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Janvier 2024 · n° 267À La Réunion, près de 35 000 logements sont vacants en 2020 Logements vacants à La Réunion en 2020
À La Réunion, en 2020, près de 35 000 logements sont vacants, soit 8,9 % de l’ensemble des logements de l’île, une part proche du niveau national. Suite au plan national de lutte contre les logements vacants de 2021, les zones tendues sont redéfinies. Dans ces zones, les propriétaires de logements vacants sont soumis à une taxe. Neuf communes de l’île sont concernées, dont les trois plus peuplées (Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Pierre). La part de logements vacants y est un peu supérieure à la moyenne régionale. Toutefois, elle est plus élevée encore dans les communes des cirques (Cilaos et Salazie), dans les communes du Sud-Est (Sainte-Rose et Saint-Philippe), à Saint-Benoît et Trois-Bassins.
Entre 2014 et 2020, la part de logements vacants augmente de 8,3 % à 8,9 %. Cette hausse est deux fois plus marquée qu’au niveau national. Elle est plus prononcée dans les communes de l’île où la population baisse ou augmente peu par rapport à la dynamique des logements.
À La Réunion, une part de logements vacants proche du niveau national
Les logements vacants sont des lieux d’habitation inoccupés. Les causes peuvent en être multiples : des délais importants de location ou de vente, un litige juridique à la suite d’une succession ou encore un bien immobilier vétuste.
En 2020, 34 600 logements sont vacants à La Réunion, soit 8,9 % des logements, une part proche du niveau national (8,2 % en France hors Mayotte). Cette part est bien plus élevée aux Antilles : la Guadeloupe et la Martinique sont ainsi les départements français où les parts de logements vacants sont les plus élevées (15,1 % et 16,1 %) (figure 1). Cette part est également importante en Guyane (10 %). A contrario, c’est en Corse qu’elle est la plus faible (3,2 %).
tableauFigure 1 – Part de logements vacants par département en 2020
Code | Département | Part de logements vacants |
---|---|---|
01 | Ain | 8,2 |
02 | Aisne | 10,1 |
03 | Allier | 14,9 |
04 | Alpes-de-Haute-Provence | 8,3 |
05 | Hautes-Alpes | 5,7 |
06 | Alpes-Maritimes | 8,4 |
07 | Ardèche | 9,7 |
08 | Ardennes | 11,7 |
09 | Ariège | 9,3 |
10 | Aube | 9,5 |
11 | Aude | 8,2 |
12 | Aveyron | 10,9 |
13 | Bouches-du-Rhône | 7,6 |
14 | Calvados | 6,8 |
15 | Cantal | 11,7 |
16 | Charente | 10,6 |
17 | Charente-Maritime | 7,0 |
18 | Cher | 12,9 |
19 | Corrèze | 11,1 |
21 | Côte-d'Or | 8,5 |
22 | Côtes-d'Armor | 8,5 |
23 | Creuse | 15,9 |
24 | Dordogne | 10,2 |
25 | Doubs | 8,6 |
26 | Drôme | 8,5 |
27 | Eure | 8,2 |
28 | Eure-et-Loir | 8,9 |
29 | Finistère | 7,4 |
2A | Corse-du-Sud | 3,1 |
2B | Haute-Corse | 3,3 |
30 | Gard | 8,6 |
31 | Haute-Garonne | 7,2 |
32 | Gers | 10,4 |
33 | Gironde | 6,3 |
34 | Hérault | 7,1 |
35 | Ille-et-Vilaine | 6,5 |
36 | Indre | 13,3 |
37 | Indre-et-Loire | 8,6 |
38 | Isère | 7,7 |
39 | Jura | 9,8 |
40 | Landes | 6,6 |
41 | Loir-et-Cher | 10,9 |
42 | Loire | 10,3 |
43 | Haute-Loire | 12,4 |
44 | Loire-Atlantique | 5,6 |
45 | Loiret | 9,1 |
46 | Lot | 10,7 |
47 | Lot-et-Garonne | 11,7 |
48 | Lozère | 10,2 |
49 | Maine-et-Loire | 6,6 |
50 | Manche | 8,3 |
51 | Marne | 9,2 |
52 | Haute-Marne | 11,9 |
53 | Mayenne | 9,2 |
54 | Meurthe-et-Moselle | 9,3 |
55 | Meuse | 12,2 |
56 | Morbihan | 7,1 |
57 | Moselle | 9,2 |
58 | Nièvre | 14,0 |
59 | Nord | 7,7 |
60 | Oise | 7,1 |
61 | Orne | 11,1 |
62 | Pas-de-Calais | 7,5 |
63 | Puy-de-Dôme | 10,5 |
64 | Pyrénées-Atlantiques | 7,9 |
65 | Hautes-Pyrénées | 9,5 |
66 | Pyrénées-Orientales | 8,2 |
67 | Bas-Rhin | 7,9 |
68 | Haut-Rhin | 9,0 |
69 | Rhône | 7,4 |
70 | Haute-Saône | 10,7 |
71 | Saône-et-Loire | 10,2 |
72 | Sarthe | 9,1 |
73 | Savoie | 6,0 |
74 | Haute-Savoie | 6,5 |
75 | Paris | 9,2 |
76 | Seine-Maritime | 8,1 |
77 | Seine-et-Marne | 6,8 |
78 | Yvelines | 6,4 |
79 | Deux-Sèvres | 9,2 |
80 | Somme | 8,4 |
81 | Tarn | 9,1 |
82 | Tarn-et-Garonne | 9,7 |
83 | Var | 6,0 |
84 | Vaucluse | 10,2 |
85 | Vendée | 5,0 |
86 | Vienne | 9,5 |
87 | Haute-Vienne | 9,7 |
88 | Vosges | 11,3 |
89 | Yonne | 12,0 |
90 | Territoire de Belfort | 10,7 |
91 | Essonne | 6,6 |
92 | Hauts-de-Seine | 6,5 |
93 | Seine-Saint-Denis | 6,1 |
94 | Val-de-Marne | 5,8 |
95 | Val-d'Oise | 6,0 |
971 | Guadeloupe | 15,1 |
972 | Martinique | 16,1 |
973 | Guyane | 10,0 |
974 | La Réunion | 8,9 |
- Champ : France hors Mayotte.
