Insee Analyses Centre-Val de Loire ·
Janvier 2024 · n° 108Un logement sur dix du Centre‑Val de Loire est vacant
En 2020, 141 400 logements sont vacants en Centre‑Val de Loire, soit 10,1 % du parc total. La région affiche un taux de vacance élevé comparé à celui de la France métropolitaine (8,1 %). La proportion de ces logements est plus élevée dans le sud de la région, moins dense démographiquement, mais est relativement faible dans les territoires de l’axe ligérien et voisins de l’Île-de-France. Entre 1990 et 2020, le nombre de logements vacants augmente de 2,0 % en moyenne chaque année, tandis que le nombre total de logements ne croît que de 0,8 % par an en moyenne. La progression de la vacance de logements de la région est plus intense dans les années qui suivent la crise de 2008, surtout dans les territoires perdant des habitants. De plus, les intercommunalités aux taux de vacance les plus élevés sont aussi celles où la vacance a le plus augmenté. La vacance des logements est particulièrement importante dans les communes rurales. Le taux de vacance atteint 12,7 % dans les communes hors aires d’attraction des villes. Il est également plus élevé dans les aires d’attraction des villes les moins peuplées. Au sein des aires d’attraction des villes, la part de logements vacants reste plus grande dans les communes-centres, mais progresse plus rapidement depuis 2009 dans les communes périphériques.
Cette étude fait partie d'une série de publications sur les logements vacants en Centre‑Val de Loire.
- Une part de logements vacants élevée dans la région
- Plus de logements vacants dans les départements du sud de la région
- Le nombre de logements vacants augmente rapidement en Centre‑Val de Loire
- Plus de logements vacants dans les communes avec peu d’habitants…
- …mais aussi dans les communes-centres des pôles
- Encadré - les communes centraises soumises aux taxes sur les logements vacants
Une part de logements vacants élevée dans la région
En 2020, 10,1 % des logements du Centre‑Val de Loire sont vacants, soit 141 400 logements (figure 1). Les logements vacants se définissent comme des lieux d’habitation inoccupés. Les causes peuvent en être multiples : les délais de relocation ou de vente, un litige juridique à la suite d’une succession ou encore un bien immobilier ne réunissant pas les caractéristiques de confort ou de respect de la réglementation pour être occupé. Ainsi les logements vacants ne constituent pas un stock de biens disponibles immédiatement. Ils peuvent être la cible de politiques publiques visant à lutter contre cette vacance, notamment par l’application de taxes (encadré).
Le taux de vacance du Centre‑Val de Loire est élevé comparé à celui de France métropolitaine qui compte 8,1 % de logements vacants. Le Centre‑Val de Loire est la deuxième région avec le taux de logements vacants le plus élevé, à un niveau très proche de celui de Bourgogne-Franche-Comté (10,2 %), seule région de France métropolitaine moins densément peuplée avec la Corse. La Corse et les Pays de la Loire ont les taux les plus faibles (respectivement 3,2 % et 6,4 %). Les régions touristiques, qui ont un taux de résidences secondaires élevé, ont des taux de logement vacants plus bas. Le taux de résidences secondaires est seulement de 6,3 % en Centre‑Val de Loire, bien en deçà du niveau de France métropolitaine (9,9 %).
tableauFigure 1 – Répartition des logements par département et type de résidence en Centre-Val de Loire en 2020
Zonage | Résidences principales | Résidences secondaires et occasionnelles | Logements vacants |
---|---|---|---|
Cher | 79,5 | 7,6 | 12,9 |
Eure-et-Loir | 85,3 | 5,8 | 8,9 |
Indre | 76,0 | 10,7 | 13,3 |
Indre-et-Loire | 86,6 | 4,8 | 8,6 |
Loir-et-Cher | 81,1 | 8,0 | 10,9 |
Loiret | 86,1 | 4,8 | 9,1 |
Centre-Val de Loire | 83,6 | 6,3 | 10,1 |
France métropolitaine | 82,0 | 9,9 | 8,1 |
- Champ : Centre-Val de Loire et France métropolitaine.
