Insee Flash Ile-de-France · Juillet 2023 · n° 86

Projections démographiques de la Seine-Saint-Denis à l’horizon 2040 Une population toujours plus nombreuse et qui reste la plus jeune d’Île-de-France

En 2040, la population de la Seine-Saint-Denis serait comprise entre 1,67 et 1,82 million d’habitants selon les différents scénarios démographiques établis à partir des évolutions envisagées de l’indicateur conjoncturel de fécondité, de l’espérance de vie à la naissance et des soldes migratoires (pour comprendre). Ainsi, comparé aux dernières données disponibles du recensement de la population de 2020, le gain de population serait compris entre 4 000 et 161 000.

En particulier, si les tendances démographiques récentes se poursuivaient (scénario tendanciel), la population atteindrait 1,741 million d’habitants, correspondant à une hausse de 86 000 Séquano-Dionysiens (figure 1). La population départementale augmenterait en moyenne de 4 300 habitants par an (+0,26 %) jusqu’en 2040. Ce taux de croissance annuel moyen serait le quatrième plus élevé de la région derrière le Val-d’Oise (+0,32 %), la Seine-et-Marne (+0,31 %) et le Val-de-Marne (+0,27 %). Cette croissance serait soutenue et dynamique en début de période puis ralentirait par la suite. Comme pour tous les départements franciliens, le solde naturel contribuerait positivement à cette évolution (+0,88 % par an) et le solde migratoire, négativement (-0,63 % par an).

En conséquence, le poids démographique du département au sein de la région progresserait légèrement, passant de 13,5 % en 2019 à 13,7 % en 2040. La Seine-Saint-Denis conserverait ainsi sa deuxième place en nombre d’habitants derrière Paris.

En 2023, le déficit migratoire de la Seine-Saint-Denis est le deuxième plus important des départements franciliens, après celui de Paris. Il s’amplifierait sur la période, passant de -9 300 en 2023 à -12 500 en 2040, soit une hausse de 34 %, la plus élevée de la région. En 2040, le solde migratoire du département deviendrait le plus négatif de l’Île-de-France. En particulier, le déficit migratoire des personnes de 65 ans ou plus s’accentuerait, passant de -3 000 à -4 100. Dans le même temps, l’excédent migratoire des personnes de 20 à 29 ans diminuerait sur la période, passant de +2 500 à +1 200.

Le solde migratoire global du département se décompose en flux migratoires d’une part avec les autres départements français (migrations internes) et d’autre part avec l’étranger (migrations externes). Le nombre d’arrivants de l’étranger dans le département serait supérieur à celui des partants, donnant un solde migratoire externe positif. Mais ce dernier ne compenserait pas le solde migratoire interne négatif.

En conséquence, l’accroissement démographique de la Seine-Saint-Denis reposerait exclusivement sur un solde naturel positif sur toute la période, comme celui de tous les départements franciliens. Néanmoins, en lien avec le vieillissement de la population, le nombre de décès progresserait (de 9 200 en 2023 à 11 000 en 2040) alors que le nombre de naissances se maintiendrait autour de 27 000 en moyenne chaque année. Le solde naturel diminuerait ainsi progressivement.

L’âge moyen des Séquano-Dionysiens augmenterait moins vite que celui des Franciliens et resterait le plus bas de la région. Il atteindrait 38,5 ans en 2040 contre 35,6 ans en 2019. Par comparaison, l’âge moyen des Franciliens serait de 40,6 ans en 2040 contre 38,1 ans en 2019. L’indice de vieillissement passerait de 42 à 64, et resterait de loin le plus bas de la région.

Le nombre de personnes âgées de moins de 20 ans diminuerait (figure 2), tout comme leur part dans la population départementale (de 29 à 26 %). Par contre, le nombre de personnes de 65 ans ou plus augmenterait, faisant passer leur part dans la population de 12 à 17 %. Cette progression est notable pour les personnes de 75 ans ou plus : elles sont 84 000 en Seine-Saint-Denis en 2019 et seraient 145 000 en 2040, soit une progression globale de 73 %. Alors qu’elles représentent 5 % de la population départementale en 2019, leur part atteindrait 8 % en 2040. Néanmoins, la Seine-Saint-Denis resterait dans la région le département où les personnes de 75 ans ou plus seraient proportionnellement les moins nombreuses.