- Source : Insee, Recensement de la population 2020.
graphiqueFigure 1 – Part de logements vacants par département en 2020
Neuf communes de La Réunion en zone tendue
Dans toute la France, les politiques publiques visent à réduire la part des logements vacants afin d’optimiser l’occupation des logements et limiter l’artificialisation des sols. En 2021, un Plan national de lutte contre les logements vacants a été lancé et au 1er janvier 2024, les critères de « zone tendue » ont été redéfinis et élargis. Ce sont principalement des grandes communes où existe un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande de logements, se traduisant par un niveau élevé des loyers et des prix d’acquisition, ce qui contraint l’accès à un logement. Les logements vacants de ces communes sont soumis à une taxe. Neuf communes de La Réunion sont concernées (figure 2).
Les zones tendues correspondent aux quatre communes de l’île les plus peuplées (Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Pierre et Le Tampon) et à cinq communes limitrophes, qui constituent leur unité urbaine, et qui sont de plus petites tailles (Sainte-Marie, La Possession, Le Port, L’Entre-Deux et Saint-Louis). Au total, ces communes regroupent 68 % de la population et des logements de l’île.
tableauFigure 2 – Nombre et part de logements vacants par commune, située en zone tendue ou non
Communes selon la zone | Nombre de logements vacants | Part de logements vacants (en %) |
---|---|---|
Communes en zone tendue | 23 416 | 8,8 |
L’Entre-Deux | 230 | 7,1 |
Le Port | 737 | 5,7 |
La Possession | 1 043 | 7,3 |
Saint-Denis | 7 305 | 9,7 |
Saint-Louis | 2 152 | 9,5 |
Saint-Paul | 4 878 | 10,0 |
Saint-Pierre | 3 761 | 9,7 |
Sainte-Marie | 1 273 | 8,8 |
Le Tampon | 2 037 | 5,7 |
Communes hors zone tendue | 11 150 | 9,1 |
Les Avirons | 543 | 10,2 |
Bras-Panon | 392 | 7,0 |
L'Étang-Salé | 591 | 9,1 |
Petite-Île | 474 | 8,3 |
La Plaine-des-Palmistes | 328 | 9,4 |
Saint-André | 1 660 | 7,2 |
Saint-Benoît | 2 049 | 12,8 |
Saint-Joseph | 1 180 | 7,0 |
Saint-Leu | 1 423 | 8,9 |
Saint-Philippe | 299 | 12,5 |
Sainte-Rose | 305 | 11,2 |
Sainte-Suzanne | 580 | 6,1 |
Salazie | 482 | 14,4 |
Les Trois-Bassins | 371 | 12,1 |
Cilaos | 474 | 15,2 |
Ensemble des communes | 34 566 | 8,9 |
- Champ : Communes de La Réunion.
- Source : Insee, Recensement de la population 2020.
graphiqueFigure 2 – Nombre et part de logements vacants par commune, située en zone tendue ou non
23 000 logements vacants en zone tendue
Dans les communes en zone tendue, 23 400 logements sont vacants, soit 8,8 % des logements, une part proche de celle observée dans l’ensemble des autres communes de l’île (9,1 %). Cependant, la part de logements vacants varie sensiblement. Elle est ainsi plus élevée dans les communes de Saint-Denis, Saint-Paul et Saint-Pierre, mais aussi à Saint-Louis (entre 9 % et 10 %). A contrario, elle est nettement plus faible dans les communes du Port et du Tampon (5,7 %).
Les quinze autres communes de l’île, hors zone tendue, regroupent 11 150 logements vacants. Dans cet espace composé des grandes communes de l’Est, mais aussi de plus petites communes du Sud, ou des cirques, la part de logements vacants est également très variable. Elle est la plus élevée de l’île dans les communes des cirques (15,2 % à Cilaos et 14,4 % à Salazie), du Sud-Est (Sainte-Rose, Saint-Philippe), à Saint-Benoît et Trois-Bassins. Mais elle ne dépasse pas 7 % dans les villes plus proches de Saint-Denis (Sainte-Suzanne, Saint-André, Bras-Panon) ainsi qu’à Saint-Joseph.