- Source : Insee, recensement de la population 2020.
Plus de logements vacants dans les départements du sud de la région
Les logements vacants ne sont pas répartis de façon homogène sur le territoire régional. En 2020, la part de logements vacants est plus importante dans le sud de la région, alors qu’elle est un peu moins élevée le long de l’axe ligérien et à proximité de l’Île-de-France (figure 2). Elle atteint respectivement 13,3 % et 12,9 % dans l’Indre et le Cher, qui se classent parmi les cinq premiers départements de France métropolitaine où cette part est la plus haute. Ces deux départements ruraux s’inscrivent dans la « diagonale des faibles densités » française, des Ardennes au Massif Central, à laquelle appartiennent également les départements métropolitains aux plus hauts niveaux de vacances. Ce sont aussi dans ces départements que les résidences principales sont les plus anciennes : la moitié d’entre elles y ont été construites avant 1970.
Au niveau des intercommunalités, les disparités sont encore plus fortes. Comme au niveau départemental, une faible densité démographique et un parc en moyenne plus âgé sont associés à un taux de vacance plus élevé. La part de logements vacants dépasse 17 % dans les communautés de communes de la Marche Berrichonne, Val de Bouzanne et Sologne des Rivières. À l’opposé, elle est inférieure à 6,5 % dans celles de Touraine-Est Vallées, Touraine Vallée de l’Indre et de la Forêt, des communautés de communes limitrophes des deux métropoles régionales. En particulier, les communes situées le long de l’axe ligérien et en bordure de la région parisienne ont des taux de vacances parmi les plus faibles de la région. Dans les franges franciliennes (pour comprendre), le taux de vacance est moindre (8,8 %, contre 10,3 % dans le reste de la région). Elles constituent un territoire plus dense que l’ensemble de la région (90 habitants par kilomètre carré contre 65) et sont davantage concernées par la tension sur le marché de l’immobilier. La proximité de l’Île-de-France peut contrebalancer les effets d’une faible densité démographique et d’un parc de résidences principales relativement âgé. Cela peut, par exemple, être observé dans les trois communautés de communes de la Plaine du Nord Loiret, des Forêts du Perche et Cœur de Beauce dont le taux de vacance est sous la médiane régionale.
tableauFigure 2 – Taux de logements vacants du Centre-Val de Loire par EPCI en 2020
Code EPCI | Libellé EPCI | Taux de vacance |
---|---|---|
200000800 | Cœur de Sologne | 9,7 |
200000933 | Sauldre et Sologne | 14,1 |
200005932 | Portes de Sologne | 7,6 |
200006971 | Perche | 12,3 |
200007052 | la Marche Berrichonne | 17,6 |
200007177 | Pays de Nérondes | 14,1 |
200011781 | Portes du Berry entre Loire et Val d'Aubois | 14,9 |
200017846 | Étampois Sud-Essonne | 9,0 |
200018406 | Romorantinais et du Monestois | 11,7 |
200018521 | Val de Bouzanne | 17,2 |
