Insee Flash Grand Est ·
Décembre 2022 · n° 66Saison d’été 2022 : une forte fréquentation dans les campings
D’avril à septembre 2022, les hébergements collectifs de tourisme du Grand Est enregistrent 13,9 millions de nuitées. La fréquentation retrouve ainsi quasiment son niveau d’avant-crise. En 2022, Les touristes ont plus souvent opté pour le camping et les hébergements haut de gamme qu’en 2019. La fréquentation est portée par la clientèle résidente, alors que la clientèle non résidente est encore en léger retrait. Cependant, Néerlandais, Allemands et Belges sont de retour, dans les hôtels comme dans les hébergements de plein air.
La fréquentation touristique retrouve quasiment son niveau d’avant-crise
Avec 13,9 millions de nuitées entre avril et septembre 2022 dans le Grand Est (figure 1), la fréquentation des hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) retrouve quasiment son niveau d’avant-crise (- 0,8 % par rapport à la saison 2019, contre + 2,4 % en France métropolitaine). L’Île-de-France et le Grand Est sont les seules régions qui n’ont pas dépassé la fréquentation touristique d’il y a trois ans. La région Grand Est représente 4,4 % de l’ensemble des nuitées comptabilisées dans la métropole en 2022.
Le tourisme du Grand Est est porté par les résidents, qui effectuent trois nuitées sur cinq. Leur fréquentation reste identique à celle de 2019, et elle progresse de 5,3 % au niveau métropolitain. Celle des non-résidents recule de 2,0 % (- 4,2 % en métropole).
Pendant la saison estivale 2022, les touristes restent en moyenne 2,0 jours dans la région, contre 2,9 à l’échelle de la métropole. Les séjours en AHCT sont les plus longs, devant ceux passés dans les campings et les hôtels. Les campeurs séjournent plus longtemps sur les emplacements équipés que sur les emplacements nus (4,4 contre 2,6 jours).
tableauFigure 1 – Fréquentation des hébergements collectifs dans le Grand Est, d’avril à septembre 2022
Nuitées 2022 | Évolution des nuitées 2022/2019 (en %) | Durée moyenne de séjour en 2022 (en jours) | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre (en millions) | Part des non-résidents (en %) | Ensemble | Résidents | Non-résidents | ||
Hôtels | 8,0 | 37,8 | -2,3 | -1,6 | -3,5 | 1,6 |
Campings | 3,5 | 55,4 | 10,1 | 14,7 | 6,6 | 2,9 |
Emplacements nus | 2,5 | 65,4 | 3,9 | 7,4 | 2,1 | 2,6 |
Emplacements équipés | 1,0 | 31,9 | 28,2 | 24,9 | 35,8 | 4,4 |
AHCT | 2,4 | 27,0 | -9,2 | -6,4 | -15,9 | 3,2 |
Ensemble Grand Est | 13,9 | 40,4 | -0,8 | 0,0 | -2,0 | 2,0 |
Ensemble France métropolitaine | 322,1 | 29,0 | 2,4 | 5,3 | -4,2 | 2,9 |
- Note : les données de septembre sont provisoires.
- Champ : hôtels, campings et autres hébergements collectifs du tourisme situés dans le Grand Est.
- Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme, enquête de suivi de la fréquentation touristique.
Les hôtels de la région réalisent 8,0 millions de nuitées, soit 57,4 % de l’ensemble des nuitées ; la fréquentation hôtelière est toutefois encore en retrait de 2,3 % comparée à 2019. Les deux types de clientèle, résidente et non résidente, se sont légèrement détournées de ce mode d’hébergement (respectivement - 2 % et - 4 %).
Dans l’hôtellerie, la fréquentation des Néerlandais augmente fortement par rapport à 2019 (+ 46 %). Celle des Allemands, qui représentent presque un quart des nuitées des non-résidents, retrouve le niveau d’il y a trois ans. La clientèle britannique revient également dans les hôtels dans les mêmes proportions qu’en 2019. Parmi les autres touristes européens, la fréquentation des Belges et des Suisses est légèrement supérieure à celle de 2019, alors que celles des Italiens et des Espagnols reste inférieure. Le retour des Américains est également partiel (- 14 %), tandis que la clientèle asiatique fait toujours défaut (- 65 %).
