers de la région enregistrent 5,2 millions de nuitées pendant les mois d’avril à septembre, 21 000 de moins que sur la même période en 2019. Deux ans après le choc dû à la crise sanitaire et aux mesures de restrictions successives mises en place, la fréquentation tend néanmoins à retrouver les niveaux qu’elle avait précédemment. La situation diffère cependant selon les départements (de – 4,7 % dans le Finistère à + 4,4 % dans les Côtes-d’Armor par rapport à 2019). Au niveau régional, le léger recul des nuitées hôtelières est dû à une baisse de fréquentation des touristes non-résidents (– 4,2 %), toutefois moins marquée qu’au niveau national (– 7,0 %).
Des campings bretons qui attirent les touristes français
Entre avril et septembre 2022, les campings bretons ont enregistré 13,6 millions de nuitées, soit 1,5 million de nuitées de plus qu’en 2019. Cette hausse de 12,1 % des nuitées en hôtellerie de plein air place la Bretagne à la 3e place parmi les régions métropolitaines, derrière la Normandie (+ 16,5 %) et les Hauts-de-France (12,9 %), et bien devant la progression moyenne en France métropolitaine (+ 7,5 %). Cette évolution provient principalement des caractéristiques de la clientèle des établissements touristiques bretons : la part des nuitées des touristes résidents est relativement plus importante en Bretagne qu’ailleurs (82,0 % contre 70,9 % en France). Avec la remontée des séjours de la clientèle résidente dans les campings, les établissements bretons ont fait le plein en 2022 : le nombre de nuitées des touristes résidents augmente dans la région (+ 15,1 %) à un rythme supérieur à celui du niveau national (+ 9,4 %).
En parallèle, le retour de la fréquentation de la clientèle non-résidente dans les campings de la région se fait au même rythme qu’au niveau national (respectivement + 1,0 % et + 1,3 %). Cette clientèle change toutefois dans sa composition. Les touristes britanniques (652 000 nuitées) ou néerlandais (602 000 nuitées) ne sont plus les premiers clients non-résidents ; ils sont à présent devancés par les touristes allemands (792 000 nuitées). Les touristes suisses ont également davantage séjourné dans la région : + 30 000 nuitées, soit 25 % de nuitées en plus par rapport à 2019.
Les autres hébergements collectifs de tourisme dépassent leurs résultats de 2019
Les autres hébergements collectifs de tourisme totalisent en Bretagne 3,1 millions de nuitées entre avril et septembre 2022, soit 1,0 % de plus qu’en 2019. Cette progression est la troisième de France métropolitaine, juste derrière celles d’Auvergne-Rhône-Alpes (+ 2,8 %) et d’Île-de-France (+ 1,1 %), tandis que l’évolution est négative au niveau national (– 1,7 %). Comme pour les hôtels et les campings, ce bon résultat repose sur la demande des touristes résidents, qui progresse dans la région de 2,4 % par rapport à la saison 2019 (+ 0,5 % en France métropolitaine). Il s’appuie aussi sur un déficit de nuitées des touristes non-résidents un peu moins marqué qu’au niveau national (– 8,9 % contre – 11,3 %).
Encadré – Évolution de l’impact de la crise sanitaire sur les chiffres d’affaires
Les chiffres d’affaires des hôtels, campings et restaurants avaient commencé en 2021 à se rapprocher des niveaux enregistrés avant la crise sanitaire. Cette progression s’est poursuivie en 2022 (figure). Pour les campings, l’année 2021 avait déjà permis de recouvrer le chiffre d’affaires de l’année 2019. En 2022, la progression s’est poursuivie au même rythme soutenu. Les chiffres d’affaires des hôtels et des restaurants, qui restaient un peu en retrait en 2021, ont désormais dépassé le niveau d’avant-crise. Cependant, pour les restaurants, la croissance régionale a été notablement moins forte que pour l’ensemble de la France.