200023125 | Les Portes Briardes entre Villes et Forêts | 4,9 |
200023240 | Pays de Nemours | 8,8 |
200023919 | Gâtinais Val de Loing | 13,7 |
200027076 | Arnon Boischaut Cher | 13,4 |
200030385 | Blois Agglopolys | 9,8 |
200032514 | Berry-Loire-Vauvise | 13,8 |
200033090 | Plaines et Monts de France | 4,9 |
200033173 | la Haute Vallée de Chevreuse | 6,8 |
200033181 | Chartres Métropole | 8,1 |
200034130 | Gally Mauldre | 6,9 |
200035103 | la Vallée de la Haute Sarthe | 11,0 |
200035111 | Sources de l'Orne | 12,9 |
200035137 | Marche Occitane - Val d'Anglin | 13,9 |
200035764 | la Beauce Loirétaine | 7,8 |
200035848 | Châtillonnais en Berry | 15,2 |
200036069 | Pays de Mortagne-au-Perche | 10,9 |
200036135 | Cœur de France | 14,6 |
200037133 | Provinois | 10,0 |
200040251 | Bassée-Montois | 8,6 |
200040277 | Agglo du Pays de Dreux | 8,1 |
200040558 | Écueillé-Valençay | 13,8 |
200040772 | Perche et Haut Vendômois | 11,1 |
200041556 | Portes de la Creuse en Marche | 16,3 |
200043065 | Val d'Amboise | 8,3 |
200043081 | Chinon, Vienne et Loire | 12,6 |
200043628 | Vallées du Clain | 5,8 |
200049484 | Berry Grand Sud | 16,5 |
200054781 | Métropole du Grand Paris | 7,3 |
200055481 | Beauce Val de Loire | 10,9 |
200055655 | Roissy Pays de France | 5,1 |
200056232 | Communauté Paris-Saclay | 6,2 |
200057859 | Cœur d'Essonne Agglomération | 6,3 |
200057958 | Paris - Vallée de la Marne | 4,7 |
200058360 | Entre Beauce et Perche | 8,7 |
200058477 | Val d'Yerres Val de Seine | 5,8 |
200058519 | Saint Germain Boucles de Seine | 6,9 |
200058782 | Saint-Quentin-en-Yvelines | 5,3 |
200059228 | Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart | 6,0 |
200059889 | CU Grand Paris Seine et Oise | 6,2 |
200066280 | Pithiverais | 9,0 |
200066330 | Terres du Haut Berry | 9,6 |
200066413 | Intercom Bernay Terres de Normandie | 8,6 |
200066462 | Interco Normandie Sud Eure | 10,5 |
200067130 | Puisaye-Forterre | 13,4 |
200067544 | Creuse Confluence | 18,7 |
200067668 | la Cléry, du Betz et de l'Ouanne | 12,1 |
200067676 | Canaux et Forêts en Gâtinais | 10,8 |
200067916 | Cœur de Loire | 14,3 |
200068088 | Les Bertranges | 14,4 |
200068278 | Berry Loire Puisaye | 14,1 |
200068435 | Cœur du Perche | 10,0 |
200068450 | Argentan Intercom | 10,3 |
200068468 | Pays de L'Aigle | 10,2 |
200068856 | Hauts du Perche | 12,0 |
200068872 | Éguzon - Argenton - Vallée de la Creuse | 12,0 |
200068880 | Champagne Boischauts | 13,2 |
200068963 | Maine Cœur de Sarthe | 6,0 |
200069227 | Pays Fort Sancerrois Val de Loire | 15,7 |
200069458 | Vallées d'Auge et du Merlerault | 15,7 |
200069532 | Lisieux Normandie | 9,5 |
200069755 | Mellois en Poitou | 10,9 |
200069763 | Haut-Poitou | 7,5 |
200069854 | CU du Grand Poitiers | 7,5 |
200069912 | Forêts du Perche | 10,3 |
200069953 | Portes Euréliennes d'Île-de-France | 7,1 |
200069961 | Grand Châteaudun | 11,9 |
200070035 | Civraisien en Poitou | 12,7 |
200070043 | Vienne et Gartempe | 14,7 |
200070100 | Val de Sully | 12,3 |