Forte reprise pour le camping
En 2022, le camping tire son épingle du jeu et représente 25,2 % des nuitées totales, en hausse de 10,1 % par rapport à 2019 ; la fréquentation progresse aussi bien pour les résidents que pour les non-résidents (+ 15 % et + 7 %). Cette année, les campeurs choisissent davantage les emplacements équipés que les emplacements nus (+ 28 % contre + 4 %).
La fréquentation des campings dans le Grand Est est toujours portée par la clientèle des pays européens proches : les touristes belges, néerlandais et allemands sont plus nombreux en 2022 qu’avant la crise sanitaire (entre + 10 % et + 16 %). Ces nationalités concentrent 85 % des nuitées des non-résidents dans les hébergements de plein air. La fréquentation des touristes britanniques reste toujours en retrait (- 20 %).
En 2022, les AHCT totalisent 17,4 % des nuitées de la région. Ces modes d’hébergement sont en perte de vitesse depuis 2019 (- 9,2 %), davantage pour les non-résidents que pour les résidents.
Plus de touristes dans les hôtels et campings haut de gamme
Par rapport à 2019, les hôtels haut de gamme, classés 4 ou 5 étoiles, enregistrent une hausse de fréquentation de 16 %, portée par la clientèle résidente (+ 23 %). Inversement, les hôtels non classés perdent 27 % de nuitées.
La fréquentation progresse dans toutes les catégories de campings, sauf dans les 3 étoiles. Comme pour les hôtels, les touristes privilégient le haut de gamme, en particulier les résidents, avec un nombre de nuitées en augmentation de 45 %.
Un mois de mai et une fin d’été dynamiques
Grâce à une météo favorable, la fréquentation du mois de mai est plus forte qu’en mai 2019. Cette embellie compense la baisse des mois d’avril et de juin (figure 2). Le nombre de nuitées progresse de 5 %, soutenu par les touristes résidents (+ 9 %). En mai, les campings ont aussi bénéficié des vacances scolaires de l’Allemagne et des Pays-Bas ; l’ensemble des nuitées non résidentes dans l’hôtellerie de plein air a progressé de près de 50 %.
Au cœur de l’été, la fréquentation dépasse son niveau de 2019 (+ 1,0 % en juillet et + 2,9 % en août). Elle est en hausse de près de 30 % par rapport à 2021. L’an passé, les restrictions aux frontières ont en effet freiné la venue de touristes étrangers. En 2022, leur retour dynamise la saison estivale.
Au mois de septembre, les non-résidents ont séjourné un peu plus dans la région qu’en 2019, contrairement aux résidents (+ 1,4 % contre - 1,9 %).
tableauFigure 2 – Nuitées mensuelles dans le Grand Est selon la clientèle, en 2019 et en 2022
Résidents 2019 | Non-résidents 2019 | Résidents 2022 | Non-résidents 2022 | |
---|---|---|---|---|
Avril | 1 165 | 677 | 1 107 | 581 |
Mai | 1 165 | 666 | 1 269 | 655 |
Juin | 1 387 | 933 | 1 316 | 846 |
Juillet | 1 554 | 1 307 | 1 579 | 1 309 |
Août | 1 751 | 1 345 | 1 774 | 1 411 |
Septembre | 1 288 | 813 | 1 264 | 824 |
- Note : les données de septembre sont provisoires.
- Lecture : en avril 2019, les touristes résidents ont passé 1 165 milliers de nuitées dans des hébergements collectifs de tourisme du Grand Est.
- Champ : hôtels, campings et autres hébergements collectifs du tourisme situés dans le Grand Est.
- Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme, enquête de suivi de la fréquentation touristique.
graphiqueFigure 2 – Nuitées mensuelles dans le Grand Est selon la clientèle, en 2019 et en 2022
La moitié des départements retrouvent la fréquentation de 2019
Dans la moitié des départements de la région, le nombre de nuitées est supérieur à celui de 2019 (figure 3). C’est le cas des départements de l’ancienne région Champagne-Ardennes, et de la Meurthe-et-Moselle, avec une croissance de la fréquentation entre 2 % et 4 %, et même de 13 % dans la Haute-Marne.