tableauÉvolution des chiffres d’affaires du secteur touristique
Période | Bretagne – Campings | Bretagne – Hôtels | Bretagne – Restaurants | France entière – Campings | France entière – Hôtels | France entière – Restaurants |
---|---|---|---|---|---|---|
2019-janv. | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2019-fév. | 100,4 | 100,2 | 100,4 | 100,2 | 100,3 | 100,8 |
2019-mars | 100,6 | 100,7 | 101,0 | 100,3 | 100,4 | 101,4 |
2019-avr. | 101,7 | 101,5 | 101,4 | 101,0 | 100,6 | 102,0 |
2019-mai | 102,1 | 101,3 | 101,6 | 100,4 | 100,4 | 102,5 |
2019-juin | 106,9 | 102,2 | 102,3 | 102,9 | 101,5 | 103,2 |
2019-juil. | 106,7 | 102,8 | 102,3 | 104,3 | 101,8 | 103,5 |
2019-août | 106,9 | 103,4 | 103,6 | 104,3 | 102,3 | 104,7 |
2019-sept. | 107,7 | 103,6 | 103,7 | 104,0 | 102,6 | 105,1 |
2019-oct. | 109,6 | 103,6 | 104,0 | 105,1 | 102,9 | 105,7 |
2019-nov. | 109,5 | 103,6 | 104,3 | 105,7 | 103,1 | 106,3 |
2019-déc. | 109,7 | 103,9 | 104,5 | 106,4 | 103,5 | 106,7 |
2020-janv. | 110,1 | 104,1 | 104,8 | 107,0 | 104,1 | 107,4 |
2020-fév. | 110,8 | 104,4 | 105,1 | 107,7 | 104,4 | 107,6 |
2020-mars | 108,6 | 99,8 | 100,6 | 105,8 | 99,9 | 102,9 |
2020-avr. | 102,4 | 91,9 | 92,6 | 100,6 | 92,4 | 95,2 |
2020-mai | 95,4 | 83,8 | 85,9 | 94,4 | 85,5 | 88,6 |
2020-juin | 92,7 | 77,7 | 83,8 | 91,4 | 78,6 | 85,9 |
2020-juil. | 92,5 | 76,9 | 84,0 | 91,8 | 75,2 | 85,5 |
2020-août | 92,0 | 76,1 | 83,5 | 92,6 | 72,4 | 84,6 |
2020-sept. | 91,3 | 74,8 | 83,3 | 91,8 | 68,5 | 83,8 |
2020-oct. | 89,6 | 73,6 | 82,6 | 91,4 | 64,3 | 82,1 |
2020-nov. | 89,9 | 68,5 | 77,6 | 90,6 | 59,4 | 77,0 |
2020-déc. | 89,4 | 64,7 | 73,1 | 90,1 | 53,8 | 72,2 |
2021-janv. | 87,9 | 61,3 | 68,9 | 88,1 | 48,4 | 67,3 |
2021-fév. | 86,6 | 57,9 | 64,5 | 86,7 | 43,3 | 62,5 |
2021-mars | 88,1 | 58,4 | 63,9 | 88,1 | 42,2 | 62,2 |
2021-avr. | 90,4 | 59,7 | 66,2 | 90,1 | 43,2 | 64,7 |
2021-mai | 98,7 | 63,7 | 68,5 | 97,5 | 45,5 | 67,6 |
2021-juin | 103,7 | 68,1 | 69,7 | 104,1 | 48,1 | 69,7 |
2021-juil. | 106,2 | 69,0 | 70,2 | 105,2 | 50,0 | 70,7 |
2021-août | 108,1 | 71,3 | 70,4 | 107,9 | 52,2 | 72,1 |
2021-sept. | 109,3 | 73,2 | 70,8 | 109,6 | 55,0 | 73,1 |
2021-oct. | 109,5 | 75,2 | 71,8 | 109,5 | 58,5 | 75,4 |
2021-nov. | 109,7 | 80,7 | 76,6 | 110,2 | 63,2 | 80,8 |
2021-déc. | 110,1 | 84,4 | 80,7 | 110,9 | 67,7 | 85,8 |
2022-janv. | 110,6 | 86,5 | 83,8 | 113,3 | 71,1 | 90,2 |
2022-fév. | 112,4 | 89,6 | 88,0 | 115,8 | 75,8 | 95,3 |
2022-mars | 115,1 | 93,9 | 92,7 | 118,4 | 81,6 | 101,1 |
2022-avr. | 120,4 | 100,7 | 98,9 | 123,1 | 89,0 | 107,7 |
2022-mai | 123,0 | 106,9 | 104,2 | 127,3 | 95,4 | 113,6 |
2022-juin | 126,0 | 109,4 | 105,5 | 129,5 | 100,9 | 116,0 |
2022-juil. | 126,7 | 109,8 | 105,5 | 129,9 | 103,7 | 116,7 |
2022-août | 132,0 | 111,3 | 106,9 | 132,5 | 107,4 | 119,5 |
- Source : Insee, données mensuelles sur les chiffres d’affaires déclarés par les unités légales (cumuls annuels).
graphiqueÉvolution des chiffres d’affaires du secteur touristique
Définitions
La fréquentation en nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement touristique. Un couple séjournant trois nuits dans un établissement compte pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.
Les résidents sont les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal en France.
Les non-résidents sont les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal à l’étranger.
Les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) sont les résidences hôtelières et de tourisme, les villages de vacances, les maisons familiales et les auberges de jeunesse.
Pour en savoir plus
Dangerfield O. (Insee), « Fréquentation touristique estivale : les campings au-dessus de leur niveau d’avant-crise », Insee Focus no 280, novembre 2022.
Mainguené A., Girard P. (Insee), Castellettifont B. (Banque de France), « Été 2022 : une fréquentation touristique au-dessus de son niveau d’avant-crise », Insee Focus no 275, octobre 2022.
Mariette V. (Insee), « Tourisme - Les hébergements bretons ont la cote auprès de la clientèle résidant en France », in « Bilan économique 2021 - Bretagne », Insee Conjoncture Bretagne no 39, juin 2022.