200070159 | Cœur de Beauce | 10,5 |
200070167 | Terres de Perche | 9,2 |
200070183 | Terres du Val de Loire | 9,0 |
200070373 | Loir-Lucé-Bercé | 12,0 |
200070571 | Cœur de Berry | 9,2 |
200070779 | Brie des Rivières et Châteaux | 7,3 |
200071074 | Les Portes de l'Ile de France | 6,8 |
200071082 | Montluçon Communauté | 18,2 |
200071140 | Moulins Communauté | 11,0 |
200071389 | Saint-Pourçain Sioule Limagne | 13,0 |
200071454 | Evreux Portes de Normandie | 9,5 |
200071496 | Bocage Bourbonnais | 14,7 |
200071504 | Collines du Perche Normand | 11,2 |
200071512 | Commentry Montmarault Néris Communauté | 15,5 |
200071587 | Loches Sud Touraine | 11,2 |
200071850 | Pithiverais-Gâtinais | 9,3 |
200071876 | Saumur Val de Loire | 9,3 |
200071942 | Haut Limousin en Marche | 15,7 |
200072064 | Val-de-Cher-Controis | 11,8 |
200072072 | Territoires Vendômois | 10,8 |
200072130 | Pays de Meaux | 6,7 |
200072312 | Seine Normandie Agglomération | 8,9 |
200072346 | Pays de Fontainebleau | 8,4 |
200072544 | Deux Morin | 9,8 |
200072650 | Touraine Vallée de l'Indre | 6,1 |
200072668 | Touraine Val de Vienne | 10,6 |
200072676 | Maine Saosnois | 11,9 |
200072684 | Le Gesnois Bilurien | 8,1 |
200072692 | Vallées de la Braye et de l'Anille | 13,6 |
200072700 | Haute Sarthe Alpes Mancelles | 12,2 |
200072718 | la Champagne Conlinoise et du Pays de Sillé | 11,1 |
200072874 | Val Briard | 6,2 |
200072981 | Touraine Ouest Val de Loire | 10,0 |
200073112 | Sud Sarthe | 10,8 |
200073161 | Touraine-Est Vallées | 5,4 |
200073237 | Gâtine et Choisilles - Pays de Racan | 7,0 |
200073344 | Rambouillet Territoires | 6,6 |
200090504 | Coulommiers Pays de Brie | 9,2 |
200090561 | Vierzon-Sologne-Berry | 14,8 |
240300558 | Pays de Tronçais | 16,1 |
240300566 | Val de Cher | 12,8 |
240300657 | Pays d'Huriel | 19,7 |
241400514 | Pays de Falaise | 10,3 |
241800374 | La Septaine | 10,6 |
241800424 | Le Dunois | 14,2 |
241800432 | Les Trois Provinces | 15,4 |
241800457 | FerCher | 11,8 |
241800507 | Bourges Plus | 11,1 |
242300135 | Pays Sostranien | 14,2 |
242320109 | Pays Dunois | 17,0 |
242700276 | Pays de Conches | 6,9 |
242852465 | Bonnevalais | 11,3 |
243600202 | Chabris - Pays de Bazelle | 14,6 |
243600236 | Pays d'Issoudun | 13,3 |
243600293 | la Région de Levroux | 14,9 |
243600301 | Val de l'Indre - Brenne | 12,5 |
243600319 | Brenne - Val de Creuse | 13,2 |
243600327 | Châteauroux Métropole | 11,7 |
243600343 | Cœur de Brenne | 12,5 |
243600350 | la Châtre et Sainte-Sévère | 16,2 |
243700499 | Castelrenaudais | 9,0 |
243700754 | Tours Métropole Val de Loire | 8,2 |
243700820 | Bléré Val de Cher | 8,4 |
244100293 | Collines du Perche | 13,0 |
244100780 | la Sologne des Étangs | 10,5 |
244100798 | Grand Chambord | 8,4 |
244100806 | la Sologne des Rivières | 17,2 |
244500203 | Montargoise et Rives du Loing (A.M.E.) | 10,0 |
244500211 | Giennoises | 15,1 |
244500419 | Quatre Vallées | 9,4 |
244500427 | Loges | 7,5 |