Les autres territoires se rapprochent de leur niveau d’avant-crise. Les départements alsaciens concentrent encore près de la moitié des nuitées de la région, mais le Bas-Rhin, qui en totalise un quart, reste à un niveau inférieur de 4 % à celui de 2019 ; dans le Haut-Rhin, la fréquentation retrouve son niveau d’avant la pandémie. Le nombre de nuitées est en baisse dans la Meuse, en Moselle et dans les Vosges (entre - 2 % et - 4 %).
Concernant les hôtels, la fréquentation est en hausse dans l’Aube, la Meurthe-et-Moselle, la Marne et la Haute-Marne (de 4 % à 15 % comparée à 2019), tandis qu’elle recule dans les autres départements : de - 2 % (Haut-Rhin) à - 14 % (Ardennes).
Les nuitées en hébergement de plein air progressent dans presque tous les départements par rapport à la saison estivale 2019, de 7 % (Haut-Rhin) à 29 % (Marne) ; seules la Meuse et l’Aube ne retrouvent pas leur fréquentation d’avant-crise.
tableauFigure 3 – Nuitées par département du Grand Est, pour les saisons estivales touristiques 2019 et 2022
Département | Résidents | Non-résidents |
---|---|---|
Bas-Rhin 2019 | 2 073 | 1 506 |
Bas-Rhin 2022 | 2 034 | 1 409 |
Haut-Rhin 2019 | 1 559 | 1 385 |
Haut-Rhin 2022 | 1 540 | 1 391 |
Moselle 2019 | 1 377 | 793 |
Moselle 2022 | 1 342 | 758 |
Vosges 2019 | 946 | 556 |
Vosges 2022 | 951 | 525 |
Marne 2019 | 755 | 533 |
Marne 2022 | 762 | 552 |
Meurthe-et-Moselle 2019 | 517 | 283 |
Meurthe-et-Moselle 2022 | 553 | 279 |
Aube 2019 | 479 | 274 |
Aube 2022 | 506 | 270 |
Haute-Marne 2019 | 222 | 195 |
Haute-Marne 2022 | 257 | 214 |
Ardennes 2019 | 220 | 133 |
Ardennes 2022 | 211 | 147 |
Meuse 2019 | 162 | 82 |
Meuse 2022 | 152 | 82 |
Grand Est 2019 | 8 310 | 5 740 |
Grand Est 2022 | 8 309 | 5 627 |
- Note : les données de septembre sont provisoires.
- Lecture : entre avril et septembre 2019, les touristes résidents ont passé 1 377 milliers de nuitées dans des hébergements collectifs de tourisme mosellans.
- Champ : hôtels, campings et autres hébergements collectifs du tourisme situés dans le Grand Est.
- Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme, enquête de suivi de la fréquentation touristique.
graphiqueFigure 3 – Nuitées par département du Grand Est, pour les saisons estivales touristiques 2019 et 2022
Sources
L'Insee réalise mensuellement une enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques : hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) regroupant les résidences de tourisme, les villages de vacances et les auberges de jeunesse.
Définitions
La fréquentation en nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement touristique. Un couple séjournant trois nuits dans un établissement compte pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.
Les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) sont les résidences hôtelières et de tourisme, les villages de vacances, les maisons familiales et les auberges de jeunesse.
Les résidents sont les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal en France. Les non-résidents sont les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal à l’étranger.
Pour en savoir plus
Mainguené A., Girard P., Castellettifont B., « Été 2022 : une fréquentation touristique au-dessus de son niveau d’avant crise », Insee Focus n° 275, octobre 2022.
Clément L., Pic V., « Saison d’été 2021 : la fréquentation touristique se redresse mais ne retrouve pas son niveau d’avant-crise », Insee Flash Grand Est n° 53, décembre 2021.
Isel F., Villaume S., « Été 2020 : entre deux vagues épidémiques, une brève respiration pour le tourisme », Insee Analyses Grand Est n° 124, décembre 2020.