Entre 2014 et 2020, la part de logements vacants augmente deux fois plus à La Réunion qu’au niveau national
Entre 2014 et 2020, la part de logements vacants à La Réunion augmente de 8,3 % à 8,9 %. Cette hausse, de +0,6 point, est deux fois plus forte qu’à l’échelle nationale (+0,3 point). La Réunion est la deuxième région de France où cette augmentation est la plus marquée, après la Guyane. Avant cette période, comme au niveau national, la part de logements vacants avait diminué entre 1990 et 2009, puis augmenté sensiblement entre 2009 et 2014 (+0,9 point sur l’île et +1,0 point en France).
Sur cette période récente, la part de logements vacants augmente davantage dans les communes où la population baisse ou augmente peu par rapport à la dynamique des logements. La part de logements vacants augmente davantage dans les communes hors zone tendue (+0,9 point). Elle croît le plus à Saint-Philippe (+4,7 points), (figure 3), où le nombre de logements augmente vite alors que la population de la commune stagne. À Sainte-Rose, sa hausse (+3,7 points) est liée au recul marqué du nombre d’habitants.
En zone tendue, la part de logements vacants augmente plus modérément (+0,5 point). C’est à Saint-Pierre et à Saint-Paul qu’elle croît le plus fortement, de plus de 2 points. Dans ces communes, la population augmente modérément ou baisse légèrement, alors que le parc de logements croît de manière dynamique.
À l’inverse, à Saint-Denis, la part de logements vacants baisse nettement (-1,9 point), sous l’effet d’au moins deux facteurs. D’une part, la population augmente fortement (+5,8 % en 6 ans contre +2,4 % au niveau régional). D’autre part, le nombre de logements croît moins vite que dans les autres communes (+8,2 % contre +12,4 %).
tableauFigure 3 – Évolution de la part de logements vacants entre 2014 et 2020 par commune, en zone tendue ou non
Communes selon la zone | Variation de la part de logements vacants entre 2014 et 2020 |
---|---|
Communes en zone tendue | 0,5 |
Entre-Deux | -1,8 |
Le Port | 0,7 |
La Possession | 0,4 |
Saint-Denis | -1,9 |
Saint-Louis | 1,2 |
Saint-Paul | 2,1 |
Saint-Pierre | 3,1 |
Sainte-Marie | 0,9 |
Le Tampon | -0,5 |
Communes hors zone tendue | 0,9 |
Les Avirons | 3,3 |
Bras-Panon | 0,8 |
L'Étang-Salé | 2,9 |
Petite-Île | 0,6 |
La Plaine-des-Palmistes | -0,8 |
Saint-André | 0,1 |
Saint-Benoît | 2,3 |
Saint-Joseph | -0,5 |
Saint-Leu | 1,2 |
Saint-Philippe | 4,7 |
Sainte-Rose | 3,7 |
Sainte-Suzanne | -1,0 |
Salazie | 1,2 |
Les Trois-Bassins | 0,3 |
Cilaos | 1,2 |
Ensemble des communes | 0,6 |
- Champ : Communes de La Réunion.
- Source : Insee, Recensement de la population 2020.
graphiqueFigure 3 – Évolution de la part de logements vacants entre 2014 et 2020 par commune, en zone tendue ou non
Sources
Le recensement de la population a pour objectifs le dénombrement des logements et de la population résidant en France et la connaissance de leurs principales caractéristiques : sexe, âge, activité, professions exercées, caractéristiques des ménages, taille et type de logement, modes de transport, déplacements quotidiens. Dans cette étude, le recensement de la population a permis notamment de dénombrer les logements vacants jusqu’au niveau des communes.
Définitions
Un logement est vacant s’il est inoccupé et :
- proposé à la vente ou à la location ;
- déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d’occupation ;
- en attente de règlement de succession ;
- conservé par un employeur pour un usage futur au profit d’un de ses employés ;
- sans affectation précise par le propriétaire (logement vétuste, occupant logeant ailleurs pour un temps, etc.).
Pour en savoir plus
(1) Hurard C., Huault L., « 1,2 million de logements vacants supplémentaires en France depuis 1990, surtout dans les zones en déprise démographique », Insee Première no 1979, janvier 2024.
(2) Freppel C., « 37,8 millions de logements en France au 1ᵉʳ janvier 2023 », Insee Focus no 309, octobre 2023.
(3) Leperlier F., « Les logements à La Réunion de 2013 à 2019 - Un parc de résidences principales dynamique dans les cinq EPCI de La Réunion », Insee Flash no 246, février 2023.
(4) Leperlier F., « Recensement de la population : populations légales 2020 – 863 100 habitants au 1ᵉʳ janvier 2020 à La Réunion », Insee Flash no 243, décembre 2022.