244500468 | Orléans Métropole | 7,8 |
244500484 | la Forêt | 6,4 |
244500542 | la Plaine du Nord Loiret | 9,6 |
244900882 | Baugeois Vallée | 8,6 |
245801063 | Loire et Allier | 8,7 |
245804406 | Nevers | 13,6 |
245804497 | Nivernais Bourbonnais | 16,5 |
246100663 | CU d'Alençon | 8,8 |
247200132 | CU Le Mans Métropole | 8,4 |
247200348 | Pays Fléchois | 7,4 |
247200421 | Sud Est Manceau | 5,8 |
247200447 | Orée de Bercé - Belinois | 5,7 |
247200629 | Val de Sarthe | 6,5 |
247200686 | Pays de l'Huisne Sarthoise | 10,2 |
247700032 | Moret Seine et Loing | 8,2 |
247700057 | Melun Val de Seine | 7,7 |
247700107 | Pays de Montereau | 7,6 |
247700339 | Val d'Europe Agglomération | 7,3 |
247700594 | Marne et Gondoire | 5,3 |
247700644 | l'Orée de la Brie | 5,2 |
247700701 | Brie Nangissienne | 6,4 |
247800550 | Pays Houdanais (C.C.P.H.) | 7,7 |
247800584 | Versailles Grand Parc (C.A.V.G.P.) | 7,0 |
247800618 | Cœur d'Yvelines | 6,5 |
248600413 | Grand Châtellerault | 10,4 |
248600447 | Pays Loudunais | 13,9 |
248900748 | Gâtinais en Bourgogne | 8,2 |
248900896 | Yonne Nord | 9,9 |
248900938 | Jovinien | 12,9 |
249100074 | Pays de Limours (CCPL) | 6,2 |
249100157 | Deux Vallées | 9,5 |
249100546 | Val d'Essonne (CCVE) | 6,5 |
249100553 | Entre Juine et Renarde (CCEJR) | 5,8 |
249100595 | Le Dourdannais en Hurepoix (CCDH) | 8,2 |
- Champ : Centre-Val de Loire.
- Source : Insee, recensement de la population 2020.
graphiqueFigure 2 – Taux de logements vacants du Centre-Val de Loire par EPCI en 2020
Le nombre de logements vacants augmente rapidement en Centre‑Val de Loire
Entre 1990 et 2020, la population augmente et le nombre de personnes par logement diminue, engendrant un besoin croissant de logements. En Centre-Val de Loire, le nombre de logements vacants est pourtant en plus forte hausse que le nombre total de logements (figure 3). L’augmentation du nombre de logements vacants est plus importante en Centre‑Val de Loire qu’à l’échelle nationale. Au contraire, le nombre total de logements progresse plus vite en France que dans la région. La part de logements vacants était équivalente entre la région et la France métropolitaine en 1990, puis l’écart s’est accru pour atteindre 2 points en 2020.
La progression de la vacance de logements de la région est plus intense dans les années qui suivent la crise de 2008. Cette crise marquée par un durcissement des conditions d’accès au crédit des ménages a en effet particulièrement affecté le secteur de l’immobilier. L’allongement du délai moyen d’écoulement de l’encours de logements neufs disponibles à la vente aux particuliers traduit une partie des effets de cette crise sur la vacance. Il atteint 8,9 trimestres dans la région fin 2008, contre 3,7 trimestres un an auparavant. L’évolution annuelle moyenne du nombre de logements vacants entre 2009 et 2020 approche 3,0 %, quand celle de l’ensemble des logements est 4,1 fois moins rapide (à 0,7 % par an).
L’évolution de la proportion de logements vacants diffère au sein de la région. Si la vacance des logements recouvre des situations variées, elle augmente davantage au sein des territoires qui perdent de la population comme dans le Cher et l’Indre (respectivement -3,2 % et -5,8 %) sur la période 2009 à 2020. Sur la même période, les intercommunalités aux taux de vacance les plus élevés sont aussi celles où la vacance a le plus augmenté. Par exemple, la proportion de logements vacants est très élevée dans la communauté de commune de la Sologne des Rivières (17,2 %) où elle a presque doublé (+90,9 % soit 600 logements vacants en plus). Dans celles du Val de Sully et du Berry Loire Puisaye, les hausses du nombre de logements vacants dépassent 70 %. Sur la même période, la progression du volume de la vacance de logements au sein de la frange francilienne est 2 points en deçà du niveau régional.
tableauFigure 3 – Taux d’évolution annuel moyen de l’ensemble des logements et des logements vacants
Période | Ensemble des logements | Logements vacants |
---|---|---|
1990/1999 | 0,9 | 1,0 |
1999/2009 | 0,9 | 2,0 |
2009/2014 | 0,9 | 4,3 |
2014/2020 | 0,6 | 1,9 |
moyenne 1990/2020 | 0,8 | 2,0 |
- Champ : Centre-Val de Loire.
- Source : Insee, recensement de la population 1990 à 2020.
graphiqueFigure 3 – Taux d’évolution annuel moyen de l’ensemble des logements et des logements vacants
Plus de logements vacants dans les communes avec peu d’habitants…
La vacance des logements est plus importante dans les zones où la population est la moins dense. En 2020 en Centre‑Val de Loire, le taux de vacance atteint 12,7 % dans les communes hors aires d’attraction des villes. Dans ces communes, les parts de constructions de logements neufs sont les plus faibles et les prix des logements les moins élevés. Les prix par pièce des maisons y sont par exemple 25 % plus faibles que la moyenne régionale.
Au sein des aires d’attractions des villes de moins de 50 000 habitants, le taux de vacance moyen dépasse 10 % aussi bien dans les pôles que dans les couronnes. Dans les aires d’attraction des villes comprenant entre 50 000 et 200 000 habitants, la vacance est de 10,3 %. Elle descend en dessous de 8,0 % dans les trois aires au-delà de 200 000 habitants (aires de Tours, Orléans et Paris).
…mais aussi dans les communes-centres des pôles
Au sein des pôles, le taux de vacance est plus élevé dans les communes‑centres (12,3 %) que dans les autres communes du pôle principal (6,7 %) (figure 4). La vacance dans les communes‑centres est d’autant plus grande que la commune est peu peuplée. La part de constructions neuves y est deux fois moins importante que dans les autres communes du pôle principal, et la valeur foncière des logements se situe à un niveau plus élevé que dans la couronne.
De 2009 à 2020, le nombre de logements vacants augmente de plus d’un tiers dans les différents types de communes des aires d’attraction des villes, notamment pour les communes de la couronne où la progression culmine à 42,0 %. Sur la même période, la population augmente de 2,1 % dans les communes des aires d’attraction des villes et le nombre de personnes par ménage diminue (2,2 en 2009, contre 2,1 en 2020). Ces évolutions impliquent un besoin accru en logements. Néanmoins, l’accroissement démographique et le phénomène de décohabitation s’accompagnent d’une progression supérieure du nombre total de logements (+8,5 % entre 2009 et 2020) entraînant une hausse de la vacance. La préférence pour les nouveaux logements aux logements existants mais inoccupés peut expliquer ce décalage.
tableauFigure 4 – Évolution du nombre de logements vacants par types de communes des aires d’attraction des villes entre 2009 et 2020
Type de commune | Centre-Val de Loire | France métropolitaine | ||
---|---|---|---|---|
2009 | 2020 | 2009 | 2020 | |
Commune-centre | 9,7 | 12,3 | 8,5 | 9,7 |
Autre commune de pôle principal | 5,7 | 6,7 | 5,3 | 6,3 |
Commune de la couronne | 6,8 | 8,8 | 6,1 | 7,4 |
Commune hors attraction des villes | 9,9 | 12,7 | 7,6 | 9,3 |
- Champ : Centre-Val de Loire et France métropolitaine.
- Source : Insee, recensements de la population de 2009 et 2020.
graphiqueFigure 4 – Évolution du nombre de logements vacants par types de communes des aires d’attraction des villes entre 2009 et 2020
Encadré - les communes centraises soumises aux taxes sur les logements vacants
En Centre‑Val de Loire, 40 communes sont concernées par la taxe annuelle sur les logements vacants. Ces communes appartiennent à l’aire d’attraction des villes d’Orléans et à la frange francilienne d’Eure-et-Loir. Elles se caractérisent par un taux de vacance faible (7,7 % en 2020) proche de celle des plus grandes aires d’attraction des villes. Entre 2009 et 2020, la progression du nombre de logements vacants y est inférieure de presque 10 points à celle des aires d’attraction des villes de plus de 200 000 habitants. La croissance du nombre de logements (+12,0 %) et de la population (+5,9 %) sont également similaires à celles des plus grandes aires d’attraction des villes.
Les communes ou groupements de communes où la taxe annuelle sur les logements vacants n’est pas appliquée peuvent choisir d’instaurer la taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV) depuis plus de deux années au 1er janvier de l’année d’imposition. Dans la région, 381 communes sur 1 757 ont délibéré (données en date d’octobre 2023) pour instituer cette taxe.
Pour comprendre
Le territoire de frange francilienne considéré est constitué de 290 communes d’Eure-et-Loir et du Loiret : [Tillard et Boekwa, 2023 ; pour en savoir plus (1)].
Sources
Le recensement de la population permet de connaître la population de la France, dans sa diversité et son évolution. Il fournit des statistiques sur le nombre d’habitants et sur leurs caractéristiques : répartition par sexe et âge, professions exercées, conditions de logement, modes de transport, déplacements domicile‑travail ou domicile‑études, etc.
Ces données sont complétées par des données foncières sur les biens vendus issues de la base Données de valeur foncière (DVF) et des données sur la construction neuve issues de Sitadel2 (SDES ; millésimes 2018 à 2020).
Définitions
Un logement vacant est un logement inoccupé.
Une résidence principale est un logement occupé de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage.
Une résidence secondaire est un logement utilisé pour les week-ends, les loisirs ou les vacances.
L’aire d’attraction d’une ville est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, qui définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes, cette influence étant mesurée par l’intensité des déplacements domicile‑travail.
Une aire est constituée d’un pôle (déterminé principalement à partir de critères de densité de population totale et d’emplois) et d’une couronne (qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle). La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.
La typologie urbain-rural s’appuie sur celle de la grille communale de densité. Une commune rurale est une commune peu dense au sens de la grille communale de densité à 3 niveaux. Les communes denses ou de densité intermédiaire sont dites urbaines.
Les communes rurales qui appartiennent à une aire d’attraction des villes de plus de 50 000 habitants sont qualifiées de communes rurales périurbaines, les autres communes rurales de communes rurales non périurbaines.
La liste est fixée par le décret n° 2013-392 du 10 mai 2013, modifié par le décret n°2023-822 du 25 août 2023.
Pour en savoir plus
(1) Tillard T., Boekwa Bonkosi E., « 370 000 habitants dans la frange francilienne de la région Centre-Val de Loire », Insee dossier no8, août 2023.
(2) Huault L., Hurard C., « 1,2 million de logements vacants supplémentaires en France depuis 1990, surtout dans les zones en déprise démographique », Insee première no1979.
(3) Le Goff F., « Les logements vacants progressent plus vite que l’ensemble du parc » Insee Analyses no46, juin 2018.
(4) Dubujet F., Veal D., « Près de 110 000 logements vacants supplémentaires en Île-de-France entre 1990 et 2020 » Insee Analyses Île-de-France no180, janvier 2024.
(5) « Ouvrir dans un nouvel ongletLe ZAN sous l’angle des besoins de logements », Ceser, octobre 2023.